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L'alcool et la nostalgie

Couverture du livre « L'alcool et la nostalgie » de Mathias Enard aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330006594
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone de Jeanne qui lui apprend la mort de Vladimir, Mathias part à Moscou pour escorter le corps de son ami jusqu'à son village natal, au fin fond de la Sibérie. Il effectuera le voyage seul à bord du Transsibérien qui relie Moscou à Vladivostok.... Voir plus

Réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone de Jeanne qui lui apprend la mort de Vladimir, Mathias part à Moscou pour escorter le corps de son ami jusqu'à son village natal, au fin fond de la Sibérie. Il effectuera le voyage seul à bord du Transsibérien qui relie Moscou à Vladivostok. Quatre mille kilomètres à parcourir à travers une extraordinaire succession de paysages, et autant d'évocations du passé : Jeanne, Mathias et Vladimir, trois personnages perdus, triangle amoureux consumé par la vodka et la drogue. A ces souvenirs se mêlent les lointains échos de la guerre civile menée par Trotski, le spectre des Goulags racontés par Chalamov, les ombres de Dostoïevski, de Gogol mais aussi de Tchekhov, qui prétendait que, face à la mort, il ne reste que l'alcool et la nostalgie.

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Avis (4)

  • "Vous exagérez, cher monsieur. Et même, vous vous trompez. Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez rien. Cette fameuse âme russe n'existe pas. Les seules choses tangibles en sont l'alcool, la nostalgie et le goût pour les courses de chevaux. Rien de plus, je vous l'assure." (Anton Tchekhov -...
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    "Vous exagérez, cher monsieur. Et même, vous vous trompez. Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez rien. Cette fameuse âme russe n'existe pas. Les seules choses tangibles en sont l'alcool, la nostalgie et le goût pour les courses de chevaux. Rien de plus, je vous l'assure." (Anton Tchekhov - La poste de Tver)
    Un voyage en train, long de 4000 kms, entre Moscou et Novossibirsk, pour un éloge exceptionnel à l’amour et l’amitié. Mathias Enard nous illustre la Russie d’hier et nous fait découvrir celle d’aujourd’hui, avec son style remarquable et son talent incontestable.
    Il lève aussi un coin du voile concernant son désir de devenir écrivain. « Je voulais un nom d’écrivain, un destin d’écrivain, une vie d’aventures, de plaisir et de liberté sans avoir réellement envie de me coltiner l’écriture, le travail, accroché à un rêve d’enfant. » C’est en lisant « En Russie » d’Olivier Rolin que le déclic se fait. « Ce voyage était magnifique, la Russie de ce Rolin était captivante, pleine de beaux alcools et de nostalgie. » Rolin parle de la cétoine, insecte vert fréquent dans les plaines russes et termine son roman ainsi : « Les pages des livres sont des pétales que ronge le scarabée vert de l’oubli. » Mathias était convaincu. Peu de choses étaient importantes dans la vie sinon l’amour et l’amitié. Il s’envola pour Moscou rejoindre Jeanne dont il est follement amoureux et qui lui apprend alors, la mort de leur ami Vladimir qu’il va accompagner en train, près de son cercueil, jusqu’à son village natal et lui parler, lui parler, nous parler.
    90 pages qui suent le talent à l’état pur.

