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Oublié de l'Histoire, Lacenaire a été " ressuscité " cent ans après sa mort (1835) par Marcel Carné dans son célèbre film Les Enfants du paradis.
Stendhal, Théophile Gautier, Hugo et bien d'autres l'ont évoqué. Ses Mémoires, rédigés à la hâte en prison et publiés après son exécution, ont connu un succès de librairie phénoménal. C'est que Lacenaire fait partie de la catégorie des criminels révolutionnaires qui, de tout temps, ont fasciné l'opinion, prenant place entre Cartouche et Mandrin, et préfigurant Baader et sa bande.
Dandy, poète, philosophe, en même temps qu'escroc et assassin, Lacenaire ne pouvait que séduire et scandaliser la société française de 1830 - intellectuels compris - qui vit en lui un " monstre " romantique. Il est vrai que par ses origines bourgeoises, l'étendue de sa culture, son humour ravageur et son sens de la provocation - Je tue un homme comme je bois un verre de vin -, Lacenaire ne pouvait laisser indifférent le public parisien qui se pressait aux portes de la prison de La Force pour le voir. De fait, la personnalité de l'assassin estompe l'abomination des méfaits qui l'ont conduit à l'échafaud, et continue de hanter l'imaginaire collectif.
Rémy Bijaoui est avocat et consacre ses recherches à l'histoire de la justice. Il a publié aux Éditions Imago, Prisonniers et Prisons de la Terreur (1996) et Le Procès Judas (1999).
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