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Rousseau, Joyce et Pessoa sont ici appelés comme témoins d'un pousse-à-la création dont on ne peut que s'émerveiller, à moins "d'en prendre de la graine", selon l'expression de Jacques Lacan. Freud a donné dans la psychanalyse appliquée. Lacan a inversé la perspective : la psychanalyse ne s'applique pas à la littérature, bien incapable qu'elle est de fonder le moindre jugement littéraire. Plutôt est-ce le psychanalyste qui peut se mettre à l'école de l'oeuvre ou de l'artiste lui-même, comme Lacan le fit. Hamlet-le désir, Antigone-la beauté, Gide-le fétiche, Sade et Kant-la volonté de jouissance, Edgar Allan Poe-la lettre, etc., et finalement Joyce le symptôme, en sont autant d'exemples. Ce n'est pas pour des raisons littéraires que Lacan a consacré une année de son Séminaire à James Joyce, mais parce qu'il a cru reconnaître dans Finnegans wake un usage de la lettre qui interrogeait la psychanalyse elle-même, et dans James Joyce un cas qui défiait son procédé. Dès sa thèse sur la paranoïa d'autopunition, il avait souligné les affinités de la psychose et de la création. Hôlderlin, Nerval, Van Gogh, et tant d'autres noms sont là pour dire que la forclusion, loin d'être simple déficit ou désordre, est aussi bien génératrice du hors-pair, instigatrice des qualités d'exception. Tel est le propos de ce livre.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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