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La parution du Harpon du chasseur en 1969 marque le début d´une ère nouvelle : premier roman écrit par un Inuit au Canada, il symbolise le passage historique de l´oralité vers une littérature inuite écrite. Ce roman complexe et noir plonge le lecteur dans l´univers violent et hostile de l´Arctique, dans lequel le héros de Markoosie, confronté à la mort de ses proches, ne trouvera d´issue que par le suicide. Malgré son importance, cette oeuvre n´avait jamais connu d´édition en inuktitut sous forme de livre; elle est ici accompagnée d´une nouvelle traduction en français.
Dans le grand nord canadien, la nourriture se fait rare et lorsqu’un ours, devenu fou, s’en prend au campement, il est question de lutte pour la survie. Kamik, jeune inuit, se lance à la poursuite de l’animal. Débute alors une longue et éprouvante chasse.
Kamik est une histoire vraie, transmise par le grand-père de l’auteur et magnifiquement traduite de l’inuktitut.
Une immersion dans le froid canadien des Inuits. Un quotidien de chasse et de lutte face aux forces de la nature et des dangers que cela comporte. Une vie difficile qui vous glace le sang et monte en puissance au fil des pages.
Kamik est puissant et douloureux à lire mais il offre, avec si peu de mots, une histoire. L’histoire des Inuits, racontée par un Inuit, si émouvante et précieuse à lire.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/10/03/39653850.html
Ce roman nous plonge dans la vie des Inuits. Nous suivons Kamik, un jeune homme de 16 ans. Une vie simple, fait de chasse, dont les techniques lui sont enseignées par son père. Le chef de leur communauté s’appelle Salluq. Toutes les actions sont décrites, dans un langage simple où l’essentiel est dit.
Incipit :
« Le vent est si fort qu’on l’entend même à l’intérieur de l’iglou. A l’évidence, partir à la chasse est toujours impossible. La tempête de neige dure depuis trois jours.
L’homme nommé Salluq sait que, si le temps ne s’améliore pas bientôt, leurs réserves de nourriture seront encore vite épuisées, et qu’ils auront de nouveau faim. »
Mais un jour, un ours blanc attaque leurs chiens. Leur chef dit :
« L’ours qui est venu ici n’a certainement pas toute sa tête. Il doit être malade, car je n’ai jamais connu d’ours qui s’approche des hommes uniquement pour se battre avec les chiens. Je pense qu’il a attrapé des vers qui rendent fous. Lorsque les chiens et les renards ont ces vers, c’est ce qui arrive : ils perdent la tête et deviennent dangereux. Peut-être que cet ours les a aussi attrapés. Si c’est le cas, il va semer la terreur. S’il s’est abattu avec un autre ours, cet adversaire sera infecté aussi. Et si d’autres ours attrapent les vers, ils vont tuer beaucoup d’hommes, de chiens et d’animaux. »
Les chasseurs décident de partir sur les traces de cet ours blanc touché à la patte. Ils laissent deux hommes avec les femmes et les enfants. Kamik fait partie des chasseurs. La peur se mêle à la rage. Cette chasse sera teintée de sang dans neige, je ne vous dis pas lequel et vous laisse découvrir cette histoire.
Kamik sera confronté à divers dangers. Il endurera le froid, la peur, la faim, la douleur, l’attente, la fatigue et la tristesse. L’important pour lui sera de survivre et de rentrer chez lui, auprès de sa mère, Ujamik. Elle ne perdra pas espoir de voir revenir les chasseurs et fera preuve de courage.
Un beau roman, qui m’a fait penser à celui de Bérangère Cournut, « De pierre et d’os », à la différence que Markoosie Patsauq est un Inuit. Cette histoire, il lui a été racontée par ses parents et ses grands-parents. Ce roman est basé sur une histoire vraie, racontée avec sobriété. Le destin de Kamik tient le lecteur en haleine, véritable quête initiatique pour ce jeune chasseur au harpon. Dépaysant, ce roman a également une portée sociologique importante. C’est un classique de la littérature inuite. L’auteur est malheureusement décédé en mars 2020. Vous trouverez quelques mots de sa part à la fin du livre. Il aborde également le déplacement forcé dont sa famille a fait l’objet en 1953. En effet, le gouvernement canadien a obligé des Inuits à aller vivre dans le Haut-Arctique, loin de leurs terres. Je salue le remarquable travail des éditions Dépaysage.
Traduit de l’inuktitut par Valerie Henitiuk et Marc-Antoine Mahieu.
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