Ils ont éclairé 12 mois de lecture passionnée...
Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire. Ses seuls soutiens, deux acolytes explosifs: Furia, la vagabonde imprévisible et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe. La saga d'un jeune héros tiraillé entre rébellion et loyauté envers les siens. Action et secrets dans une société au bord du chaos: une grande fresque originale et puissante, où la fantasy rencontre l'humour.
Ils ont éclairé 12 mois de lecture passionnée...
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Saga fantasy en projet d'adaptation en série par Chad Stahelski le réalisateur de John Wick et avec M. Raven Metzner comme showrunner.
Une saga fantasy avec Kelen, 16 ans, un trône, la magie, des rivalités, des amis, les personnages sont attachants, Kelen est un anti héros atypique, mature et avec de bonnes réflexions. Un premier tome envoûtant et prometteur. Un bonne équilibre entre actions, magie, enjeux politique et humour.
Dans cette Saga on découvre Furia Perfax. Je vous conseille de finir la saga de l'anti-magicien avant d'attaquer la Saga Furia Perfax pour apprécier la seconde pleinement dans la compréhension.
"Je sentis quelque chose de poilu contre ma joue gauche. Cette sensation disparut pour revenir quelques secondes plus tard. Ce schéma se répéta à plusieurs reprises avant que j'ouvre les yeux. Des yeux de fouine en retrait d'un museau écrasé et moustachu me regardaient. Assis sur mon torse, le chacureuil me frappait avec ses pattes.
- Mais qu'est-ce que tu fous ? demandais-je.
- Je te donne des claques. J'ai vu des humains faire ça quand quelqu'un s'évanouissait. Ça aide ? (Il me frappa de nouveau.) Je dois mettre les griffes ?"
"Je suis une femme, gamin. Tu n'en a sans doute jamais croisé vu le trou paumé où tu vis. Une femme, c'est un homme en plus malin et avec plus de couilles."
Nous avons ici un roman qui titille la curiosité dès son synopsis en nous proposant un héros qui n’en est pas vraiment un.
Kelen vit dans un peuple pour qui la magie est tout.
Chez les Jan’Tep , arrivé l’âge de seize ans sans avoir fait miroiter les bandes de pouvoir à son bras est synonyme de déchéance. Quelles que soient sa famille et la puissance de celle-ci s’il est prouvé qu’à l’âge de seize ans vous ne remplissez pas les trois conditions pour se voir attribuer un nom de mage vous vous voyez « dégrader » au rang de Sha’Tep, c’est-à-dire de serviteur, d’esclave parfois même, de travailleurs sans honneur et sans pouvoir.
Alors avant de continuer à vous parler de Kelen, je dois d’abord dire mon ressenti face à son peuple. Ce peuple si imbu de lui-même que son nom Jan’Tep ne veut dire rien de moins que « peuple de la magie véritable ». Ce peuple qui vit dans, pour et au travers seulement de la Magie. Chez qui rien ne surpasse ce pouvoir. Une fois dégradé vous n’êtes plus rien pour les vôtres qu’un serviteur recueilli avec bienveillance pour les plus chanceux ou envoyer dans les mines pour le pire avenir. J’ai détesté leur arrogance. Leur système social a allumé des sonnettes d’alarme dans mon esprit dès les premières phrases. Il n’est qu’injustice flagrante et humiliante. Je crois que j’ai commencé ce roman en étant en colère. Comment allais-je pouvoir aimer un livre qui prônait une telle intolérance, un tel sens pourri du respect d’autrui ?
Et puis on apprend à connaître Kelen. Kelen ce gamin de presque seize ans, qui n’a aucun des cercles sur son bras de l’une des sept formes de magies. Ce gamin qui voit poindre dans son avenir une vie misérable et rabaissée alors qu’il est fils d’une des familles les plus puissantes de l’oasis. Sa sœur même est détestable tant son pouvoir est grand malgré son jeune âge. On sent son amour pour elle en tant que grand frère mais aussi sa rancœur face à cette iniquité flagrante.
Ô Kelen n’est pas un faible même si sa santé n’est pas la meilleure et que son physique est loin du grand mec baraqué et empli de confiance en soi. Non, il est rusé, intelligent et a bien compris que quelque part « la magie c’est de l’escroquerie ». Il le dit lui-même dans ce roman. Pourtant élevé parmi les siens il est aussi rattrapé par des années et des générations de préjugés qui le font se sentir misérable et désespéré.
