Cécile Coulon nous offre un beau roman "Trois saisons d'orage" aux éditions Viviane Hamy
Adolescent prodige du huit cents mètres, Anthime n'a jamais couru pour le plaisir. Avant sa blessure, gagner était son unique objectif. Seul comptait le prestige attaché à son surnom : le Pélican. Désormais, plus rien ne guide son existence. Il a enfoui sa colère dans la médiocrité d'un lotissement anonyme. Malgré les années écoulées, son corps d'athlète attend patiemment l'heure de la revanche.
Cécile Coulon nous offre un beau roman "Trois saisons d'orage" aux éditions Viviane Hamy
Les écrivains en parlent...
J'ai apprécié ce roman.Il nous montre la vie morne et sans ambition de cet homme,qui avait pour objectif,adolescent,poussé par un coach,de devenir champion.Mais sa vie a basculé lorsqu'il s'est écroulé lors de sa course.....L'auteur nous montre bien les sentiments,la déception....
Toute la presse en disait du bien. J'ai tenté le coup. déçu. Livre glauque, peu attrayant. Histoire improbable malgré quelques réalités. Je vais redonner une deuxième chance à cette auteur en lisant un autre de ses romans.
Elle n'a que 25 ans, a déjà publié cinq romans et un recueil de nouvelles, a reçu plusieurs prix et en plus elle est talentueuse. De quoi en faire pâlir plus d'un(e) !
Retenez bien son nom, elle s'appelle Cécile Coulon, elle est l'auteure du roman Le cœur du pélican sélectionné par les Éditions Points dans le cadre du Prix du meilleur roman 2016. Cécile Coulon se consacre actuellement à la préparation d'une thèse "Sport et Littérature". Autant dire qu'en cette période de l'année, entre Roland Garros, l'Euro, puis le Tour de France, Le cœur du pélican, tombe à pic. Si les valeurs du sport ne sont plus à démontrer, Cécile Coulon a souhaité écrire un roman sur le sport tel que se le représentent les spectateurs.
Anthime, un adolescent inséparable de sa sœur Helena, vient d’emménager dans une banlieue de province avec toute sa famille. Craignant de ne pas s’intégrer dans cette nouvelle communauté où personne ne l’attend, il va vite trouver le moyen de se distinguer et de se faire connaître. Lors d’une kermesse, il s’illustre par sa rapidité au jeu de quilles. Il n’en faudra pas plus à Brice, un entraîneur obèse qui flirte un peu trop avec l’alcool, pour l’enrôler dans la course à pied. Anthime, surnommé le pélican, excelle dans cette discipline. Il devient un exemple et un symbole pour toute une région. Alors qu'il n'était qu'à une foulée des jeux olympiques, son corps lâche dans le couloir n°4. Tous ses espoirs s'effondrent.
Vingt ans ont passé. Les muscles recouverts de graisse, les poumons encrassés par la nicotine, Anthime mène une vie étriquée auprès de sa femme, Joanna, et de leurs deux enfants. Il faudra qu'il assiste à l'enterrement de celui qui fut son entraîneur et qu'il se fasse chahuter par ses anciens camarades de classe pour que le pélican ressurgisse. Anthime va relever un défi, traverser le pays en courant.
Cécile Coulon nous livre là un roman explosif sur la chute d'un jeune sportif devenu très vite, trop vite, une idole. Pareil au pélican, symbole de piété et de sacrifice, Anthime a couru, a gagné, a tout donné à son public. Parce que qu'il l'a déçu, parce que le rêve s'est brisé du jour au lendemain, Anthime s'est renié. Il a renoncé à sa vie, à son amour de jeunesse, la belle Béatrice. La gloire déchue, il versera dans la médiocrité jusqu'au jour où il ne pourra plus contenir sa frustration, ni la violence née de son amertume. Avec l'aide de celle qui l'a toujours soutenu, Helena, sa sœur, Anthime tentera de renaître et de dépasser ses limites.
Le cœur du pélican est un roman qui nous raconte l'histoire d'un homme qui court après les promesses de la gloire, qui trébuche, reste à terre, pour finalement se relever et tenter de rattraper ses rêves ou peut-être tomber à nouveau... La plume de Cécile Coulon est intense, son style vif et dense est parfaitement maîtrisé, elle sait nous tenir en haleine, nous suffoquons d'avoir trop couru, de s'être trop contenu.
En deux mots : Attention, talent !
