"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Écrivain inclassable, John Cowper Powys est un mystique qui allie la spiritualité de Shelley à l'extase sensuelle de Keats. Poète philosophe sans mystère ni syllogisme, à jamais en quête de l'authentique, toujours prêt à dénoncer la futilité de la dialectique abstraite, il nage à contrecourant de son temps, savourant sa marginalité.
Né en 1872, au presbytère de Shirley, dans le Derbyshire, J.C. Powys est l'aîné des onze enfants du Révérend Charles Francis Powys et de son épouse Mary, femme discrète, étrange, qui toute sa vie préféra " l'ombre à la lumière ". Sans doute sa situation d'aîné de famille nombreuse expliquet- elle ce tiraillement entre " esprit de clan " et désir de solitude, ce besoin d'affirmer son identité, tandis que son éducation austère, sous-tendue de principes philosophico-religieux, justifierait ce désir d'explorer les méandres de la conscience à travers essais ou romans palpitant de passions intenses et nerveuses. Installé aux États-Unis de 1905 à 1934, John Cowper Powys fut vite reconnu comme un brillant et inlassable conférencier par les milieux universitaires américains. Il y écrivit de nombreux essais, parmi lesquels, Le sens de la culture, en 1929, L'Art d'oublier le déplaisir, en 1928, L'Apologie des sens, en 1930 et six romans dont Givre et sang, en 1925, Wolf Solent, en 1929, Les sables de la mer, en 1934 et, en 1932, Les Enchantements de Glastonbury. Sa remarquable Autobiographie, parue en 1934, est le dernier ouvrage qu'il écrivit aux États-Unis. Pour John Cowper Powys, l'écriture tient lieu d'exorcisme. Prompt à s'abandonner à un pessimisme de barde janséniste, il prêche ici la maïeutique du détachement. Sa philosophie de l'oubli, qui n'est
pas étrangère à la pensée nietzschéenne, invite l'homme à se libérer de ses propres chaînes, à entrer en libre possession de son âme, de sa vie. Devant la douleur, il préconise le détachement, avec des accents qui rappellent Schopenhauer et les messages orientaux : immergeons-nous dans une sorte d'amnésie en comprenant que le monde solide, opaque n'existe pas. L'art de vivre, pour Powys, est une éducation de l'oubli. Toute sa vie, il fut torturé par des images de violence, des obsessions sadiques, que sa conscience morale rejetait et que, par bonheur, il a léguées à ses personnages, collectionneurs de livres interdits, érudits en proie aux puissances du Mal, simples d'esprit, géants poursuivis par le désir du meurtre... Tous pourtant, à un moment ou l'autre de leur vie, sont soulevés par la révélation de l'amour, par cette exaltation qui les relie au monde animal, minéral ou végétal. Francine de Martinoir, La Croix, 1er décembre 1997. Du même auteur chez José Corti : Petrouchka et la danseuse ; L'Art de vieillir ; La Religion d'un sceptique ; Esprits-frères. Sur nos pages web : http://www.jose-corti.fr/auteursetrangers/powys.html
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