Tout va changer avec l’arrivée d’une femme à l’oasis. L’Oasis centre de pouvoir des Jan’Tep. Lieu où leurs forces sont les plus fortes et les plus emplies de puissance. Oasis, lieu qui fut jadis à l’origine de conflits sanglants et mortels entre plusieurs communautés aux aspirations bien différentes.
L’arrivée de cette femme va changer le cours des choses par la menace qu’elle semble faire peser juste pas sa présence. Le doute qu’elle instille dans les esprits ou simplement par l’influence qu’elle va avoir sur Kelen de par sa nature à l’exacte opposée de celle des Jan’Tep. Pour elle point de magie, seul compte le sentiment d’être un homme ou une femme qui peut se regarder en face. C’est un personnage vraiment profond malgré une propension à l’ironie et au sarcasme assez forte. Elle ne manque ni d’humour ni de courage et en cela Kelen lui ressemble pas mal je trouve.
Après donc des jours, ce qui est une première pour moi quand un roman me plaît, mais bon la fatigue de cette fin d’été a eu raison de ma concentration. Après donc des jours de lecture me voici après avoir toutner la dernière page avec un seul sentiment en tête : Génial le tome 2 sort à la fin du mois.
Vous l’aurez compris, ce roman a su me faire réagir à de nombreuses reprises. Que ce soit face à ce système pourri, aux réactions des personnages trop ancrés dans leurs coutumes pour ouvrir les yeux sur leurs erreurs, face à Kelen qui passe par beaucoup d’émotions et de rebondissements pour arriver à ce final surprenant. Bref j’ai adoré ma lecture !
Ah oui petite info pour l’auteur, si nous avons l’occasion de nous croiser en salon ma dédicace devra être ornée de l’illustration d’un chacureuil. Ce personnage est à lui seul un mystère complet et donne quelques passages franchement géniaux.
De même je salue la beauté des illustrations qui parsèment le récit et qui nous permettent de nous impliquer dans cet univers de fantasy assez novateur.
L’anti-Magicien est une drôle d’histoire.
Kelen est jeune garçon de 15 ans ; il est dans l’attente de ses 16 ans car ce jour là il sera déclaré magicien ou non magicien.
Mais il le sait qu’il ne peut pas faire briller ses tatouages, ce qui signifie qu’il n’a pas de la magie en lui. Il deviendra sans doute l’esclave de sa famille. Comme son oncle qui est devenu le serviteur de son propre frère. Kelen n’est pas stupide. Il est intelligent, il connaît tout sur la magie. Il ne veut pas devenir une serviteur pour sa famille ou pire encore aller travailler dans les mines. Alors il va devoir ruser. Il est un grand illusionniste. Comme nous pourrions dire, il va faire un tour de passe passe. Tout aurait pu en rester là jusqu’à que sa propre sœur le trahisse. A partir de là, sa vie va prendre un tournant qu’il n’aurait jamais pu imaginer.
Kelen va nous emmener dans une monde plein de folie, de magie, de guerre de clans, d’histoire, dans une course pour le pouvoir. Il nous prouve que personne n’est tout blanc ou tout noir.
Je suis ravie de voir que le héros n’est pas comme dans la plupart des livres. Car Kelen hésite à plusieurs reprises à faire des choix moraux plutôt que de faire plaisir à son peuple. Il prend du temps à faire les bons choix. Il est sensé.
Nous découvrons un trio surprenant, qui développera une amitié différente que dans les autres histoires.
Un monde plein de folie, mais qui nous montre que il y a toujours deux versions dans une histoire et le vainqueur réécrit toujours l’histoire.
Une chose qui m’a embêté au début, est les prénoms. Je me sentais perdu. Qui est qui ? Au fil du temps, je me suis tatoué leurs prénoms dans mon cerveau.
Environ pendant les 100 premiers pages, je n’étais pas vraiment dans l’histoire. J´avais du mal, je me suis demandé plusieurs fois si je devais abandonner ma lecture. Dès que je suis arrivé à une certaine partie de l’histoire je ne pouvais plus lâcher le livre.
