Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
« L'homme passa sa main dans un trou à mihauteur et tira de toutes ses forces. Le battant pivota dans un grincement sinistre. La lampe éclaira un espace poussiéreux avec des toiles d'araignées dans les angles et des gravats sur le sol. Ettore était médusé. « Che cosa è ? » avait-il demandé d'une voix presque étranglée. Le Romagnol avait répondu en français, sans doute pour donner plus de poids à la révélation. - C'est un endroit qui date de l'ancien temps. Si tu perces un trou en haut, tu te retrouves dans les jardins du Palais Royal... - Dio mio, comment tu as trouvé ça ? » Ettore Bisulli, ancien des Brigades Rouges, se dissimule dans les sous-sols de Paris. Il est poursuivi par la Crim', par un éditeur obstiné, et par Federico, activiste convaincu durant les années de plomb en Italie. Des présences menaçantes vont alors surgir dans les couloirs, les égouts, les galeries et les conduites. Le monde d'en bas, celui de l'oubli, celui des pauvres parmi les pauvres, en perdra, pour un temps, son équilibre précaire.
Essais, romans, polars, nouvelles, Alain Bron se moque du cloisonnement littéraire pour le plus grand plaisir des lecteurs. Ses ouvrages sont souvent sélectionnés ou primés pour leur finesse d'observation, leur humour décalé et leur scénario inattendu. Dans ses romans, jamais il ne juge. Les personnages mauvais ne sont pas si mauvais, et les bons ne le sont pas tout à fait. Et au moment le plus noir, le plus dramatique, se glisse un geste tendre, un trait d'esprit ou une espérance qui vient rappeler que l'humanité, si elle est loin d'être parfaite, mérite toute notre attention.
Ma critique sur Babelio : Alain Bron fait encore la preuve d'une grande maîtrise de la construction des ses intrigues, en s'appuyant sur une documentation minutieuse. Car raconter la confrontation, ou plutôt l'évitement d'une confrontation, entre un ancien des Brigades Rouges italiennes pris pas l'envie de raconter son histoire, ses anciens complices l'accusant de trahison, la police conduite par le commissaire Berthier, mais aussi l'éditeur pressenti des mémoires de l'ex-terroriste et le monde des SDF, tout cela dans le Paris sous-terrain du métro, des égouts, des caves oubliées...
Largement de quoi s'emmêler et/ou perdre le lecteur, ce qui n'arrivera pas !
De plus, les ruptures de style entre la narration policière, et les mémoires de l'italien caché dans les sous-sol de Paris, entretiennent l'attention du lecteur.
Ajoutons qu'Alain Bron sait construire ses romans dans des univers très différents, qu'il nous fait découvrir avec beaucoup de soin.
Bref, un très bon roman noir, à recommander.
Une fois encore,Alain Bron est un guide hors pair qui fait voyager par des mots justes son lecteur dans un univers bien particulier et une ambiance parfois oppressante à souhait.
C'est comme si on y était,dans ces égouts de Paris qui ressemblent tantôt à une cachette pour fugitifs,tantôt à un genre de cour des miracles souterraine peuplée de laissés-pour-compte de la société.
On y découvre,entre autres personnages,Ettore,un fugitif italien d'une soixantaine d'années,qui se terre dans l'abri qu'il s'est aménagé.
Il a fui l'Italie après avoir appartenu au mouvement des brigades rouges dans les décennies 70-80,en cette période trouble des années dites "de plomb"où le pays a été secoué par un activisme politique violent.
Les brigades rouges et autres mouvements extrémistes de gauche comme de droite qui sévissaient à l'époque ont laissé des plaies qui,aujourd'hui encore,ne semblent pas refermées.
L'auteur nous plonge dans ce pan de l'Histoire avec foule de détails mais sans jamais ennuyer grâce aux petites histoires qui se trament dans la grande et aux personnages tantôt graves,tantôt amusants voire pittoresques issus de milieux différents.
Il y a des traits d'humour aussi dans ce livre.
Ce qui est intéressant,c'est que l'enquête pour retrouver Ettore est croisée car menée par plusieurs personnes du monde "d'en haut",en Italie,à Paris et dans ses sous-sols donc,pour différentes raisons.
Des agents de la crim',d'abord,suite à la mort d'un ancien militant italien tombé sous les roues du métro,avec le commissaire Gérôme Berthier (dont on a déjà pu suivre les aventures dans "Le fruit du doute") assisté de l'atypique lieutenant Malavaux.
Ettore est aussi recherché pour des raisons qui restent longtemps obscures par un ancien comparse des Brigades rouges,Federico et enfin,par un éditeur,intrigué par les mémoires que le fugitif lui envoie épisodiquement via-internet.
Tout ce petit monde va se croiser sans se connaître et se chercher sans se voir dans ce dédale souterrain.Les pistes se créent,puis se brouillent,la chute du roman est vraiment inattendue et les coups de théâtre tombent jusqu'aux dernières lignes.
Bref,encore un bon moment de lecture,comme je m'y attendait.
Tout d’abord, merci à Babelio et aux éditions In Octavo pour cet envoi et cette belle découverte que fut « le monde d’en bas ».
Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout Alain Bron, cette première découverte m’ayant séduite, j’ai fouillé sur le net pour découvrir que l’auteur touche à tous les sujets : économie politique,sociologie mais aussi polards, nouvelles, humour, …
Avec « le monde d’en bas » Alain Bron nous fait visiter les souterrains de Paris mais aussi Milan pendant le règne des brigades rouges.
Une intrigue captivante, du suspens et un rebondissement final inattendu font qu’on ne peut se détacher du roman avant la dernière page.
Après avoir refermé le livre, on se surprend à se demander ce que devient Ettore Bisulli, à regretter d’avoir déjà fini la lecture.
Les personnages sont attachants, soignés aux petits oignons et on aimerait continuer ce chemin entamé avec eux.
J’ai particulièrement apprécié Octavia mais j’ai admiré Cléo, cette naine philanthrope qui aide les SDF sans rien attendre en retour.
L’alternance entre moments présents et passés, à travers les mémoires d’Ettore, donne un rythme tout à fait appréciable à ce roman.
Le tout est très bien documenté et on en apprend un peu plus sur ces années de plomb en Italie, sur les brigades rouges mais aussi sur les souterrains de Paris, l’auteur nous offrant une véritable visite guidée de ces derniers. Pour peu, on aurait envie de quitter son fauteuil, d’aller à se balader dans les égouts pour découvrir cette vie atypique.
Bref, si vous cherchez un très bon roman, haletant, bien documenté, n’hésitez pas à plonger dans « le monde d’en bas »
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