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L'angoisse, l'amour, la mort : Hermann Hesse retrouve à travers quatre nouvelles somptueuses quelques-uns des grands thèmes qui hantent son univers romanesque. Une fois encore, l'écrivain se révèle un fantastique chirurgien des âmes, toujours soucieux de mettre à nu ce qu'il y a de plus absolu et de plus mystérieux dans le maelström des sentiments humains.
«La scierie du marbrier» explore les paradoxes de l'amour. «Ame d'enfant» retranscrit les terreurs étranges des univers d'enfance. «Klein et Wagner» montre un homme qui s'égare dans ses labyrinthes intimes. «Le dernier été de Klingsor», enfin, analyse l'agonie qui est aussi, parfois, l'ultime occasion offerte de regarder la vie en face.
Quatre nouvelles, qui sont quatre récits aux sourdes pesan-teurs, où toute la magie littéraire de Hermann Hesse se tient ramassée.
4 nouvelles, autant de périodes de la vie, de « saisons » formant en arrière-plan un autoportrait précis et complet de l’auteur à travers des personnages de fiction. Passionnant et toujours moderne car toute vie humaine passe par ces moments là.
J’ai énormément aimé Âme d’enfant, souffrance et révolte d’un petit garçon « petit et nul » face au poids d’une éducation religieuse destinée à briser toute résistance. La famille de Hermann Hesse était dans la frange piétiste du protestantisme allemand, prônant une éducation extrêmement dure. Revendiquant son libre arbitre, il gardera toute sa vie une opposition farouche à l’autorité. Ce petit garçon c’est lui et un peu tous les enfants...
J’ai beaucoup aimé La scierie du marbrier. Un jeune homme dans l’« élan irrésistible vers le bonheur » voit s’ouvrir tous les possibles quand il découvre au milieu d’un vallon boisé une scierie de marbre et fait la connaissance du propriétaire et de sa fille Hélène. Il est libre et ne rêve qu’à l’amour mais Hélène cache un secret...
J’ai aimé avec curiosité Klein et Wagner, la fuite de cet homme vers l’Italie sous un faux nom – revolver en poche – après avoir détourné de l’argent à son entreprise. Rejet brutal d’une vie familiale ratée, dépression, espoir désordonné d’une nouvelle vie, d’une rencontre qui change tout...
J’ai prodigieusement aimé Le dernier été de Klingsor, reflet du grand promeneur et peintre qu’a été l’auteur. J’ai trouvé très actuelle la façon qu’à le narrateur de voyager dans des contrées extraordinaires… en fait dans la campagne et les villages environnants, par sa seule intense vie intérieure. On est loin des impératifs modernes de consommation effrénée, d’impératifs de destinations lointaines !
La nature, les saisons, les couleurs sont au cœur de récits où il explore et peint l’âme humaine. Écrits bien avant Le loup des steppe et Narcisse et Goldmund, ils sont d’une grande modernité et donnent un bel aperçu du génie de cet immense auteur. Enfin... C’est mon avis !
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