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Le collectif et l'individuel dans la théorie du monde social ; considérations durkheimiennes

Couverture du livre « Le collectif et l'individuel dans la théorie du monde social ; considérations durkheimiennes » de Louis Pinto aux éditions Raisons D'agir
Résumé:

Ce livre fait le point sur la possibilité d'une sociologie des individus. Depuis une dizaine
d'années, le thème du retour de l'individu comme phénomène empirique et des limites de la
sociologie dans son aptitude à le saisir, est devenu un des lieux communs de l'idéologie
dominante. D'une... Voir plus

Ce livre fait le point sur la possibilité d'une sociologie des individus. Depuis une dizaine
d'années, le thème du retour de l'individu comme phénomène empirique et des limites de la
sociologie dans son aptitude à le saisir, est devenu un des lieux communs de l'idéologie
dominante. D'une manière ou d'une autre, l'individu est donné pour une catégorie de pensée
primordiale, sans laquelle il est impossible de comprendre le monde. Le point de vue des
sciences sociales, qui posent l'existence d'une réalité sociale objective et étudiable
scientifiquement, se trouve ainsi contesté : elles oublieraient l'individu à la fois comme sujet
du monde social (« acteur ») et comme objet même de l'analyse.
Ce livre vise à renverser cette fausse évidence : en appeler à l'individu, c'est rendre toute
connaissance impossible : l'individuel pur et unique est irréductiblement insaisissable. Il est
tout juste nommable. La référence exclusive à l'individu est une aporie pour la connaissance
mais aussi une impasse pour la politique, même si l'usage politique de l'individualisme est une
arme forte socialement. Considérée dans cette perspective, l'entreprise de restauration de
l'individu s'exprime à plusieurs niveaux : dans la lutte théorique avec la tentative de
réhabilitation de Tarde et Simmel qui cache mal les faiblesses de ces deux auteurs ; sur le
terrain empirique avec le culte de l'individu pluriel qui oriente vers la fin des appartenances de
classes et donc des classes elles-mêmes.
Mais il ne suffit pas de montrer les apories de l'approche individualiste ou des tentatives
individualistes de défaire la sociologie. Il faut aussi montrer que les catégories de penser du
collectif que propose la sociologie sont importantes et doivent être pensées et utilisées sans
être elles-mêmes considérées comme des individus d'un niveau supérieur. On pourrait
présenter de multiples exemples de ces catégories (classe sociales, parenté, etc.). Dans son
livre, Louis Pinto se concentre sur les méta-concepts centraux de la sociologie : groupe -
conscience - représentation, en adoptant un point de vue inspiré de Durkheim et fait
apparaître les effets qu'ils produisent sur l'intelligibilité du monde social, notamment en se
référant à des utilisations récentes et réélaborées de ses concepts.
L'ouvrage de Louis Pinto, spécialiste reconnu de la sociologie des philosophes mais aussi de
la philosophie implicite des sociologues, est donc un ouvrage qui s'interroge sur les
fondements même de la discipline sociologique. En même temps, il s'agit d'un ouvrage
politique qui fournit les armes intellectuelles permettant de se prémunir contre les chausses
trappes de l'éternel retour de l'individu.

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