"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai voulu raconter l'amour tel qu'il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même. Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l'un de l'autre. C'est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n'est pas sûr. F. B.
Ahlala que dire sur ce roman d'un amour tout ce qu'il y a de plus commun?
Dans ce roman, il n'y a rien d'éblouissant, d'absolument fou. C'est une histoire que vous auriez pu vivre, une rencontre, une attraction réciproque qui mène tout naturellement au mariage, à la parentalité. C'est le temps qui passe, les trahisons, les pardons...
C'est une histoire qui dure une vie, une histoire qui s'accommode du quotidien. C'est l'histoire de 2 personnes qui à force de vivre ensemble finissent par se ressembler, 2 êtres qui sont l'indispensable de l'un et de l'autre...
Vous voyez?
C'est un roman d'une simplicité touchante.
Je dois bien avouer que pendant ma lecture, il m'étais difficile de savoir si j'aimais ou pas... Mais la fin m'a fait verser une petite larme et vous le savez, j'aime les livres qui me font pleurer et puis, au final, l'amour ne se construit-il pas dans les épreuves du quotidien? Ne se nourrit-il pas d'attentions quotidiennes? L'amour, le vrai, n'est-il pas celui-là?
François Begaudeau a voulu raconter un amour tranquille, une routine, un quotidien, des habitudes ; une vie finalement semblable à des milliers d'autres.
Ce roman m'a fait penser à ceux de Marion Brunet.
Il n'est pas ici questions de passion, de déchirement ou d'aventures exaltantes.
C'est très court, à l'image des années qui passent à toute vitesse.
L'écriture est ciselée et, peu à peu, on rentre dans le quotidien des personnages sans jugement avec le sentiment de les accompagner sur leur chemin.
Une lecture intime et émouvante
RIEN: c'est ce que m'inspire ce roman, même pas l'envie d'en dire du mal.
Ah si juste un truc très personnel: la vision de l'amour de Begaudeau me déprime, elle est tout ce j'ai cherché à fuir dans ma vie.
Fin des année 1970, en Vendée.
Jeanne est réceptionniste dans un hôtel. Jacques aide son père dans l'entreprise familiale de maçonnerie.
Jeanne a des rêves d'ailleurs, Jacques espère réussir l'examen du permis de conduire.
Ces 2 là vous se rencontrer, se fréquenter, s'installer ensemble, avoir un fils et voir s'écouler 50 ans de vie commune avec ses hauts et ses bas.
50 ans pendant lesquelles Jacques construira des maquettes et Jeanne remplira des grilles de mots fléchés dans les magazines télé.
50 ans à se chamailler des défauts de l'un, des manières de l'autre.
Mais 50 ans ensemble....
Un très court (90 pages) et original roman autour du temps qui passe et d'un couple ordinaire.
Loin des passions amoureuses, des idéaux. Une vie qui coule lentement mais surement.
Jeanne et Jacques s'aiment, ça ne fait aucun doute mais ils pourraient très bien cohabiter sans plus.
Ce sont les petites attentions qui soulignent l'attachement respectif de ces 2 personnages.
Le style est à l'unisson de l'histoire....sans grands épanchements, sans fioriture.
Un vibrant hommages aux couples modestes qui durent, qui ne font pas de vague, qu'on ne remarque pas mais qui partagent une vie.
Les 3 dernières pages sont splendides et viennent à elles seules créer un très fort moment d'émoi dans ce court roman.
Un très beau moment de lecture !
Un titre qui interpelle, peut on raconter l'amour en quelques pages, peut on raconter un amour ordinaire, pas une passion mais deux êtres qui vont se rencontrer, se dompter, vivre ensemble.
Cette phrase de l'auteur résume très bien ce texte que j'ai dévoré :
"J'ai voulu raconter l'amour tel qu'il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même. Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l'un de l'autre. C'est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n'est pas sûr."
Une simple histoire de gens ordinaires, Jeanne et Jacques, une vie qui se passe, avec des routines, un quotidien ordinaire. Une vie de tant de gens, pas une vie à rebondissement, pas d'amour passion avec des cris et des larmes. Une simple vie de gens ordinaires. J'ai aimé la description de ces années 70, de la classe moyenne avec ses joies, ses espoirs, ses peines.
J'ai apprécié cette lecture nostalgique, mélancolique et ai ressenti certains échos dans ma vie ou dans celle de proches.
Je vais (re)lire certains textes de cet auteur.
