"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voilà, nous y sommes.
Ce moment tant redouté où il faut bien admettre que ce roman, celui dont on a tant parlé, celui qui a fait une quasi unanimité, celui-là même, vous en êtes revenue. Un peu lassée, un peu déçue.
Plus proche du chaos que du coeur.
Paris tremble, s'affole, l'essence manque et le climat déconne. Comme un p'tit air familier, mais l'air n'amène pas la chanson, tout juste un roman pré-apocalyptique. Comme si on avait enfermé Nicolas Mathieu et Anna Gavalada ensemble. Tadam. Oh le joli... oups. Bébé. Bon d'accord, ne soyons pas cruelle !
Roman chorale, où il est honnête de reconnaître que ça chante plutôt juste, pour rester dans la métaphore musicale.
Alice, la quadra malheureuse dans son quotidien tout lisse, froisse des draps anonymes avec des corps non moins anonymes.
Aurelien, fils de bonne famille, écoeuré du monde tel qu'il est, plaque l'hôtel particulier de papa et maman pour des squats, des drogues et des boulots de merde.
Et puis Iris, quatre-vingt dix ans et la mémoire qui fout le camp. Vite, très vite. A peine le temps de la voir décamper, de lui dire adieu.
Les personnages ne tiennent plus debout, difficilement, en boitillant. Mais tiennent bien la route. On est touché par leur solitude, si criante, aussi criante qu'il est vrai que notre planète se délite. Hey, merci qui ?!
Phrases au cordeau. Ça écrit comme on dit "ça joue" chez les musiciens, il m'aura quand même manqué ce petit truc en plus. J'y ai trouvé certaines facilités de narration, suffisamment rédhibitoires pour moi.
Attention, ce n'est pas un mauvais roman ! du tout. Simplement, demain déjà j'aurai oublié que je l'ai lu...
« Le second souffle » est un roman écrit à quatre mains, qui mêle avec brio dystopie et sujets d'actualité autour de l'écologie. C'est un récit polyphonique dont les deux personnages sont des adolescents.
Ava est une jeune lycéenne précoce, solitaire, et très bonne élève mais elle n'arrive plus à s'intéresser aux cours. A l'instar d'une Greta Thunberg, Ava est une militante écologique très engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et face à un futur incertain, elle sèche régulièrement le lycée afin d’aller manifester pour l’environnement. Elle vit avec son père qui est très souvent absent.
Ulysse, est un jeune garçon qui vit dans un centre. Il a un asthme très sévère et doit prendre des traitements importants. Ce centre dont l'air y est assaini en permanence, accueille et protège des enfants de tous âges qui souffrent de problèmes respiratoires et qui ont réussi à survivre à « L'Effondrement ». Depuis cet événement, l'air est pollué et n'est plus respirable à l'extérieur. Il n'est plus possible d'y survivre. Les enfants sont encadrés par du personnel médical et des surveillants violents. Ils ne peuvent pas aller dehors et n'ont connu que l'intérieur de l'établissement. Leurs seules libertés consistent en une sortie dans un sas entre l'intérieur et l'extérieur appelé « Le ventre » qui se trouve sous un dôme et les cours d'un professeur se nommant Hook. Ulysse et ses deux amis Achille et Pénélope ne rêvent que d'une chose, réussir à s'évader du centre.
Ava et Ulysse sont deux jeunes très dissemblables qui paraissent vivre à deux époques différentes mais par un procédé audacieux, ils vont entrer en contact et faire une découverte qui dépasse l'entendement.
J'ai aimé l'écriture addictive et plaisante de ce roman. L'écriture est de qualité tout en usant du langage et des expressions des adolescents. J'apprécie le procédé du récit à plusieurs voix qui alterne deux visions et donne du rythme à l'histoire. Les personnages sont sympathiques avec des caractères bien trempés. J'ai trouvé la partie sur la description du centre, son fonctionnement et les procédés pour garder les jeunes sous le contrôle des adultes, très intéressante car cela fait froid dans le dos.
