"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paris, de nos jours. Tandis que le climat ne cesse de se dérègler, les pénuries de pétrole se multiplient, les tensions montent dans la société, et pourtant chacun continue à mener sa vie comme si de rien n'était. Alice, une radiologue proche de la quarantaine, trompe son ennui - et son compagnon - en recourant frénétiquement aux sites de rencontres. Iris, nonagénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer, cache à ses enfants la gravité de son état. Pianiste de haut vol dans sa jeunesse, elle n'a plus qu'une pensée en tête : mettre fin à ses jours avant de ne plus s'appartenir ; Aurélien, idéaliste trentenaire, livreur à vélo ubérisé, ne se fait plus d'illusions sur la vie communautaire des ZAD, comme sur les free parties, vidées de leur esprit révolutionnaire. Il économise pour s'acheter un voilier et quitter la rive. Rien ne rapproche a priori ces trois individus, si ce n'est un sentiment de solitude envahissant et l'obsession de la liberté. Le hasard va faire s'entrechoquer leurs existences, pour mener chacun vers l'horizon qu'il attendait.
Dans ce roman choral, trois voix, trois visions du monde, se succèdent, entre rage et découragement face aux bouleversements de la planète. Au rythme de cette valse à trois temps, Jennifer Murzeau ausculte l'état de la société contemporaine et du coeur humain, pour mieux ranimer l'irréductible aspiration au bonheur de ses trois personnages, criants de vérité.
Voilà, nous y sommes.
Ce moment tant redouté où il faut bien admettre que ce roman, celui dont on a tant parlé, celui qui a fait une quasi unanimité, celui-là même, vous en êtes revenue. Un peu lassée, un peu déçue.
Plus proche du chaos que du coeur.
Paris tremble, s'affole, l'essence manque et le climat déconne. Comme un p'tit air familier, mais l'air n'amène pas la chanson, tout juste un roman pré-apocalyptique. Comme si on avait enfermé Nicolas Mathieu et Anna Gavalada ensemble. Tadam. Oh le joli... oups. Bébé. Bon d'accord, ne soyons pas cruelle !
Roman chorale, où il est honnête de reconnaître que ça chante plutôt juste, pour rester dans la métaphore musicale.
Alice, la quadra malheureuse dans son quotidien tout lisse, froisse des draps anonymes avec des corps non moins anonymes.
Aurelien, fils de bonne famille, écoeuré du monde tel qu'il est, plaque l'hôtel particulier de papa et maman pour des squats, des drogues et des boulots de merde.
Et puis Iris, quatre-vingt dix ans et la mémoire qui fout le camp. Vite, très vite. A peine le temps de la voir décamper, de lui dire adieu.
Les personnages ne tiennent plus debout, difficilement, en boitillant. Mais tiennent bien la route. On est touché par leur solitude, si criante, aussi criante qu'il est vrai que notre planète se délite. Hey, merci qui ?!
Phrases au cordeau. Ça écrit comme on dit "ça joue" chez les musiciens, il m'aura quand même manqué ce petit truc en plus. J'y ai trouvé certaines facilités de narration, suffisamment rédhibitoires pour moi.
Attention, ce n'est pas un mauvais roman ! du tout. Simplement, demain déjà j'aurai oublié que je l'ai lu...
Je tiens à vous le dire tout de suite : ce roman est un coup de cœur ! Un coup de cœur, mais aussi un coup au cœur et aussi en pleine face ...
Trois narrateurs s’y partagent tour à tour le récit d’un monde qui part en vrille.
Aurélien, du haut de ses trente ans, a déjà bien bourlingué. Fils de bonne famille, il a préféré la fuite et s’est construit ses propres idéaux entre teknivals et ZAD.
Alice approche la quarantaine. Entre sa carrière de radiologue et son compagnon parfait, elle s’oublie et espère en multipliant les partenaires sexuels retrouver un second souffle.
Iris, 90 printemps, aimerait quant à elle trouver une solution pour que s’arrête la déchéance amorcée depuis qu’un Alzheimer lui vole sa dignité plus rapidement que ses souvenirs.
Dans un Paris pas si lointain, où les bouleversements climatiques et sociaux œuvrent envers et contre tout, les destins de nos trois protagonistes se croisent, s’emmêlent et se démêlent.
Grâce à ce roman choral, Jennifer Murzeau pointe du doigt les travers de notre société actuelle et imagine quelles pourraient en être les dérives dans un futur pas si lointain. Tout y passe : le réchauffement climatique, l’uberisation du travail, la vulgarisation du libertinage, la diminution des contacts sociaux IRL... Toutefois, malgré ce tableau plutôt sombre, l’auteure réussit, grâce à cette galerie de personnages faillibles si attachants, à insuffler lumière et espoir.
Un roman qui donne à réfléchir et que pour ma part, je ne suis pas prête d’oublier.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/04/le-cur-et-le-chaos-de-jennifer-murzeau.html
Paris, dans quelques années. Nous sommes en plein désastre écologique, le climat ne cesse de se dérégler, les pénuries de pétrole paralysent les voitures, les magasins d'alimentation sont vides, la mousson en plein Paris amène la prolifération des rats, des incendies au sud du pays font fuir vers le nord les habitants qui se mêlent à d'autres migrants climatiques venus du Sud de l'Europe ... un monde en ruine, une société où les tensions montent avec l'arrivée au pouvoir d'une fasciste populiste...
Alice, la quarantaine, chef du service de radiologie d'un grand hôpital parisien, trompe son ennui - et son compagnon - en recourant frénétiquement aux sites de rencontres. Iris, ancienne pianiste célèbre, nonagénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer, a perdu le goût de vivre et éprouve la nécessité d'en finir avant que son état ne s'aggrave de trop, elle tente au maximum de cacher à ses enfants la gravité de son état. Aurélien, idéaliste trentenaire, livreur à vélo, ne se fait plus d'illusions sur la vie communautaire des ZAD vidées de leur esprit révolutionnaire, il économise pour s'acheter un voilier et quitter la rive.
Ces trois êtres, unis par la solitude et leur obsession de la liberté, vont se trouver réunis par le hasard.
Une histoire qui nous projette dans un avenir très proche sur fond de désastre écologique. La description de ce monde, qui malheureusement nous attend si nous ne réagissons pas très vite, est parfaitement réussie, saisissante de réalisme et de vérité. Dans ce roman choral l'auteure mêle les voix de trois personnages de générations différentes qui tiennent par dessus tout à conserver leur liberté, des êtres solitaires dont les chemins vont se croiser, s'entremêler au milieu du chaos. L'idée était excellente mais si Iris m'a profondément émue, je suis hélas restée à distance des deux autres personnages. Dans ce monde au bord du chaos, l'auteure aborde des sujets passionnants tels que la grande vieillesse, le réchauffement climatique, l'uberisation du travail, la perte des contacts sociaux tout en parvenant à glisser une lueur d'espoir. Un roman cri d'alarme, un livre d'utilité publique.
C'est un coup de poing ce roman. Une radiographie de notre société que l'on se prend en pleine poire. Des vérités qui claquent, des images qui interpellent, des peurs et des angoisses qui surgissent. Des êtres qui se débattent au milieu du chaos, cherchent une issue, attentifs au moindre battement de leur cœur comme autant d'espoir de repousser les ténèbres. Jennifer Murzeau sonne l'alerte, déclenche le compte à rebours d'un monde en perdition mais semble vouloir croire que la lumière est encore possible, petite flamme tremblante qui n'attend qu'à être ranimée. Avant qu'il ne soit trop tard.
Pour cela, elle effectue une légère distorsion temporelle, sans tomber dans la dystopie, juste quelques pas en avant. Nous envoie une image anticipée de notre monde dans 3, 6, 10 ans ? Peu importe, c'est presque demain et c'est criant de vérité. Pas besoin de trop d'imagination, il suffit de continuer sur le chemin que nous suivons. Les personnages qu'elle met en scène sont ceux que nous côtoyons, ils pourraient être nous aussi. Aurélien, Alice, Iris. Ils ont 30, 40 et 90 ans. Fatigués d'un monde dans lequel ils ne se reconnaissent plus, usés par le manque de perspectives, la fuite en avant. Aurélien a passé la moitié de sa vie à militer et combattre en faveur de l'environnement, ses idéaux ont fini par se fracasser sur les charges violentes des policiers, il risque sa vie chaque jour en livrant à vélo pour gagner quelques euros et tient par-dessus tout à sa liberté, malgré la précarité. Alice souffre du conformisme social dans lequel elle se coule malgré elle au risque d'imploser. Iris assiste chaque jour un peu plus à son déclin, l'esprit qui s'enfuit, la menace de l'enfermement, l'impuissance qui la mine et l'indifférence qui l'entoure. Ces trois-là vont se croiser, leurs solitudes vont se confondre un instant, leurs quêtes de liberté se rejoindre. Ils sont à la marge, chacun à sa manière. Aurélien par choix assumé, Alice par rejet du rôle que la société veut lui faire jouer et Iris du fait de son grand âge qui l'éjecte de facto de cette même société.
Sur fond de chaos social, des conséquences du changement climatique, des limites d'un modèle de croissance au bord de l'épuisement, Jennifer Murzeau ausculte la vérité des êtres à travers des questions qui se posent à chacun de nous. Comment résister seul contre tous ? Comment continuer à croire à un monde meilleur et conserver l'envie de le bâtir ? Comment rester maître de sa vie, libre de ses choix jusqu'à l'instant ultime ? La littérature est un petit caillou qui peut tenter d'enrayer le rouleau compresseur déjà tout à son œuvre destructrice. Les hommes et les femmes en sont d'autres, pour peu qu'ils croient en ce qui les relie. Ce roman est un coup de poing dans la figure. Espérons qu'il en mette beaucoup K.O.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
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