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L'Ame du vent est le récit émouvant d'une séparation. C'est le récit des égarements d'une femme, de ces approches manquées de la liberté qui laissent un goût amer avec leurs inévitables ruptures. C'est aussi une histoire servie par une langue concise et poétique, une rencontre avec le rêve, avec le vent porteur d'âmes.
L’âme du vent réunit deux nouvelles, la première éponyme et la seconde intitulée La soirée. Dans les deux, nous suivons deux femmes mariées et mères de famille, à Séoul.
La première est une fugueuse invétérée. Malgré la tristesse de son fils, les remontrances de sa mère, les colères de son mari, elle ne peut s’empêcher de quitter son foyer pour de courtes escapades. Elle erre sans but, à la recherche d’elle-même, incapable d’expliquer ses fugues.
La deuxième est une écrivaine conviée à une réception où elle doit rejoindre son mari. Mais ses enfants ne sont pas prêts et elle-même a taché sa robe en effectuant des travaux de tapisserie. Quoi qu’il en soit, elle arrive dans la belle demeure de ses hôtes. Elle n’y connait personne et doit se composer une figure pour s’intégrer. Derrière le respect des convenances, le masque de l’épouse, la mère, l’auteure, souffle le vent de l’anticonformisme.
Deux femmes différentes mais toutes deux troublées par le rôle que la société coréenne patriarcale leur impose.
L’âme du vent est une nouvelle d’une tristesse infinie. Outre le sort que la société réserve aux femmes en les cantonnant dans un rôle d’épouse et de mère, Jung-hi Oh évoque la quête de soi, l’impossibilité de se construire un avenir lorsque l’on ne connait pas son passé et, bien sûr, la guerre de Corée, sujet récurrent chez les auteurs coréens. Beaucoup de poésie et de pudeur pour une nouvelle subtile qui remue en profondeur.
La soirée est plus légère, moins violente. On y ressent tout de même les questionnements d’une femme corsetée par les convenances et le manque de communication dans un couple où le mari fait peu d’efforts, certain de son bon droit et de la soumission de son épouse.
Jung-hi Oh est assurément une auteure à suivre. Sa plume reste délicate et poétique et sait se faire émouvante même quand elle aborde des sujets très durs. Une belle découverte à poursuivre avec un roman plus long.
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