Mon personnage préfère est le chacureuil Rakis. Son humour noir est excellent, sa vision de l’argent n’est pas mal non plus. Il a le sens de la loyauté.
Furia est une femme plein de ressources, elle a un caractère bien trempé. Elle aide Kelen à prendre les bons choix.
Un autre personnage avec que j’ai eu de l’ empathie, Abydos. Tout ces choix son pris pour aider son neveu. A mes yeux, il est plus un père pour Kelen que son propre père Ke’heops. J´ai pu lui pardonner ses mauvais choix.
Dans l’Anti-Magicien, nous retrouvons une mini-amourette, elle est en arrière plan. Ce qui n´est pas pour me déplaire.
Je suis ravie que l’auteur nous montre les deux sortes de magie. La version Fantaisie que nous retrouvons dans les livres et films. Mais aussi le côté illusion qu’on retrouve dans notre monde.
Une fin qui m’a énormément plu, car si je ne savais pas qu’il y aurait une suite je n’aurais pas eu de problème à le lire comme un one Shot.
J’ai hâte de pouvoir continuer la suite de l’histoire.
La couverture du livre est magnifique. La main pleine de puissance décrit bien le livre.
« N’oublie pas la magie ce que de l’escroquerie. »
L’anti-magicien est mon gros coup de cœur de cet été. Je suis tout simplement incapable de lui trouver des défauts.
Dans cette histoire, on suit Kelen. C’est un personnage assez atypique pour un garçon de quinze ans, presque trop adulte et trop mature pour son âge. Il est malin, plein de ressource et ses pensées ont des airs de philosophie. En quelques pages en sa compagnie, j’étais déjà sous le charme.
Il vit dans un monde loin d’être paradisiaque où la magie règne et où ceux qui n’en ont pas son condamnés à devenir des rebuts de la société à la limite de la servitude. Les Jan’tep (le peuple de Kelen) est constitué de gens exécrables et manipulateurs aveuglés par la magie. Il n’y a pas un seul personnage sympathique (hormis Kelen) dans ce peuple qui est loin de me faire rêver et qui m’a écœuré de la nature humaine. Kelen n’est d’ailleurs jamais protégé par les siens car comme ses pouvoirs disparaissent et ses « amis » l’abandonnent, il ne peut que se tourner vers une destinée moins enviée, celle de devenir Shan’tep (comprenez servant voire esclave). En tout cas, j’ai adoré détester certains personnages même si leur avenir en tant que méchant (Oui, pour moi tous les Jan’tep sont affreux) n’est pas sûr vers la toute fin.
Mais heureusement que la mystérieuse Furia et Rakis, le chacureuil à la fois blagueur et à la menace facile (Il vous mangera volontiers vos yeux) sont là pour aider Kelen à lutter contre ce peuple immonde et à dévoiler ses plus sombres secrets.
J’ai trouvé l’univers de l’Anti-magicien terriblement bien fait, on glisse sans aucun problème dans le monde du livre avec un savant mélange entre explications, réflexions, action et humour. Le tout accompagné de l’écriture presque magique de l’auteur. Moi qui avais peur de ne pas accrocher au combo auteur masculin et point de vue à la première personne d’un personnage masculin, je ne regrette pas du tout d’avoir ouvert ce livre ! Enfin, plusieurs intrigues très structurées s’imbriquent pour ne plus nous faire lâcher le livre jusqu’à la fin.
En conclusion, comme vous vous en doutez, c’est une excellente surprise et je ne peux que vous conseiller ce premier tome. Une chose est sûre, je ne manquerai pour rien au monde la suite des aventures de Kelen !
J'ai apprécié ma découverte de ce roman de part son originalité, ses personnages et son humour.
Petit bémol en revanche, j'ai eu l'impression pendant tout le roman d'être dans une longue introduction aux tomes suivants : présentation des personnages, de l'univers, des enjeux, de la magie, ... Il y a une intrigue propre à ce tome mais on comprends vite qu'elle est très secondaire. Je trouve ça un peu dommage pour un livre de 460 pages.