Dans une écriture travaillée, percutante et violente, Cécile Coulon nous livre le portrait d’un homme prisonnier de son rôle de grand sportif idéalisé par son public mais aussi de sa quête de gloire. L’envers du décor est bien loin de l’image que s’en fait le public : difficulté de l’effort, sacrifice de la vie personnelle à un âge important pour la vie sociale, souffrance physique… Cet investissement semble d’autant plus fou qu’Anthime ne s’est pas engagé pour l’amour du sport mais pour la gagne. « Les gens ne se battent pas pour qu’on soit fiers d’eux, les gens ne se battent pas pour mourir dignement. Les gens se battent pour gagner. » La chute en sera d’autant plus violente et humiliante. Le choix du pélican y est très symbolique : animal du sacrifice et de la piété, il offre son cœur pour nourrir ses petits ; tout comme le sportif s’offre à ses admirateurs. Bien qu’Anthime soit au centre du roman, les personnages dans leur ensemble sont travaillés et chacun a voix au chapitre. Le narrateur omniscient cède la place aux personnages. Cette alternance des points de vue est intéressante et donne de la profondeur au récit et aux personnages. L’auteur nous propose une vision sombre de la nature humaine, si proche de l’animalité, qu’elles se confondent parfois.
Un roman intense et violent dans lequel l’auteur développe de nombreuses thématiques (sport, animalité, inceste, amour, quête de soi…). Même si les personnages ne suscitent pas d’empathie chez le lecteur, la narration vous emmène et vous porte au bout de cette lecture. Une écriture puissante et prometteuse.
’ai été gênée tout au long de ma lecture par le style de l’auteure que j’ai trouvé sombre et sans charme (et pourtant, je ne suis pas particulièrement adepte du roman rose).
L’histoire en elle même est peu crédible et l’écriture, brouillée par de trop fréquentes figures de style, ne permet pas d’y insuffler la poésie nécessaire à accepter ce décalage.
Je n’ai réussi à m’attacher à aucun des personnages ni à me projeter dans la situation.
Le dénouement n’a fait que prolonger le malaise ressenti à la lecture.
https://metoile.wordpress.com/2015/08/01/le-coeur-du-pelican/
Avec ce roman, Cécile Coulon vient prendre la foulée de quelques rares auteurs à s’être aventurés dans le monde du sport et plus particulièrement de la course à pied. Après La solitude du coureur de fond d’Alan Sillitoe, longue nouvelle devenue un classique de la littérature britannique, La ligne droite d’Yves Gibeau et plus récemment La ligne bleue de Daniel de Roulet – trois œuvres à (re)découvrir – voici donc le Pélican. Il s’agit du surnom d’un jeune espoir du demi-fond, dont le maillot est orné de cet animal pourtant peu connu pour ses prouesses à la course. Anthime va attirer l’attention de Brice qui va devenir son entraîneur. Il réussit de belles performances lors du cross du collège puis lors de compétitions départementales et régionales, avant de viser plus haut. Très vite, il acquiert une certaine notoriété. Trois jeunes filles gravitent autour de la graine de champion : sa sœur Helena qui va se mettre à son service, sa voisine Joanna qui « de la fenêtre de sa timidité assiste aux progrès fulgurants d’Anthime » et la belle Béatrice, sa camarade de classe qui le fait fantasmer.
Un entraînement de plus en plus intensif, une hygiène de vie rigoureuse et des loisirs qu’il faut sacrifier vont le mener en haut de l’affiche, au départ du 800m qui couronnera sa jeune carrière et le propulsera définitivement au rang de champion. Seulement voilà, une blessure met un terme à ce beau rêve. Commence alors une longue descente aux enfers, « Vingt ans d’incompréhension, vingt ans de chagrin, vingt ans de silence. »
« Béatrice s’envola pour un pays lointain plein de cocotiers, d’îles inhabitées et de forêts sauvages » et plus tard pour une île près des côtes australiennes, laissant le terrain libre à Joanna, sorte de femme par défaut. « Joanna a vécu plus de vingt ans à ses côtés. Sa voisine, son amie, sa maîtresse, sa femme, la mère de ses enfants. Mais elle ne le connaissait pas. Anthime était un étranger. »
Car Anthime reste habité par son échec. Anthime sent que « personne ne peut sauver personne, les gens doivent s’extirper d’eux-mêmes, sans attendre qu’une main vienne fouiller en eux pour en sortir le meilleur. »
Après vingt ans de ruminations, il choisit un nouveau défi. Il sera le premier coureur à traverser la France du nord au sud. Sa sœur s’associe à ce projet, car « Helena avait toujours été le genre de femme capable de prendre les commandes d’une machine qu’elle n’avait jamais pilotée. »
On laisse le lecteur découvrir ce qu’il adviendra de cette nouvelle ambition, découvrir le «pays, à la manière d’un homme qui déshabille une femme pour la première fois. »
et l’on saluera le sens de la formule de Cécile Coulon qui confirme ici sa place parmi la nouvelle génération des écrivains français.
