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Paris, printemps 2010. Tom Albrecht, 38 ans, journaliste reporter d'images pour la chaîne d'information en continue américaine Fly News, part en reportage en Irak, un pays toujours déchiré par une guerre civile qui n'en finit pas. Une manière pour lui de fuir la douleur de sa récente séparation de Louise, sa femme depuis 15 ans. A peine quelques jours sur place et il est victime d'un attentat qui vise le bus de journalistes étrangers dans lequel il se trouve.
Plus de deux mois plus tard, il se réveille dans le service de neurochirurgie du Professeur Ledor, à l'hôpital militaire du Val de grâce. Il est le seul rescapé. mais des pans entiers de sa mémoire lui font défaut. Seul soutien à son chevet, Jamie, son cadet au comportement d'aîné, qui produit pour le compte de la chaîne publique La Seconde une émission de télévision exceptionnelle dans le service même où Tom a été admis : l'Ultime voyage ou, pour la première fois, la retransmission en direct de ce que voit un homme en train de mourir.
Tom, lui, revient à la vie d'une troublante manière : le visage de l'une des infirmières qui le soigne lui est connu. Mais qui ? En recoupant les quelques bribes qui lui restent de son passé en lambeau, il parvient à associer un nom à ces yeux, et à cette mouche caractéristique sur la pommette : Alessia d'Alessandro, son amour de jeunesse, celle qui l'a abandonné mystérieusement avant que Louise ne le console. Que fait-elle là ? Pourquoi cette brusque réapparition dans sa vie ? A quel jeu trouble joue-t-elle, en faisant de telles irruptions dans son quotidien perturbé, tel un fantôme ? D'hôtels en aéroports, quel est ce véritable « monopoly » du souvenir et de leur amour passé auquel elle le convie ?
Mais, s'agissant d'ombres, où est passée Louise, son ex-femme, qui ne s'est manifestée une seule fois depuis son « accident » ? Pourquoi sa vie, pourquoi la réalité autour de lui se recompose de manière si étrange ? D'où lui viennent ces douleurs déchirantes dans le crâne ?
De Paris à New York, de New York à Rome, des questions qui vont en amener des dizaines d'autres, des questions auxquels il découvrira peu à peu. qu'il ne vaut mieux pas répondre, pour se laisser bercer par la magie d'un amour amputé, enfin assouvi. Des questions qui n'en soulèvent qu'une seule, que nous nous posons tous : jusqu'où serai-je prêt à aller pour retrouver le grand amour de ma vie, celui que j'ai déjà laissé filer une fois, par manque de courage, par fatalisme ou par négligence ? Car, comme le dit Tom, un américain amoureux de la langue française : « Amour est l'un des rares mots du vocabulaire français à être masculin au singulier et féminin au pluriel. On dit par exemple un amour débutant mais des amours finissantes. Mais de telles variations ne sauraient être justes. Pour moi, même au singulier, surtout au singulier, l'amour est une femme. une seule femme ».
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