Tout d'abord, une fois n'est pas coutume, je tiens à sincèrement remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi de toute beauté. En effet, je trouve l'objet-livre tout simplement divin, il est du plus bel effet (non, je ne suis pas en train de vous inciter à l'achat, voyons !). Son éclat argenté, ses couleurs, ses finitions, cette main tendue (réalisée fabuleusement par le talent incroyable d'Ivan Lopez) qu'on a juste envie de tenir afin de déceler le mystère des sigils (qui proviennent quant à eux de l'imagination et de la main toute aussi talentueuse de Noëmie Chevalier) qui l'entourent... Ce titre nous crie de le lire, l'appel est irrésistible et je suis très, très fière de posséder cet ouvrage dans ma bibliothèque. Et, comme si ça ne suffisait pas comme ça, la lettre de l'auteur adressé aux lecteurs français est encore plus alléchante. Sébastien de Castell, que je ne connaissais jusque là que de nom pour sa précédente saga des Manteaux de la Gloire (que je dois absolument lire par ailleurs), nous fait comprendre que, cette fois, il n'y aura pas d'"Élu" (Harry Potter, je te vois. Et je t'aime, ne t'en fais pas, tu n'as rien demandé.), pas de destinée extraordinaire à l'horizon de laquelle le personnage central de l'histoire aurait été protégé jusque là par ses parents, qui craignaient les nombreux dangers et tourments que pourrait éventuellement affronter leur progéniture. Au contraire, c'est tout l'inverse qui est sorti tout droit de la baguette magique, et pas en toc celle-là (non, une de chez Ollivander, s'il vous plaît ! Avec tous les éloges qu'elle mérite !), de Sébastien de Castell.
Mais ce que j'ai le plus aimé, c'est l'idée que l'auteur défend comme quoi on peut tous devenir des héros du quotidien, que notre magie à nous, bien plus éclatante et fantasmagorique que toutes les étincelles qui jaillissent des doigts ou d'une baguette de sorcier, la seule magie qui compte vraiment, est celle qui réside dans nos actes, dans notre cœur et dans le respect de notre conscience. Aucune grande magie spectaculaire qui met de la poudre aux yeux (de la poudre de perlimpinpin, comme dirait notre cher Président), ne peut faire illusion bien longtemps. Avec tant de subterfuges, on finit par ne plus pouvoir se regarder dans un miroir. En tout cas, le peuple au centre du récit, les Jan' Tep, détournent bien trop souvent les yeux de ce qu'ils font et de ce qu'ils retirent à ceux qui ne détiennent pas ce qui est sacro-saint et vital selon eux. En effet, les Sha' Tep, qui littéralement, si l'on s'en réfère à l'appellation qu'on leur octroie, ne possèdent pas le "don" de la magie, se voient dénués de toute dignité et de tout droit de mener une vie normale. L'esclavage et a servitude sont les seules choses qu'on ils connaissent pour le reste de leurs jours. Ainsi, par exemple, le personnage noble et exemplaire d'Abydos est contraint d'être considéré au sein de sa propre famille comme un être servile, qui plus est comme si cela était tout à fait normal, alors qu'il est un homme, un fils, un frère, un beau-frère, un oncle. Un être humain en somme, et non pas une "chose" dont on dispose à sa guise et que l'on ignore le reste du temps. Or, c'est bien le traitement réservé à ces "Crackmols" de la si belle oasis onirique qu'est la cité des Jan'Tep. Comme le pointe si bien Ewylyn dans sa superbe chronique sur le livre (que vous pouvez trouver par ici), ce côté oriental dans cette Fantasy fait grandement plaisir à lire car j'en lis assez peu rarement quand j'y pense. Mais surtout, à mes yeux, cette oasis enchanteresse, sous son apparence envoûtante, recèle en son sein bien de la pourriture humaine qui n'a pas sa place dans cet endroit de rêve et qui va finalement être révélée sous nos yeux effarés...
