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Le cimetière des bateaux sans nom

Couverture du livre « Le cimetière des bateaux sans nom » de Arturo Perez-Reverte aux éditions Points
  • Date de parution :
  • Editeur : Points
  • EAN : 9782020550772
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Condamné à la terre ferme, Coy, le marin sans bateau, est pourtant chaviré par une beauté blonde et ravageuse, Tanger Soto, qui l'entraîne dans une chasse au trésor trépidante à la recherche d'une épave remplie d'émeraudes. Et les ennuis commencent...

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  • Au centre il y a Tanger (c’est son prénom) la Femme Fatale. Celle-ci n’est pas cruelle, seulement solitaire et égoïste. Quand elle évoque l’aventure qui se profile, elle cite Tintin « Mille millions de tonnerre de Brest! Ici l’aventure est encore possible. J’ai pu me souler mille fois avec le...
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    Au centre il y a Tanger (c’est son prénom) la Femme Fatale. Celle-ci n’est pas cruelle, seulement solitaire et égoïste. Quand elle évoque l’aventure qui se profile, elle cite Tintin « Mille millions de tonnerre de Brest! Ici l’aventure est encore possible. J’ai pu me souler mille fois avec le capitaine Haddock…j’ai sauté en parachute sur l’île Mystérieuse, traversé la frontière entre la Syldavie et la Bordurie, juré par les moustaches de Plekszy-Gladz, navigué sur le Karaboudjan, le Ramona, le Speedol Star, l’Aurora et le Sirius (sûrement plus de bateaux que toi), cherché le trésor de Rackham le Rouge et marché sur la Lune tandis que Dupont et Dupond faisaient les clowns dans le cirque d’Hipparque ». Elle redevient alors « la petite fille que son père tenait dans ses bras sur la photo »…Il serait imprudent de s’y fier : Tanger, Danger !
    Face à elle il y a un méchant qui pourrait ressembler à Rastapopoulos et son homme de main qui serait Allan Thompson celui qui fait tant de misères au capitaine Haddock. De bibliothèques en musées en passant par une salle des ventes, ils vont se disputer les objets, les cartes et les informations qui permettraient de localiser le trésor.
    Si les méchants sont en face de Tanger, le trésor est dessous, par une cinquantaine de mètres de profondeur quelque part au large de Carthagène (la ville natale de l’auteur). Il faudrait un bateau et un marin expérimenté capable de lire les cartes anciennes, de naviguer et de plonger. En voici un justement !
    Un peu derrière elle (lui aimerait être à côté, tout à côté) et à la manière de Tintin croyant venir en aide en plein désert à une femme battue alors qu’il ne fait qu’interrompre une scène de cinéma, Coy le marin désoeuvré s’interpose entre Tanger et son adversaire. Coy n’est pas Tintin, (il n’y a pas de Tintin dans cette histoire et personne pour sauver Milou qui ici se nomme Zas) plutôt un capitaine Haddock en plus taciturne mais tout aussi bagarreur.
    Que fait donc le capitaine Haddock, fortement décidé (après le sermon de Tintin) à rester définitivement tempérant, lorsqu’il aperçoit une bouteille de Loch Lomond? Il rechute…idem pour Coy qui tombe sous le charme bien sûr et accepte le travail « trois mois passés près d’elle, en échange du sextant, c’était un bénéfice fabuleux » sans s’illusionner sur la fin « je suis en train de me mettre dans le pétrin » mais en acceptant d’aller recevoir sa peine (comme dit si bien Stephan Eicher) « les sirènes, Homère dit qu’elles chantaient. Elles appelaient les marins, non ?...et ils ne pouvaient pas les éviter. Il décida de sourire. Je sourirai quoi qu’il arrive, quoi qu’elle dise, jusqu’à ce qu’elle m’envoie en enfer ».
    Tanger va nous faire voyager avec le Dei Gloria parti de La Havane pour Valence où il n’est jamais arrivé. Elle nous expliquera ce qui lui est arrivé, quels personnages étaient à son bord et quel trésor il contenait. Coy déchiffrera les cartes, fera le coup de poing ainsi que les corrections liées aux méridiens utilisés en 1767, tombera à la mer, plongera, trouvera ou pas (impossible de trop en dire) et Rastapopoulos réapparaîtra pour le final haletant, étonnant et bouleversant. Nous aurons, avant ça, admiré les étoiles, profité d’une Méditerranée calme et bleue et vu surgir au loin « vers l’est une ligne de nuages noirs, menaçants, bas et compacts ». Tout est subtilement et minutieusement décrit pour que le lecteur se sente présent partout; qu’il s’agisse d’un musée, d’une bibliothèque, d’un restaurant, du bateau qui va couler en même temps que son poursuivant ou dans la cale rouillée d’un vraquier couché dans le cimetière des bateaux sans nom.
    C’est la seconde fois que je lis ce roman et quinze ans plus tard, j’ai été secoué et balloté de la même façon. Le mal de mer est passé mais la gueule de bois est bien présente parce que le voyage est terminé.
    Pour moi, c’est le meilleur de tous les romans écrits par Arturo Pérez-Reverte, celui où il convoque tous les héros mythiques d’Ulysse à Rackham le Rouge en passant par Jim Hawkins, Lord Jim, le capitaine Achab et Ishmaël pour l’aider à composer le meilleur des thrillers historico-maritimes.

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