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Comment a-t-on retrouvé le manteau de Proust, sa canne, son lit, son bureau et sa bibliothèque (malheureusement vide) qui sont exposés au musée Carnavalet à Paris ?
Une enquête passionnante et rythmée qui nous dévoile les relations familiales, amicales et professionnelles de l’auteur.
Après la mort de l'auteur, Gallimard chargé par Proust de l'édition de la fin de la Recherche, avant de récupérer, après plusieurs années, les écrits originaux, dû faire face à l'entêtement de l'héritier, le docteur Robert Proust qui, s'arrogeant le titre de gardien de l’œuvre de son frère, refusait de céder les derniers feuillets écrits par la main de l'écrivain constituant les trois derniers volumes posthumes de la Recherche (La prisonnière; Albertine disparue; Le temps retrouvé) en s'entêtant à corriger lui même les épreuves sans en avoir les compétences, allant jusqu'à décider d'écarter le tapuscrit d'Albertine disparue.
A sa mort, son épouse Marthe Proust, nourrie d'aigreur envers les deux frères, va brûler une grande partie de toutes ces 'paperassouilles' et se débarrasser des livres et meubles de Proust et tout ce qui pour elle n'est que salissure de son nom de famille, effaçant ainsi des témoignages précieux.
Par hasard et par chance, la passion du grand collectionneur Jacques Guérin, bibliophile raffiné et mécène, a retrouvé et sauvé du pire ces objets mais aussi l'édition originale de 1913 de "Du côté de chez Swann", des textes, des photos et une correspondance voués aux flammes.
Avant sa mort, il a fait don au musée Carnavalet des meubles et objets ainsi que du manteau qui reste enfermé dans une boîte avec de la naphtaline dû à sa fragilité mais que j'ai pu voir lors de l'exposition parisienne en cours, "Marcel Proust, un roman parisien"..
Ce manteau dans lequel Proust s'est emmitouflé plus de seize ans jusqu'à la fin de sa vie, est une des reliques les plus marquantes et touchantes quant à l'image qui nous reste de cet écrivain frileux, fragile et malade qu'on imagine couvert de sa pelisse dans ce lit en cuivre au couvre-pied bleu. Émouvant.
J’ai beaucoup apprécié ce livre érudit à l’écriture dynamique et de bonne facture qui au-delà de nous dévoiler une quantité de choses sur Proust, marche aussi sur les pas du mécène parfumeur, Jacques Guérin.
Fascinant.
Avant toute chose, il faut préciser que je ne connaissais pratiquement pas le personnage de Bakounine, avant de lire ce livre, et que je.n’ai lu ni Anna Karénine, ni La princesse Casamassima. Autant dire que j’ai appris énormément de choses en lisant ce livre, et que je vais aller creuser un peu encore l’histoire de ces personnages incroyables. Il s’agit donc déjà d’un énorme point positif.
Pourtant, ce livre m’a laissé un petit peu au bord du chemin. Non pas sur le fond, je viens de dire pourquoi, mais sur la forme. En effet, je pensais lire un roman. Et j’ai en réalité lu une enquête historico-journalistique. Extrêmement précise, documentée et complète. Mais ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais.
Pour être totalement sincère, j’avais imaginé une opposition possible entre une auteure italienne, Lorenza Foschini, qui aurait pu apporter un style enlevé, latin, un peu de folie, de la gouaille, et un sujet très slave, romantique, empreint de mélancolie comme les russes savent en mettre dans tout ce qu’ils font. Mais ce que je n’avais absolument pas anticipé, c’était de me retrouver face à un compte-rendu clinique, froid, au scalpel.
Tout est précis, les références et les citations sont indiscutables, tout ce qui n’est pas avéré est scrupuleusement signalé. On croise de nombreux personnages historiques, Marx, Engels, Netchaïev… Mais, du coup, cela manque de vie, de chair, de tripes, d’humain, en fait. La forme du livre elle-même le signale : il n’y a pratiquement pas de dialogues.
Mon impression – mais je suis peut être totalement dans l’erreur -, c’est que Lorenza Foschini a eu peur de ne pas rendre hommage à ces deux personnages auxquels, visiblement, elle s’est profondément attachée. Cela me donne l’impression qu’elle a tellement de respect pour eux qu’elle n’a pas osé leur prêter ses propres mots – j’ai même été choqué, par moment, qu’elle continue à appeler son personnage principal « Mme Obolenskaia » ! C’est d’ailleurs au moment où elle raconte, dans le dernier chapitre du livre, son émotion devant la tombe de Zoé Obolenskaia, au cimetière de Menton, que l’on ressent le plus intensément à quel point elle a mis d’elle-même dans cette enquête.
Au final, je recommande ce livre à celles et ceux qui s’intéressent à ces deux personnages, d’un point de vue historique. Mais n’en attendez pas un souffle épique. Ce n’est pas romancé !
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