"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De paisibles villages Belecks, nichés au fond d'une vallée perdue, sont attaqués un soir par une armée innombrable et effroyable venue les anéantir. Leurs ennemis séculaires, les Palocks, sont venus pour s'emparer d'un manuscrit qui confère un grand pouvoir à ceux qui le possèdent.
Comme les jeunes de son âge, Daan, formé depuis la naissance au maniement de l'épée, doit combattre pour sauver son peuple. Au cours de cette sanglante bataille, il voit son père, qu'il croyait simple charpentier, se transformer en terrible chef de guerre.
Ainsi débute une épopée qui va donner naissance à des légendes dont celle d'un héros hors du commun : Daan le Rouge.
On connaissait l’auteur de polars, de nouvelles, de romans, on ne l’attendait pas vraiment dans le registre de la Fantasy. Et pourtant, voici qu’Olivier Martinelli nous gratifie d’un modèle du genre avec son premier volume du « Livre des Purs », « Le Roi des Krols » (Leha éditions).
Tous les codes de la Fantasy sont respectés : lointain passé, créatures imaginaires, combats, mythes… Mais ce qui fait de ce roman une réussite c’est d’abord le style.
Rien de familier dans cette écriture, aucune vulgarité. En cela, Martinelli se rapproche d’Ursula K. Le Guin qui dans son article de référence « Du pays des Elfes à Poughkeepsie »
critiquait l’emploi du style familier dans la Fantasy. Ce n’est pas le seul élément en lien avec l’auteure du « Cycle de Terremer » qu’on peut trouver dans ce « Le Roi des Krols ». Le roman de Martinelli s’inscrit dans une utopie profondément humaine. Quelle est la condition de l’homme, de la femme, dans le monde où s’affrontent des Belecks, vivant dans une société policée, quasiment libertaire, où les femmes sont à égalité avec les hommes, et des Palocks qui cantonnent leurs épouses dans les cuisines et la reproduction ? Ce souffle libertaire traverse tout le roman le portant haut dans le genre.
On est au cœur des batailles, vibrant au décochages des flèches des archères belecks, pleurant la mort d’une mère, frissonnant au contact d’araignées géantes. Daan le Rouge (honni soit qui mal y pense) est le jeune héros d’une épopée qui vise à protéger le Livre des Purs censé offrir un grand pouvoir à qui le possède. Il a dix-sept ans lorsque commence l’histoire…
Justement, on aimerait en savoir un peu plus sur la cosmogonie de ce peuple, mais peut-être que tout s’éclairera dans le second tome...
Je me suis plongé dans ce roman, oui, mais je n’ai pas vibré. Malheureusement.
Difficile de décrire ce qui n’a pas fonctionné, mais mon ressenti à la fin de cette lecture est un mélange de déception et de manque.
Sentiment de déception par rapport à la façon dont le roman est rédigé. Des phrases courtes, très courtes, ce qui donne du rythme à certaines scènes de combat par exemple. Mais une surabondance de phrases courtes donne un faux rythme qui n’a plus rien de palpitant. Et ces phrases courtes, à mon sens, nuisent au côté descriptif des scènes et des personnages.
Et le sentiment de manque est venu du fait que j’attendais des explications, j’attendais des éléments de contexte plus poussés pour prendre la mesure de la bataille qui se livre pendant tout le roman.
Mais ce qui m’a sans doute dérangé le plus, c’est cette impression de facilité et de détachement que l’on ressent en lisant les aventures des protagonistes. Le jeune héros de ce roman est fort, très fort, trop fort peut être. Et son frère et sa sœur le sont autant que lui. Tout est facile et on ne voit pas comment ils pourraient se trouver réellement en difficulté. Et cela finit par nuire à l’attrait qu’on pouvait avoir pour ce roman avant de le lire.
Je ne veux pas manquer de respect à l’auteur. Surtout pas. D’autant que j’ai lu de nombreuses critiques très positives sur ce roman. Je ne suis qu’un lecteur qui donne son avis sur sa lecture, et aujourd’hui cet avis, par rapport à cette lecture, n’a rien de très positif.
Alors je conclurai simplement en disant que je n’ai pas adhéré à la façon dont cette histoire a été racontée. Pour me plaire et me donner envie de lire la suite, il aurait fallu plus de contexte, plus de profondeur dans les personnages, moins de facilités pour ces mêmes personnages dont le plus âgé a 17 ans.
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