L'auteur nous met devant le fait accompli que, dans ce monde qui fait miroiter des monts et des merveilles, toute source de pouvoir, au lieu d'être utilisée pour faire le bien, va souvent servir d'excuse éhontée pour mieux opprimer les plus faibles, qui sont vus comme des sous-hommes qui n'ont à ce titre aucun sens de l'honneur et guère plus de considération qu'un objet. Kelen, le formidable héros de cette grande aventure qui s'annonce d'ores et déjà longue (j'aimerais que cela ne cesse jamais, c'est à ça que l'on reconnaît les bonnes histoires) et trépidante, va le comprendre à ses dépens. Né au sein d'une famille prodigieusement magique et vénérable (dans la hiérarchie seulement. La réalité est tout autre), Kelen, en tant que vilain petit canard qui n'arrive pas à produire une once de magie depuis sa naissance (du moins, c'est ce qu'on pensait...), a toujours rêvé d'être le fils extraordinaire et précoce dont son père, le grand Ke'heops, serait fier. Malheureusement, après bien des épreuves desquelles Kelen va se sortir de façon impressionnante et honorable, pour ne pas dire miraculeuse, ce dernier va réaliser que son peuple, loin d'être grandiose et digne qu'on chante ses louanges, a commis bien des crimes impardonnables que la magie ne pourra jamais effacer.
L'incarnation de cette cruauté étouffée dans des siècles de mensonges entretenus, bien au-delà de ce déni ambiant et désastreusement tenace, ce qui la rend d'autant plus redoutable et effroyable, se nomme Ra'Meth (dont le prénom me fait sérieusement penser à "ramette de papier"). Ce rival du père de notre admirable héros, père lui-même du rival de mon chéri d'amour Kelen, le bête et méchant (au sens littéral et exagéré du terme) Tennat (tenace dans sa - mot avec un "c" -. Pardon, j'arrête.), est loin d'être l'homme simplement méprisable, cupide, répugnant et qu'on aurait envie de tout aussi simplement considérer comme insignifiant que l'on rencontre dès les premiers chapitres. Il ne faut pas sous-estimer les menaces proférées par cet homme capable du pire, des actes les plus abjectes et à la logique foutrement tordue mais qui se tient, ce qui m'a fait encore plus écarquiller les yeux grands d'horreur.
Pour faire face à ce monde injuste et à ce peuple qui se leurre lui-même depuis bien trop longtemps, même l'intelligence stupéfiante et la ruse habile de Kelen ne lui suffiront pas. Se rebeller face à une société que vous croyiez être la vôtre et dont vous vous rendez compte qu'elle est complètement dysfonctionnelle, hypocrite et malsaine n'est pas chose aisée. Et pourtant, Kelen va prendre cette résolution avec énormément de courage et de force qu'il va puiser chez un être extraordinaire, j'ai nommé : Furia Perfax. Cette mystérieuse vagabonde m'a juste bluffée : elle ne manque certainement pas de cran et son franc-parler est d'ores et déjà légendaire. Après tout, son prénom ne rappelle pas l'adjectif "furieuse" pour rien. Furia est peut-être une personne sage et pacifiste dans sa façon de penser, mais quand il faut agir et se défendre, elle sait déclencher la tornade qui couve en elle et à ce moment-là, difficile de l'arrêter ! Je trouve en tout cas que Sébastien de Castell a superbement géré le développement de ce personnage si riche car Furia est introduite dans le roman de manière fracassante pour bien commencer. Pour sa gouverne, il faut préciser que l'entrée en matière qu'on nous propose dès les toutes premières pages est particulièrement intense et surprenante (c'est le cas de le dire). De plus, on ne sait ni qui elle est réellement, ni d'où elle vient et encore moins où elle va, mais tous les dangers qu'elle va devoir affronter aux côtés de Kelen m'ont détournée de cette énigme dont je ne me doutais absolument pas de l'issue. Ce qui est certain en revanche, c'est que je n'ai jamais douté de Furia en tant que partenaire fidèle, tant elle est extraordinaire. Je me répète, je le sais, mais c'est vrai. Il fallait que je le souligne une fois de plus. J'ai toujours placé ma confiance en cette femme d'exception qui, au cours de cette première aventure, deviendra un mentor pas comme les autres pour