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C'est en interviewant le costumier de Luchino Visconti que Lorenza Foschini apprend par hasard l'existence, dans les réserves du musée Carnavalet, du manteau de Marcel Proust, cette pelisse noire décrite aussi bien par Cocteau que par Morand et dans laquelle l'écrivain s'est emmitouflé à la fin de sa vie. Jacques Guérin, grand collectionneur et amoureux de la Recherche, en a fait don au musée peu avant sa mort. La journaliste, passionnée elle aussi de Proust, n'a alors de cesse de connaître toute l'histoire. Le Manteau de Proust est le récit de sa captivante enquête.
Comment a-t-on retrouvé le manteau de Proust, sa canne, son lit, son bureau et sa bibliothèque (malheureusement vide) qui sont exposés au musée Carnavalet à Paris ?
Une enquête passionnante et rythmée qui nous dévoile les relations familiales, amicales et professionnelles de l’auteur.
Après la mort de l'auteur, Gallimard chargé par Proust de l'édition de la fin de la Recherche, avant de récupérer, après plusieurs années, les écrits originaux, dû faire face à l'entêtement de l'héritier, le docteur Robert Proust qui, s'arrogeant le titre de gardien de l’œuvre de son frère, refusait de céder les derniers feuillets écrits par la main de l'écrivain constituant les trois derniers volumes posthumes de la Recherche (La prisonnière; Albertine disparue; Le temps retrouvé) en s'entêtant à corriger lui même les épreuves sans en avoir les compétences, allant jusqu'à décider d'écarter le tapuscrit d'Albertine disparue.
A sa mort, son épouse Marthe Proust, nourrie d'aigreur envers les deux frères, va brûler une grande partie de toutes ces 'paperassouilles' et se débarrasser des livres et meubles de Proust et tout ce qui pour elle n'est que salissure de son nom de famille, effaçant ainsi des témoignages précieux.
Par hasard et par chance, la passion du grand collectionneur Jacques Guérin, bibliophile raffiné et mécène, a retrouvé et sauvé du pire ces objets mais aussi l'édition originale de 1913 de "Du côté de chez Swann", des textes, des photos et une correspondance voués aux flammes.
Avant sa mort, il a fait don au musée Carnavalet des meubles et objets ainsi que du manteau qui reste enfermé dans une boîte avec de la naphtaline dû à sa fragilité mais que j'ai pu voir lors de l'exposition parisienne en cours, "Marcel Proust, un roman parisien"..
Ce manteau dans lequel Proust s'est emmitouflé plus de seize ans jusqu'à la fin de sa vie, est une des reliques les plus marquantes et touchantes quant à l'image qui nous reste de cet écrivain frileux, fragile et malade qu'on imagine couvert de sa pelisse dans ce lit en cuivre au couvre-pied bleu. Émouvant.
J’ai beaucoup apprécié ce livre érudit à l’écriture dynamique et de bonne facture qui au-delà de nous dévoiler une quantité de choses sur Proust, marche aussi sur les pas du mécène parfumeur, Jacques Guérin.
Fascinant.
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