"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ils sont trois à parler à tour de rôle, trois marginaux en bord de monde.
Il y a d'abord giacomo, vieux clown blanc, dresseur de caniches rusés et compositeur de symphonies parfumées. il court, aussi vite qu'il le peut, sur ses jambes usées pour échapper à son grand diable noir, le sort, fauteur de troubles, de morts et de mélancolie. il y a la femme grise sans nom, de celles qu'on ne remarque jamais, remisée dans son appartement vide. elle parle en lignes et en carrés, et récite des tables de multiplication en comptant les fissures au plafond pour éloigner l'angoisse.
Et puis il y a le môme, l'enfant sauvage qui s'élève seul, sur un coin de terrain vague abandonné aux ordures. le môme lutte et survit. il reste debout. il apprendra les couleurs et la peinture avant les mots, pour dire ce qu'il voit du monde. seuls, ces trois-là n'avancent plus. ils tournent en rond dans leur souffrance, clos à eux-mêmes. comment vivre ? en poussant les parois de notre cachot, en créant, en peignant, en écrivant, en élargissant chaque jour notre chemin intérieur, en le semant d'odeurs, de formes, de mots.
Et, finalement, en acceptant la rencontre nécessaire avec l'autre, celui qui est de ma famille, celui qui, embarqué avec moi sur l'esquif balloté par les vents, est mon frère. on ne cueille pas les coquelicots, si on veut les garder vivants. on les regarde frémir avec ces vents, dispenser leur rouge de velours, s'ouvrir et se fermer comme des coeurs de soie. giacomo, la femme grise, le môme, que d'autres ont voulu arracher à eux-mêmes, trouveront chacun dans les deux autres la terre riche, solide et lumineuse, qui leur donnera la force de continuer.
Il y a Giacomo et son cirque qui sillonne les routes de France.
Clown triste et poétique au cœur débordant d'amour.
Un mélange de bonheur et de mélancolie.
C'est un magicien de la vie Giacomo.
Il y a le môme.
Enfant sauvage qui s'est élevé tout seul dans un terrain vague.
Il est attendrissant et pathétique.
Son histoire est poignante.
Il y a Mlle B.
Transparente à ses parents dans l'enfance, elle le restera dans la vie.
Son récit est désolant et désespérant et on peine à lui accorder de la sympathie tant elle est passive.
Quelle construction de récit bien proportionnée !
C'est une alternance des trois récits suffisamment longs pour nous satisfaire, suffisamment courts pour qu'on se replonge avec bonheur dans le suivant.
Avec le môme j'ai retrouvé le garçon de Marcus Malte..
La même émotion, la même admiration de l'écriture, belle et puissante.
C'est un premier roman magistral, parfaitement maîtrisé.
Bravo vraiment.
L'auteur décortique trois destins hors normes. Par la magie du conte il laisse entrer le merveilleux dans ses vies marginales et les couleurs salvatrices arrivent à prendre leur place pour libérer le lecteur chaviré d'émotions. Un roman vibrant pour qui sait être patient !
Au début j'était plutôt sceptique! Ensuite je me suis complètement immergé!Je n'avais pas perçu que ces trois destins si différents allaient se rejoindre,et c'est là tout le talent de l'écrivaine qui sait nous tenir en haleine jusqu'à l'"happy end" .
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