Comme j’ai aimé dérouler lentement la pelote du fil de cette histoire sans histoire, accompagner Jeanne et Jacques de leurs premiers émois à leur dernier battement de cœur, glisser, comme eux, sans m’en rendre compte, d’une décennie à une autre, à peine guidée par un changement de coiffure ou de président, saisissant, au petit bonheur, une date marquante çà et là. Comme j’ai aimé cette précision sans pesanteur, cette subtile et incroyable aptitude de François Bégaudeau à recréer une ambiance, une atmosphère, un climat historique et familier par le simple choix d’un lexique, d’une expression, d’une marque de voiture ou d’apéritif. En 90 petites pages- quel vertige ! Quel rappel à l’humilité ! -, j’ai vu défiler comme en miroir la vie d’un couple à mi-chemin entre le mien et celui de mes parents, réentendu les échos d’époques proches ou lointaines, retrouvé des effluves de parfums oubliés, ressenti des émotions enfouies. Ce roman est une merveille de sobriété, l’équivalent littéraire d’une vanité miniature, une suite de petits riens qui forment un petit tout. C’est doux, c’est simple, c’est parfois joli ou joyeux, terne, voire triste, par moment. Ça ne tient à rien d’autre qu’à ce fil sur lequel on avance en équilibre et qu’on déroule sans bien savoir jusqu’où, et peut-être à la grâce d’un joli hasard qui veut qu’« amour » rime avec « toujours ».
C'est l'histoire de deux vies, celle de Jeanne et de Jacques.
Début des années 70, Jeanne travaille dans un hôtel, elle aide sa mère pour le ménage du gymnase et rêve d'amour avec Pietro le joueur de basket... Mais en 1972 elle va croiser la route de Jacques, le fils du maçon, l'apprenti qui effectue les travaux à l'hôtel.
Ce n'est pas le coup de foudre, mais peu à peu... l'homme qu'elle épousera ! Les choses se mettront en place au fil des promenades avec le cocker Boule. Une histoire timide au début, qui deviendra leur couple, leur vie.
C'est un amour ordinaire, deux vies. Les Moreau se marieront, deviendront parents, grand-parents.
La routine s'installera dans leur vie. Le quotidien avec ses joies et ses peines. Les tics et les manies de chacun.
Peu à peu leur situation sociale s'améliorera. Les Moreau; une vie en compagnie l'un de l'autre, au jour le jour, au fil du temps jusqu'à la mort et le reste...
Un très joli texte, des phrases courtes... Un petit film en sorte des choses simples de la vie. Un texte émouvant que je vous conseille vivement.
Coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
L'amour prend patience, l'amour rend service, l'amour ne jalouse pas. Il ne s'emporte pas. Il n'entretient pas de rancune. Il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai. Il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout, l'amour ne passera jamais.
- On peut pas savoir.
Déjà qu’on n’en sait pas beaucoup sur ce qui se passe, comment veux-tu en savoir sur ce qui se passe pas ?
Souvent Jacques énerve Jeanne à ne rien dire alors qu'il n'en pense pas moins. Et Jeanne énerve Jacques à lui demander à quoi il pense. Est-ce qu'on sait à quoi on pense ?
https://nathavh49.blogspot.com/2023/12/lamour-francois-begaudeau.html
l’amour de François Bégaudeau n’a pas de majuscules dans son titre, comme toujours aux éditions Verticales, mais alors que cela a tendance à me gêner habituellement (défaut professionnel oblige), je trouve cela plutôt bien venu ici. Ce n’est pas l’amour avec un grand A, l’amour romanesque, celui qui fait rêver, celui qui fait souffrir, celui qui fait vibrer que l’auteur choisit de mettre en avant dans ce court récit mais l’amour dans toute sa simplicité, dépourvu de tout artifice. L’écrivain nous raconte l’histoire banale de Jeanne et de Jacques qui vont former un couple sans avoir eu de coup de foudre, sans jamais parler de ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, mais qui resteront, malgré tout, unis jusqu’à la mort. Je rapprocherais cette histoire d’une remarque de Fabrice Luchini sur ce qu’est le couple selon lui : « Le couple référentiel qu’on admire n’est pas un lieu béni, ça n’est pas vrai, c’est un lieu qui peut être minable, grandiose ou quotidien. » Il me semble que le roman de François Bégaudeau en est la parfaite illustration, il y a du minable, du grandiose et du quotidien chez les Moreau. J’ai beaucoup aimé ce récit extrêmement pudique, parfois pathétique, souvent mélancolique, mais au final touchant. Jeanne et Jacques ne parlent jamais d’amour entre eux pourtant l’amour est bien là, dans les non-dits, tapi entre les lignes. C’est sobre et beau.
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