« Le second souffle » est un roman qui aborde les enjeux environnementaux, l’amitié, l'entraide, l'engagement et les dérives possibles d'un gouvernement. Ce récit fait réfléchir et nous met en garde sur les conséquences de nos modes de vie sur l'environnement et la surconsommation. J'ai été pleinement emballée par ce livre qui mêle habilement dystopie, problématiques environnementales et préoccupations de la jeunesse actuelle. J'ai également été agréablement surprise de découvrir Gilles Marchand dans un autre registre.
Je tiens à vous le dire tout de suite : ce roman est un coup de cœur ! Un coup de cœur, mais aussi un coup au cœur et aussi en pleine face ...
Trois narrateurs s’y partagent tour à tour le récit d’un monde qui part en vrille.
Aurélien, du haut de ses trente ans, a déjà bien bourlingué. Fils de bonne famille, il a préféré la fuite et s’est construit ses propres idéaux entre teknivals et ZAD.
Alice approche la quarantaine. Entre sa carrière de radiologue et son compagnon parfait, elle s’oublie et espère en multipliant les partenaires sexuels retrouver un second souffle.
Iris, 90 printemps, aimerait quant à elle trouver une solution pour que s’arrête la déchéance amorcée depuis qu’un Alzheimer lui vole sa dignité plus rapidement que ses souvenirs.
Dans un Paris pas si lointain, où les bouleversements climatiques et sociaux œuvrent envers et contre tout, les destins de nos trois protagonistes se croisent, s’emmêlent et se démêlent.
Grâce à ce roman choral, Jennifer Murzeau pointe du doigt les travers de notre société actuelle et imagine quelles pourraient en être les dérives dans un futur pas si lointain. Tout y passe : le réchauffement climatique, l’uberisation du travail, la vulgarisation du libertinage, la diminution des contacts sociaux IRL... Toutefois, malgré ce tableau plutôt sombre, l’auteure réussit, grâce à cette galerie de personnages faillibles si attachants, à insuffler lumière et espoir.
Un roman qui donne à réfléchir et que pour ma part, je ne suis pas prête d’oublier.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/04/le-cur-et-le-chaos-de-jennifer-murzeau.html
Paris, dans quelques années. Nous sommes en plein désastre écologique, le climat ne cesse de se dérégler, les pénuries de pétrole paralysent les voitures, les magasins d'alimentation sont vides, la mousson en plein Paris amène la prolifération des rats, des incendies au sud du pays font fuir vers le nord les habitants qui se mêlent à d'autres migrants climatiques venus du Sud de l'Europe ... un monde en ruine, une société où les tensions montent avec l'arrivée au pouvoir d'une fasciste populiste...
Alice, la quarantaine, chef du service de radiologie d'un grand hôpital parisien, trompe son ennui - et son compagnon - en recourant frénétiquement aux sites de rencontres. Iris, ancienne pianiste célèbre, nonagénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer, a perdu le goût de vivre et éprouve la nécessité d'en finir avant que son état ne s'aggrave de trop, elle tente au maximum de cacher à ses enfants la gravité de son état. Aurélien, idéaliste trentenaire, livreur à vélo, ne se fait plus d'illusions sur la vie communautaire des ZAD vidées de leur esprit révolutionnaire, il économise pour s'acheter un voilier et quitter la rive.
Ces trois êtres, unis par la solitude et leur obsession de la liberté, vont se trouver réunis par le hasard.
Une histoire qui nous projette dans un avenir très proche sur fond de désastre écologique. La description de ce monde, qui malheureusement nous attend si nous ne réagissons pas très vite, est parfaitement réussie, saisissante de réalisme et de vérité. Dans ce roman choral l'auteure mêle les voix de trois personnages de générations différentes qui tiennent par dessus tout à conserver leur liberté, des êtres solitaires dont les chemins vont se croiser, s'entremêler au milieu du chaos. L'idée était excellente mais si Iris m'a profondément émue, je suis hélas restée à distance des deux autres personnages. Dans ce monde au bord du chaos, l'auteure aborde des sujets passionnants tels que la grande vieillesse, le réchauffement climatique, l'uberisation du travail, la perte des contacts sociaux tout en parvenant à glisser une lueur d'espoir. Un roman cri d'alarme, un livre d'utilité publique.
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !