Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Montano est l'auteur d'un livre sur les écrivains agraphiques, ceux qu'angoisse la page blanche, qui tombent en panne et renoncent... Contaminé par ses personnages, Montano, se retrouve atteint du même mal. Son père, critique littéraire barcelonais, souffre à l'inverse de boulimie littéraire. Il ne peut rien vivre sans le penser en termes de littérature : il tient son journal, rédige des préfaces pour des éditeurs, prononce des conférences dans des colloques et congrès internationaux. Alors que ces maux du trop-plein et du vide en littérature s'aggravent, l'éclair survient. Montano écrit une courte nouvelle contenant l'histoire universelle de la littérature. Son père, après l'avoir lue, décide de s'incarner en cette nouvelle pour sauver la littérature de la mort. C'est à travers son journal intime que l'on suit l'épopée littéraire d'un homme tenté de devenir la mémoire de la Bibliothèque Universelle, jusqu'à intégrer une société occulte de sédicieux combattant la mauvaise oeuvre.
« Ni roman, ni récit, ni vraiment journal en dépit de ce qu'il voudrait d'abord faire croire, Le Mal de Montano est une sorte d'ovni littéraire fascinant, rempli d'humour et d'un désespoir très pince-sans-rire. De transformations en disparitions, l'auteur parle d'un univers où m'extérieur fini par être phagocyté par l'intérieur, par cette imagination contre laquelle, dit le narrateur, « on ne peut pas lutter ». Une planète étrange et instable, où le temps ne passe plus du tout comme dans le monde ordinaire et où les mots prennent une dimension formidable, deviennent aussi palpables qu'une table ou qu'une chaise.» (Raphaëlle Rérolle, Le Monde) « C'est un labyrinthe où se croisent Montaigne, Perec et Musil ; où se mêlent l'essai philosophique, le journal intime, le roman picaresque. C'est aussi la réponse d'un écrivain de l'absurde, fasciné par les auteurs sans oeuvre, à la disparition de la littérature. Vertigineux d'érudition et d'émotions. » (Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles) « Avec un humour terrifiant et une intelligence électrique, Enrique Vila-Matas joue avec les mots en musicien du verbe. Il utilise tous les rythmes, toutes les harmonies, toutes les modifications mélodiques possibles. Tant d'inventivité, tant de fougue laissent pantois. » (Gérard de Cortanze, Le Magazine littéraire)
Pour mener à bien son exploration pratique du journal intime, dans un récit empli de faux-semblants, de références labyrinthiques, et d'accablants dédoublement, dans Le mal de Montano met en scène ce parasitage littéraire, cette maladie de la lecture qui consiste à tout voir derrière un masque livresque, à croire même pouvoir se construire ainsi. Un roman extrêmement plaisant dans son intelligente exploration de cette disparation à soi-même que serait cette passion.
https://viduite.wordpress.com/2017/07/07/le-mal-de-montano-enrique-vila-matas
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