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Thomas Harris, 21 ans, est étudiant en lettres à Harvard. Grand amateur de littérature policière, il se retrouve momentanément mêlé à une enquête en cours, portant sur une série de meurtres, dont les victimes sont toutes des enfants. C'est aussi à cette période que le jeune homme commence un stage au service des manuscrits d'une maison d'édition spécialisée dans les romans de gare et le thriller. Chargé du tri au service des manuscrits, il y fait la lecture du Manuel du serial killer, soumis de façon totalement anonyme, et qui ne propose rien moins qu'un mode d'emploi détaillé du tueur parfait !
Entre horreur et fascination, Tom choisit de rejeter le texte. Quelle n'est donc pas sa stupéfaction lorsque, quelques semaines plus tard, il découvre ce livre en vitrine de toutes les librairies... et publié sous son propre nom, Thomas Harris ! Commence alors une véritable descente en enfer, à la limite de l'absurde : ce livre dont on lui impute la paternité et dont les réimpressions s'enchainent à un rythme hallucinant, fournit tous les détails des meurtres qui ne cessent d'ensanglanter la région. Et chaque tentative pour prouver à la police, à la justice, mais aussi à ses proches et à lui-même, qu'il est innocent, rapproche Thomas Harris de la cellule où croupit un redoutable prédécesseur, qui avait terrorisé le pays avec des crimes comparables, dix ans plus tôt.
Qui est réellement le coupable, qui est l'auteur ? Et qui est Thomas Harris ?
Déroutant, on pense suivre et voilà que tout est remis en question. On a envie de poursuivre mais on est frustré, égaré. Dur à suivre, que d'embrouilles mais un livre à lire.
Lecture numérique
Ma chronique complète : http://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.fr/2014/11/lecture-le-manuel-du-serail-killer-mars.html
Je veux rester très léger dans mon résumé, ne dévoiler aucun des rebondissements du livre, et des rebondissements, il y en a légion. Plus que dans deux ou trois thrillers réunis parfois. Jusqu'à quasiment l'ultime ligne. Un roman qui commence très fort par l'agonie d'une première petite victime, pas détaillée, donc très supportable (dans un roman uniquement bien sûr) ; l'hémoglobine n'est d'ailleurs pas le fond de commerce de ce livre ; Frédéric Mars suggère, décrit mais laisse l'imagination du lecteur faire son oeuvre. C'est très bien, drôlement bien mené et maîtrisé et si l'on sent au cours de l'histoire que certains détails ne collent pas ou si même on peut se sentir un peu perdu (ce qui a été mon cas assez régulièrement), c'est pour mieux servir le dénouement et l'explication finale. Les personnages sont assez complexes pour tenir la route jusqu'au bout, Thomas est un jeune homme coincé, phobique : "Je ne pratique mes incursions hors de Cabot, jusqu'au réfectoire de l'autre côté de la grande pelouse du Quad, qu'aux heures les plus creuses. Je vais jusqu'à utiliser mes jumelles pour scruter le réfectoire illuminé et dénombrer les étudiants qui s'y restaurent. A plus de dix occupants, je renonce. A moins, je m'y aventure, non sans d'infinies précautions." (p.100). Tous les autres, les seconds rôles peuvent à tout moment être des "amis" de Thomas ou des suspects, à chacun leur tour.
Voilà pour tout le bien que je pense de ce bouquin, mais je dois dire que si je l'ai trouvé très bon, je l'ai aussi trouvé long et bavard. Les à-côtés, les débuts de chapitre ralentissent le rythme et ne sont pas particulièrement indispensables au bon déroulement de l'histoire. Ils peuvent avoir plusieurs fonctions :
- grossir le bouquin (462 pages) ? Inutile à mes yeux, un thriller ne peut avoir que 300 pages et ne pas lésiner sur la qualité.
- faire des effets de style ? Le thriller n'est pas le genre le plus littéraire qui soit (d'ailleurs F. Mars le dit lui-même dans son roman), et l'auteur à l'écriture agréable, fluide ne fait pas montre ici d'un style qui ferait passer ses apartés pour des petits bijoux littéraires inévitables.
J'avoue donc ici avoir lu pas mal de pages en diagonale pour ne pas rater l'intrigue, mais pour ne pas m'appesantir sur des considérations moins captivantes.
L'expérience néanmoins reste positive car F. Mars sait jouer avec nos nerfs, avec nos pensées. Il les dirige puis les emmène vers d'autres pistes pour les embarquer encore totalement ailleurs. Du grand thriller -un peu trop délayé pour moi-, qui ne se lâche pas tant qu'on a pas la fin mot de l'histoire.
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