Résonances
Si ce roman m’a touché, c’est aussi parce qu’il me rappelle beaucoup mon propre parcours. A 15 ans, j’ai remporté le cross de l’école, puis j’ai été repéré par un entraineur qui m’a convaincu de m’astreindre à un entrainement intensif. A 17 ans j’ai rejoint la section sport-études athlétisme du lycée de Bar-le-Duc et ai commencé à collectionner les titres de champion de France en demi-fond et cross-country. C’est alors que j’ai voulu faire de ma vie une course vers la gloire. Mais je me suis retrouvé à suivre des études universitaires sans l’infrastructure de la section sport-études, sans entraîneur et, au fil des mois, sans vraie perspective. Deux ans plus tard, je pratiquai toujours l’athlétisme, mais sans que les résultats ne soient au rendez-vous. Si bien que j’ai décidé de me consacrer à mon école de journalisme et à raccrocher les pointes. Comme Anthime, j’ai ensuite participé à quelques courses sur route avant d’arrêter toute compétition et courir encore, de temps à autre, pour le plaisir. Quelques pages du livre de Cécile Coulon, y compris celles qui retracent l’aura du champion auprès des camarades de classe, me sont plus que familières.
On a peine à croire que ce roman ait été écrit par une jeune femme de vingt-quatre ans... Et pourtant. L'auteur n'en est pas à son coup d'essai - quatrième roman, déjà ! - et il était grand temps de faire connaissance avec son écriture forte qui a valu à ses précédentes publications quelques succès critiques et autres distinctions.
C'est le roman de la frustration. Ou plutôt de la violence née de la frustration et des sentiments refoulés. C'est l'histoire d'Anthime, enfant sage et silencieux, trop silencieux, trop sage pour exprimer ses doutes ou son mal être face aux décisions des adultes. Trop sage pour dire qu'il déteste la bourgade sans âme dans laquelle ses parents ont décidé d'emménager. Trop désireux de s'intégrer sans heurts dans son nouvel environnement, d'être accepté par ses nouveaux camarades de classe. Ses dons pour la course vont lui donner l'occasion de faire encore mieux. Devenir une idole. Un symbole pour tous ceux qui rêvent leur vie à travers ses exploits. Il court, il gagne, les journaux locaux ne parlent plus que du "formidable espoir" qui pourrait même envisager d'être sélectionné pour les Jeux Olympiques.
Jusqu'à l'accident. Son corps le lâche en pleine course, brisant tous ses espoirs. Vingt ans plus tard, Anthime est un homme frustré qui brûle d'une colère intérieure trop longtemps comprimée. Persuadé de ne pas mériter l'amour de la belle Béatrice, puisqu'il avait échoué, il a épousé la morne et possessive Joanna et s'est installé dans une petite vie étriquée qui lui fait horreur. Le corps si affûté est devenu gras et lent. Et c'est ce corps justement qu'il entend un jour moquer par un groupe d'anciens supporters. Pour Anthime, c'est le déclic. Il décide de reprendre l'entraînement, de se forger un nouveau corps et de repartir sur les routes. Mais peut-on recréer ce qui n'a pas été ?
Il y a beaucoup de choses dans ce roman et surtout une violence comprimée qui explose peu à peu. Pour Anthime, la course est un moyen de canaliser cette violence autant qu'une porte ouverte pour fuir la vie dont il ne veut pas. Il l'envisage ensuite comme une sorte de rédemption mais les choses ne sont pas si simples. Tout est ambigu chez lui. L'amour qu'il éprouve pour sa sœur, sa façon de se punir d'un échec dont il n'est pourtant pas le premier coupable, son renoncement. Lui qui était prêt à se battre sur une piste d'athlétisme contemple sa vie comme s'il était battu d'avance. Dans une extrême solitude.
Écriture forte, oui. Sans concession. Avec de très belles analyses sur l'athlète, sa solitude et les espoirs du public qu'il porte comme un fardeau. De très belles pages sur la course. Mais surtout une plongée profonde et crue dans la violence des sentiments nourrie par l'hypocrisie, le refoulement et les non-dits. Franchement bluffant.
Très envie de lire autre chose de Cécile Coulon !
Oui, je suis en retard , mais je préfère toujours lire les livres qui font beaucoup parlé avec un peu de recul pour me faire ma propre opinion et ne pas me laisser influencer par les autres.
J’ai A-DO-RE !!! une écriture précise, sincère, ciselée, une analyse du monde sportif et de la beaufitude (je ne sais pas si ce mot existe mais c’est pas grave) aiguisée. C’est dingue d’être aussi talentueuse à seulement 24 ans , elle a tout le physique, le talent, elle est drôle, elle chante. A la distribution des qualités y en a qui ont pris du rab.
C’est l’histoire d’une ascension fulgurante et d’une chute vers le néant, l’ennui, l’amertume. Ce n’est pas qu’un livre sur la course c’est un roman sur les sentiments humains, sur la course à la réussite et au succès, la recherche de soi-même. La psychologie des personnages est pointue et terriblement bien travaillée.
C’est l’histoire d’une rage, une fougue, une colère puis d’une immense déception et d’une résignation. J’ai aimé parce que c’est bien écrit, c’est puissant , c’est beau, c’est cruel, c’est fort.
J’ai lu récemment méfiez-vous des enfants sages que j’ai énormément aimé et la magie se prolonge avec Le coeur du Pélican.
VERDICT
Un roman puissant sur lequel il ne faut pas faire l’impasse.
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