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« C'était la lumière qui, au plus épais de la substance, avançait lentement, lentement, lentement... » Deux familles corses, les Ortofieri et les Christiani, se vouent une haine farouche depuis le meurtre, en 1835, de César Christiani, corsaire de Napoléon, par Fabius Ortofieri.
À un siècle de distance, Charles Christiani, historien de vingt-six ans, rouvre l'enquête grâce aux propriétés d'un verre spécial, la « luminite », qui permet de voir le passé. Aiguillonné par ses sentiments pour une femme du clan rival, le jeune homme se lance dans une véritable opération vérité.
Ce roman nous plonge, au départ, dans une histoire d’amour contrariée ; celle de Rita Ortofieri et de Charles Christiani. Leur idylle étant sans avenir possible : « Un Christiani et une Ortofieri ne pouvant s’aimer. » En effet l’inimitié ancestrale qui régnait entre les deux familles corses s’était conclue, presque cent ans plus tôt, par l’assassinat du quadrisaïeul de Charles Christiani par un ancêtre de Rita Ortofieri. Mais l’histoire tourne vite à l’intrigue policière. Car l’auteur, nous met bientôt en présence d’un matériau inconnu, la luminite : une sorte de verre optique doté d’une étrange capacité et qui pourrait bien permettre de remettre en cause l’identité de l’assassin du quadrisaïeul de Charles Christiani. En effet « …la luminite est une chose qui produit le résultat suivant : la lumière cheminant dans cette matière à une vitesse extrêmement freinée, on voit, de part et d’autre des plaques de luminite, ce qui se trouvait là jadis. Et plus la plaque est épaisse, plus le passé qu’elle montre est lointain, sur une face comme sur une autre. »
On pourrait dire, et cela de façon littérale, que grâce à ce matériau une fenêtre s’ouvre sur le passé.
Une découverte qui pousse ainsi l’amoureux, Charles Christiani, jeune historien, à mener une contre-enquête pour innocenter l’aïeul de celle qu’il aime.
Maurice Renard introduit un fait historique dans Le maître de la lumière : la tentative d’assassinat de Louis-Philippe par Fieschi en 1835, le même jour que le jour du crime.
Louis-Philippe fut l’objet de multiples tentatives d’assassinat durant tout son règne mais celle-ci fut l’une des plus spectaculaires. Elle se réfère à la fameuse « machine infernale » constituée de vingt-cinq canons de fusils juxtaposés et placée sur l'appui de la fenêtre d'une maison et qui fit de nombreuses victimes. L’attentat est relaté avec force détails par l’auteur qui s’appuie pour cela sur le tableau du peintre Lami, qui peignit la scène une dizaine d’années après l’évènement.
L’histoire rencontrant l’Histoire, mais sans doute plus qu’on ne pourrait le penser, car l’origine corse des protagonistes fera que finalement ce sera l’Histoire qui rencontrera l’histoire pour aboutir à un dénouement digne d’un roman d’Agatha Christie.
On peut déplorer quelques longueurs, mais l’explication pourrait être due au fait qu’à l’origine cette histoire fut publiée en feuilleton dans l’Intransigeant, en 1933, et qu’elle ne sortit sous forme de roman qu’à titre posthume, soit en 1947 ; l’auteur étant décédé en 1939.
Maurice Renard repose à l'île d'Oléron, au cimetière de Dolus-d'Oléron, où il séjournait régulièrement. Une plaque y est apposée. Notez que c’est également sur l’île d’Oléron que se noue l’intrigue amoureuse du roman.
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