mon petit Kelen, ainsi qu'un soutien sans failles, et je ne le regrette pas, bien au contraire. Une fois que l'on apprend sa douloureuse histoire, on en est que d'autant plus admiratifs car on réalise que, derrière l'humour culotté, irrésistible et qui fait toujours mouche peu importe sa cible, de cette femme fêlée qui a su recoller les morceaux comme elle a pu, sa cache comme je l'ai déjà mentionné plus haut un pacifisme, un respect de l'Humanité et une force de caractère, une capacité à pardonner qui m'ont scié les bras. Je tire très sincèrement mon chapeau à cette femme épatante de bout en bout qui a su avec une poigne de fer prendre en mains les reines de son destin. On ne peut qu'aimer de toutes ses forces une femme comme Furia. Impossible de faire autrement. Elle ne s'en laisse pas conter et assume ses actes, agit toujours en âme et conscience. La mère de Kelen devrait en prendre sérieusement de la graine. Je n'ai que peu apprécié ses manières doucereuses qui cachent sa vraie nature d'hypocrite, comme tout(e) bon(ne) Jan'Tep qui se respecte, décidément. Je suis si triste que Kelen n'ait reçu qu'un simulacre d'amour de la part de cette odieuse femme, qui cache bien son jeu, tout comme son mari. En y réfléchissant à deux fois, je ne pense pas que les parents de Kelen soient de mauvaises personnes au fond, mais ils se sont laissés indubitablement pourrir par cette société corrompue par la magie, par ce système qui n'a pas lieu d'être, qui les rend faibles et physiquement (en matière d'attaque et de défense) et moralement et qui se voile la face de façon presque inéluctable à ce stade. C'en est à pleurer... Heureusement, Kelen a trouvé en Furia une figure maternelle de substitution (quoique, Furia m'insulterait comme du poisson pourri si je la désignais ainsi et moi, je prendrais cela comme parole d'évangile...), qui l'accepte tel qu'il est et qui le laisse faire ses propres choix. Je vais pleurer pour d'autres raisons maintenant...
Sébastien de Castell donne la part belle aux femmes dans ce récit et ça, ça fait plaisir. Certes, difficile d'arriver à la cheville de ma Furia adorée (je lui voue un culte désormais) mais je pense que deux petits bouts de femme, futures figures féminines imposantes de l'oasis, sont en bonne voie. Enfin, surtout la splendide Nephenia, d'apparence assez niaise et agaçante au début qui se révèle être une jeune fille forte et déterminée qui ne veut pas dépendre des hommes de sa maisonnée et laisser son ambition d'accéder un jour au conseil être freinée par ses origines familiales et sociales basses. Elle ne se laisse pas mettre dans des cases, définir par une société misogyne sur les bords (qui, encore une fois, le cache bien à la face du monde. Hypocrisie, quand tu nous tiens...) et discriminante. Elle va faire de sacrées belles erreurs au cours de ce tome d'introduction mais ces mauvaises impressions vont vite s'évanouir et surtout, l'amour de la belle Nephenia pour Kelen va lui ouvrir les yeux sur son aveuglement. Je pense qu'à l'avenir, elle va devenir de plus en plus forte et insoumise. Pour ma part, je suis déjà très fière d'elle et je suis sûre qu'elle accomplira de grandes choses en ce bas monde corrompu et qui a bien besoin de changement et d'une telle puissance féminine à sa tête. En revanche, je m'inquiète pour Shalla, la jeune sœur de Kelen qui a déjà tout d'une grande mage. Elle aime profondément son grand frère malgré la barrière de la condition sociale et (non-)magique de ce dernier, mais sa dévotion dévorante et presque obsédante pour la magie sera-t-elle plus forte sur le long terme ? En effet, plutôt mourir que d'être une Sha'Tep selon Shalla. Telle est sa devise. Cette jeune adolescent extrêmement ambitieuse (on est au summum de l'ambition avec Shalla pour ainsi dire) ne reculera devant rien pour faire étinceler ses six bandes de magie élémentaire. Elle peut aussi bien devenir une alliée précieuse qu'une ennemie qu'on n'aimerait pas se mettre à dos pour son propre frère. Cette incertitude angoissante rend l'envie de lire la suite encore plus forte et excitante. J'ai hâte, tout comme je redoute ce grand moment.