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  • Jusque là je n'avais pas encore lu Mathias Énard, ce qui est bien fait pour moi. Je ne sais pas pourquoi je n'avais pas osé ouvrir un de ses livres, parce que la surprise fut bonne, excellente même. Ce tout petit roman est certes court mais intense. Si les questionnements ne sont pas nouveaux :...
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    Jusque là je n'avais pas encore lu Mathias Énard, ce qui est bien fait pour moi. Je ne sais pas pourquoi je n'avais pas osé ouvrir un de ses livres, parce que la surprise fut bonne, excellente même. Ce tout petit roman est certes court mais intense. Si les questionnements ne sont pas nouveaux : la mort, l'amitié, l'amour, l'alcool, la drogue, le début de la vie d'adulte, les tourments de jeunes gens mal dans leur peau, dans leur vie et dans la société, ... la manière de les mettre en page est tout simplement magistrale. Une écriture belle, de longues phrases qui peuvent tour à tour être lentes lorsqu'elles décrivent les superbes -ou très moches- paysages russes et leur histoire :"J'irais bien sur le Bosphore après une croisière sur la Volga, descendre le fleuve jusqu'à Astrakhan au nord de la mer Noire, puis me laisser glisser doucement vers Istanbul, on verrait Kazan et Stalingrad, deux batailles russes ; on verrait l'île où s'installa Ivan le Terrible avant de prendre Kazan et de mettre fin au khanat héritier de la Horde d'or, terminée la domination mongole en Russie, place à l'encens, aux moines et aux popes barbus." (p.44) ou rapides lorsque le narrateur parle de ses affres de ses doutes et de ses douleurs : "... j'avais vingt ans quand j'ai lu ce livre Vlad, vingt ans et j'ai été pris d'une énergie extraordinaire, d'une énergie fulgurante qui a explosé dans une étoile de tristesse, parce que j'ai su que je n'arriverais jamais à écrire comme cela, je n'étais pas assez fou, ou pas assez ivre, ou pas assez drogué, alors j'ai cherché dans tout cela, dans la folie, dans l'alcool, dans les stupéfiants, plus tard dans la Russie qui est une drogue et un alcool j'ai cherché la violence qui manquait à mes mots Vlad, dans notre amitié démesurée, dans mes sentiments pour Jeanne, dans la passion pour Jeanne qui s'échappait dans tes bras..." (p.42)
    M. Énard parle formidablement bien du sentiment amoureux, de l'amitié, de la jalousie du manque d'une personne aimée. S'y ajoute la défonce, drogue et alcool, nécessaire pour ces jeunes gens pour surmonter leur difficulté à vivre tout simplement. Et les petits -ou gros- plus ce sont d'une part les paysages russes enneigés, pas toujours très beaux, certains étant de simples vestiges de l'époque communiste, blocs de béton abandonnées, murs de goulags, d'autre part les pans d'histoire de ce pays qu'il insère entre deux descriptions, entre deux questionnements des héros et enfin, les souvenirs de lecture des grands écrivains russes, eux qui ont su donner de leur pays une image forte et ont su écrire sur la fameuse âme slave.
    Eh bien que me reste-t-il à dire ? Que je relirai très certainement M. Énard qui m'a enchanté dans ce récit très nostalgique et mélancolique, que j'espère que le plaisir sera de nouveau au rendez-vous de ma prochaine lecture.

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  • Etrange périple qu'entreprend Mathias pour emmener son ami reposer dans sa terre natale...

    Face à ses propres démons, il se repasse le film de sa vie, de sa rencontre avec Jeanne à aujourd'hui. Dans son esprit tourmenté se mêlent la confusion, la nostalgie, les remords, les regrets, aussi...
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    Etrange périple qu'entreprend Mathias pour emmener son ami reposer dans sa terre natale...

    Face à ses propres démons, il se repasse le film de sa vie, de sa rencontre avec Jeanne à aujourd'hui. Dans son esprit tourmenté se mêlent la confusion, la nostalgie, les remords, les regrets, aussi quelques souvenirs de plénitude, lors de ses délires communs avec les deux personnes qui ont le plus compté pour lui.

    Dans ces nuages de brume alcoolisés, shootés, ils ont vécu une jeunesse folle, en toute illégalité, et puis... Et puis il a bien fallu terminer l'aventure et reprendre des sentiers moins sinueux, pour avancer, devenir quelqu'un...

    Mathias semble encore se chercher, lors de ce long voyage, il se sent infiniment seul, perdu dans l'immensité de ce pays qu'il a essayé de découvrir, mais qui le surprend encore, au point de se sentir happé par lui...

    Une expérience douloureuse que retranscrit Mathias Enard, avec cet art de toujours trouver le mot juste.

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  • Il y a de l'interminable, comme un Moscou - Novossibirsk. Il y a du fugace, comme ces sensations de vertige dans le métro. Des flashes, comme les souvenirs de Saint-Pétersbourg ou du self service de Moscou. Et il y a les questions jamais résolues, ce qui n'a pas été dit ou fait. L'inéluctable,...
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    Il y a de l'interminable, comme un Moscou - Novossibirsk. Il y a du fugace, comme ces sensations de vertige dans le métro. Des flashes, comme les souvenirs de Saint-Pétersbourg ou du self service de Moscou. Et il y a les questions jamais résolues, ce qui n'a pas été dit ou fait. L'inéluctable, aussi, comme ce train lancé sur ses rails. Ce court livre de Mathias Enard est tout cela à la fois, et sensible comme toujours.

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