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Sur le pont du paquebot qui le ramène en Europe après une ultime saison à New York, Gustav Mahler laisse dériver ses pensées. À cinquante ans, il est un compositeur adulé et le chef d'orchestre le plus réputé de son temps, mais son corps souffrant lui rappelle que la fin est proche. Emmitouflé dans une épaisse couverture, l'oeil rivé sur la mer grise, son esprit dévide des souvenirs, surgis à la faveur d'une sensation fugace - le cri d'une mouette, l'ombre d'un nuage...
Robert Seethaler excelle à suggérer en quelques traits le pur bonheur des étés à la montagne, tout comme, dans un registre bien différent, la décennie pendant laquelle Mahler a réformé et dirigé l'Opéra de Vienne. L'amour tourmenté du musicien pour sa femme Alma, son chagrin à la mort de sa fille aînée et, bien sûr, la haute conception de son art traversent ce texte aussi bref que profond.
Sans la moindre emphase, l'écrivain restitue la légendaire exigence du maître, bourreau de travail malgré sa faible constitution, de même que sa quête permanente de la beauté.
C'est sans doute de son apparente simplicité que cet intense roman tire sa force. Les rares mots échangés face à l'océan entre l'illustre passager et le jeune garçon de cabine chargé de veiller à son bien-être sont à cet égard exemplaires.
Portrait tout en intériorité d'un artiste dont le génie ne s'est jamais tari, Le Dernier Mouvement est également une poignante méditation sur la puissance de la création.
Gustav Mahler rentre en Europe après une dernière saison à New-York, il n’est pas en bonne santé, et emmitouflé dans des couvertures, volontairement exposé aux intempéries sur le pont du paquebot, il se souvient et raconte les événements marquants de sa vie de compositeur, de chef d’orchestre et de sa famille qui l’enjoint sans succès de rentrer au chaud dans leur cabine. Ce roman biographique nous fait découvrir un homme fatigué, malade, sur la fin de sa vie, ses rencontres avec Freud et Rodin et les hauts et les bas d’une aventure qui s’achève.
1911. Gustav Mahler se repose, fragile silhouette de vieillard emmitouflée dans ses couvertures, sur le pont du transatlantique qui le ramène en Europe après une ultime saison à New York. Il n’a que cinquante ans, mais, malade et perclus de douleur, celui que tous considèrent comme un compositeur de génie et le plus grand chef d’orchestre de son temps, voit ses jours désormais comptés. Pendant que son épouse et sa fille, comme déjà lointaines, vaquent à leurs occupations quelque part à l’intérieur du navire, il laisse son esprit divaguer au gré de ses réminiscences, à peine rattaché au présent par la discrète mais vigilante présence du jeune garçon mis à son service par la compagnie maritime.
A quoi se résume une vie ? A tant de choses, et à la fois si peu, tant Robert Seethaler est parvenu à l’exprimer tout entière en quelques images significatives. Sans quasiment parler de cette musique dont il fait dire à Mahler que les mots sont impuissants à la décrire sauf quand elle est mauvaise, évoquant avec une sobriété confondante de naturel et de puissance suggestive les quelques traits qui suffisent à laisser sentir la personnalité et la vie qui se sont tant entremêlées à l’oeuvre, l’écrivain transcende les faits historiques pour nous faire pénétrer l’âme, si passionnée et si exigeante, du compositeur visionnaire qui bouscula son époque et s’imposa comme un prodige de l’orchestration.
Drôle parfois, comme lorsque se rencontrent un Mahler exaspéré et un Rodin mal embouché, la narration se fait le plus souvent poignante, alors que l’esprit de celui que la maladie a prématurément vieilli garde toute sa vigueur et sa lucidité. Du bonheur simple des étés à la montagne au travail acharné et méticuleux du maître qui réforma l’Opéra de Vienne, de son amour torturé pour son épouse Alma, tombée dans les bras d’un amant plus jeune et plus disponible, à l’incommensurable chagrin de la perte de sa fille aînée, emportée par la diphtérie à l’âge de cinq ans, c’est toute une vie qui dans ce corps usé palpite encore, et qui, quand elle s’éteindra tout à fait, cédera la place à l’imposante éternité d’un chef-d’oeuvre qui nous dépasse. Alors, peut-être ou peut-être pas, pour nous comme, au lecteur d’en décider, pour le jeune et modeste employé placé par le hasard à la croisée d’un autre monde, continuera à vivre « l’indescriptible » musique de « Monsieur le directeur » Gustav Mahler.
Si la musique se vit et ne se décrit, il en est de même pour cet émouvant roman qui sait si bien, en un minimum de mots et avec une impressionnante puissance suggestive, nous ouvrir l’âme d’un homme qui repoussa jusqu’à l’épuisement les limites de son art. Coup de coeur.
Petit bouquin de 122 pages, Le dernier mouvement de Robert Seethaler brosse le portrait tout en intériorité de Gustav Mahler né en 1860, plus célèbre en son temps comme chef d’orchestre mais dont le nom reste attaché aujourd’hui à une œuvre de composition dont la dimension orchestrale et l’originalité musicale jettent un pont entre la fin du 19e et le début du 20e siècle.
Il m’a permis de faire connaissance plus amplement et surtout plus intimement avec Gustav Mahler, cet homme certes petit par la taille et au tempérament maladif, mais au talent ô combien grandissime !
L’écrivain autrichien imagine la dernière traversée de l’artiste, gravement malade, sur le paquebot Amerika qui le ramène en Europe après une ultime saison à New York. Il mourra peu de temps après, il avait 50 ans.
Emmitouflé dans une chaude couverture de laine et adossé à un container sur le pont supérieur du paquebot, échangeant quelques rares mots avec un jeune garçon de cabine affecté à son service, Gustav Mahler en proie à la fièvre et à la solitude se tourne vers son passé, des souvenirs surgissent, son appartement à Vienne, son mariage avec Alma, pour lui, la plus belle femme de Vienne. Il revoit également leur maison d’été à Toblach dans le Sud Tyrol, où avait été bâtie sa cabane de composition. Lui reviennent les images de ses voyages en Amérique, des souvenirs de soirs de représentation...
Parmi ces souvenirs, il en est un qui ne cesse de le hanter, la mort de sa fille aînée Maria à l’âge de 5 ans, emportée par la diphtérie. Il décrit également son désespoir lorsque récemment il découvre que sa femme Alma entretient une relation avec un architecte.
Deux rencontres, celle avec Auguste Rodin et celle avec Sigmund Freud permettent de tisser un lien avec l’époque.
Celle avec l'un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du 19ᵉ siècle donne lieu à une scène de pose qui m’a littéralement sidérée tant l’un, Rodin, fait preuve d'une humeur renfrognée, morose et bourrue et l’autre, Mahler, d’une impatience inqualifiable ! La sculpture du buste n’aurait sans doute pas vu le jour sans la diplomatie dont ont fait preuve ce jour-là, Claire de Choiseul, dernière grande passion d’Auguste Rodin et Anna, l’épouse de Malher.
En imaginant ce dernier voyage de Gustav Mahler, accompagné par cette émergence de souvenirs plus ou moins douloureux portés par une musique omniprésente, Robert Seethaler ne nous livre pas une autobiographie exhaustive de cet homme illustre mais nous offre plutôt une sorte de survol musical nostalgique de quelques moments particuliers qui ont rythmé et marqué la vie de Mahler.
Récit court et simple mais intense et poétique, Le dernier mouvement est également une poignante méditation sur la puissance de la création.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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