Je ne peux pas terminer cette chronique avant d'avoir parlé de Rakis. Aux yeux des Jan'Tep, son espèce s'apparente à des créatures diaboliques dont ils font encore des cauchemars la nuit (et même le jour, quand on y pense). Le genre d'êtres démoniaques qui peuplent les histoires moralisatrices que l'on sert aux enfants pour les empêcher de faire des bêtises. Il faut dire que, dans le cas de Rakis, ce dernier ne dit jamais non à une bonne baston et à du sang qui coule des plaies de ses ennemis. Pas franchement rassurant de se retrouver face à lui dans ce cas-là. A ce niveau-là, je dirais même que Furia et lui se sont bien trouvés ! Sauf que Rakis, comme j'ai mis un point d'orgue à le préciser il y a un instant, aime particulièrement les effusions de sang de ses adversaires. Furia, quant à elle, est beaucoup plus classe et soignée, c'est évident... L'apparence de gros écureuil de la taille d'un chat de Rakis cache en réalité un guerrier aguerri qui n'a peur de rien et qu'il ne faut pas essayer d'apprivoiser ni d'offenser sous peine de se faire arracher les yeux durant son sommeil (la menace suprême de notre cher chacureuil). L'humour de ce dernier, aussi hilarant soit-il (j'en pleure encore de rire - décidément, ce tome un aura fait couler bien des larmes de la part de mes petits yeux...), peut être aussi inquiétant parfois... La loyauté de ce combattant hors-pair peut également être remise en question par moments mais in fine, Rakis apporte toujours son aide et ses compétences au cœur le plus pur et le plus vertueux, à la moralité indiscutable, comme son peuple l'a fait par le passé et le garde précieusement en mémoire. Pas celle spécifique du souvenir telle qu'on la connaît, mais plutôt la mémoire de tout un peuple, qui court dans vos veines, qui fait battre votre cœur et qui régit votre instinct et vos décisions. J'ai trouvé cette image profondément belle et marquante. A bien des égards, les chacureuils sont bien supérieurs au peuple ignare des Jan'Tep, qui n'ont toujours pas compris la leçon de leurs erreurs monumentales, à l'instar des bâtiments somptueux qu'ils ont construit, comme pour faire de l'ombre sur ce que l'on ne devrait pas voir. Pour ce qui est de l'irremplaçable Rakis, ne vous focalisez pas uniquement sur son humour trash (dans la bouche d'un animal "mignon" comme un écureuil - bon, de la taille d'un chat, ça, c'est une autre histoire... -, ça fait encore plus son effet) et sur son caractère sanguinolent car vous vivrez également et sûrement les scènes les plus émouvantes du roman à ses côtés.
Pour conclure, si vous aimez la magie, mais aussi les contrecarreurs de sorts, les romans d'apprentissage, les univers immenses qui vous réservent encore bien des surprises, la bagarre, les ennuis qui, décidément, vous cherchent, les émotions fortes qui, elles aussi, sont de la partie et vous tombent dessus sans crier gare, une plume acerbe, qui ne manque pas de verve, de franchise et d'humour, de celle qui vous transperce le cœur comme une flèche et le laisse pantois mais aussi en mille morceaux sur le bas côté, une plume vivante et de laquelle tout, absolument tout, prend vie sous vos yeux et dans votre cœur (qui est en sacré mauvais état à la fin de la lecture, mais qui bat encore, à tout allure), alors jetez-vous sans hésiter une seule seconde sur L'Anti-Magicien... Heureusement qu'on n'aura pas à trop attendre le tome deux, qui sort en septembre chez nous. Quel bonheur ! Pour ceux qui auraient loupé le coche du tome un, il est encore temps de découvrir pour la toute première fois la magie de la soie, qui enveloppe les blessures telle une caresse empoissonnée, celle du sable, qui vous empêche de voir votre chemin à travers tant de bourrasques qui vous étouffent la gorge et qui bloquent votre vue, et les quatre autres... Ou plutôt devrais-je dire les cinq... En effet, vu le titre du deuxième tome, L'Ombre au noir, on n'est pas au bout de nos peines... Il me tarde d'en savoir plus sur la magie interdite, tant honnie. Même pas peur ! Et vous ? Et n'oubliez pas les enfants : la magie, c'est de l'escroquerie !
Je lis peu de fantasy bien que cela soit un genre que j'apprécie. C'est un genre littéraire qui faut prendre le temps de lire et de savourer pour apprécier son univers, généralement, riche et complexe. À la réception de ce titre, j'ai tout de suite était interpellée par la titre. L'anti-magicien fait étrangement écho aux pensées de l'auteur au sujet de la magie. Celle-ci est pour lui une tricherie, un mensonge, une usurpation et il compte bien nous le prouver au travers de son héros Kelen.
Kelen, jeune adolescent de 16 ans est promis à un grand avenir. Fils d'un des plus grands seigneurs de son peuple, il doit prendre la relève de son père. Mais la magie refuse de se manifester... Et le temps lui est compté. Il ne lui reste plus beaucoup de temps pour la maîtriser avant de passer les quatre épreuves au cours desquels on lui décernera son nom de mage. S'il échoue, il sera condamné à devenir un Sha'Tep et sera aux ordres des Jan'Tep, ceux qui ont la magie.
L'anti-magicien résonne avec antihéros, pour autant Kelen a tout pour devenir un grand héros, celui capable de changer la destinée de chacun. Sébastien De Castell offre au lecteur un nouvel univers riche et original. Où l'on a tendance à ressentir facilement des longueurs dans un premier tome, ici, il n'y en a pas. L'univers, les descriptions des paysages, la présentation des personnages sont amenés avec fluidité, sans aucune impression de lourdeur. L'écriture de l'auteur nous permet de visualiser à merveille les paysages. J'étais au milieu de l'oasis, du désert et puis au bord de cette forêt. J'ai beaucoup aimé que l'auteur ne situe pas son monde, c'est-à-dire que nous pouvons imaginer le peuple Jan'Tep n'importe où sur la carte. Il n'existe pas, il peut nous faire penser au Sahara mais après tout ce n'est pas une obligation qu'il soit situé là. Toute l'imagination du lecteur est sollicitée.
L'auteur sort des sentiers battus de la fantasy, renouvelle le genre avec un ses personnages et son monde. Il y mêle avec brio humour, action, sagesse et sentiment. Rakis, le chacureil n'a pas sa langue dans sa poche. Réparties acerbes, il m'a d'ailleurs fait penser au personnage de Rockett dans Les gardiens de la galaxie. Il a la même fougue et le même empressement à vouloir se battre. Furia Perfax, vagabonde sauvage, est intelligente et maligne. Elle sera le guide de Kelen et un appuie considérable dans ses péripéties. Quant à Kelen, la ruse, le détournement d'attention, l'illusion seront ses principaux alliés pour se sortir de ses galères. Il faut dire que ce dernier a le don pour s'attirer des ennuis. Heureusement que Rakis, Furia et la chance sont là. Notre protagoniste ne manque pas non plus de réparties mais c'est surtout son intelligence et l'évolution de son personnage qui en fait un héros. L'adolescent narquois, obnubilé par sa magie prendra un autre chemin et s’élèvera au fil des événements et de ses rencontres. Il est également intelligent et loin d'être naïf.
Cela est très dur de vous parler de l'intrigue sans rien devoir vous révéler. Les scènes d'actions sont bien menées et surtout bien dosées. Il n'y en a ni trop, ni pas assez. Elles sont là quand elles ont besoin d'y être, de même pour les passages descriptifs et narratifs. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Je me suis laissée guider par notre jeune narrateur. J'ai trouvé le récit très intéressant et au travers lui l'auteur aborde quelques thèmes universelles comme le pouvoir, la haine et la rancœur qui l'engendrent ; les valeurs familiales vont être aussi mises à mal. J'ai également aimé le déroulement du récit, les secrets, les révélations et les rebondissements.
En bref, après avoir tournée la dernière page, j'ai très envie de lire la suite. Heureusement elle arrive en septembre. C'est un roman de fantasy jeunesse dont on entend très peu parler et c'est bien dommage... Le récit est riche, complexe, percutant et plein d'humour. Je ne me suis pas ennuyée et on se laisse très facilement emporter par l'intrigue. Les personnages sont atypiques et ne manquent pas de piquant. J'ai passé un très bon moment de lecture ! Je le conseille à tous les amoureux de la fantasy jeunesse. Et je le conseille aussi pour ceux qui n'ont pas l'habitude de lire ce genre, c'est un bon récit pour commencer ; pas de longueurs et écriture fluide.
Original, humour & action !
C'est un excellent roman fantasy!
J'ai adoré!
Humour et magie tout ce qu'il me fallait!
Je languis de connaître la suite des aventures de Kelen le héros ado ou plutôt le anti héros ado !
L'auteur Canadien Sébastien de Castell est vraiment génial !
Il a été primé pour un autre roman "Les manteaux de la gloire".
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