"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'extraordinaire aventure de l'abbé de Frémincourt, qui malgré son état et une grave malformation, n'hésite pas à courrir tous les gibiers de sa région et à croiser le fer avec un officier des houzards de Lauzun, qui l'a offensé auprès de la fameuse et très belle comtesse Diane de Brého !
La pauvre bête tomba en poussant un râlement sourd, et tous les chiens la couvrirent à la minute même.
En ce moment, les gaulis s'ouvrirent de nouveau et la comtesse Diane de Brého parut.
Elle avait aussi mis pied à terre, et, de même que Raoul et le moine, elle accourait la dague à la main, bien convaincue qu'elle arriverait encore à temps et ne soupçonnant pas qu'elle avait été devancée, ce que nul de ses gens n'aurait osé se permettre.
A l'aspect du cerf qui se débattait, à moitié étranglé déjà, sous la meute triomphante, le visage calme et souriant de l'impétueuse chasseresse s'empourpra de colère. L'éclair de l'indignation jaillit de ses prunelles, qui avaient pris brusquement des teintes étranges, et ce fut d'une voix entrecoupée par la violence des émotions qui gonflaient son sein haletant, qu'elle s'écria :
- Quel est le malappris ou l'insolent de propos délibéré qui s'est permis de prendre ici ma place ? Ce ne peut être certainement M. l'abbé de Frémincourt... Il connaît trop bien les us et coutumes de la vénerie.
- C'eût été pourtant lui, madame, si le hasard n'en eût décidé autrement, répondit Raoul avec hauteur en se dressant sur la pointe de ses larges pieds de bossu, ce qui était sa manière de se rengorger, sa conformation n'en comportant pas d'autre.
- Etes-vous donc déjà devenu tellement moine, que vous ne sachiez plus quel est le devoir de tout homme que ce même hasard, dont vous parlez si légèrement, a placé sur le passage d'une chasse qui lui est étrangère ?
- Honoré de votre amitié, comtesse, j'ai cru...
- Vous avez cru une sottise, et quant à mon amitié, vous ne la conserverez pas longtemps si vous prenez avec elle des libertés pareilles. Eh bien ! M. l'abbé de Frémincourt, ce que vous ne savez pas encore en vénerie, une femme qui n'a pas vingt ans va vous l'apprendre. Tout à l'heure, en venant ici, je me suis vue tout à coup en présence d'un magnifique aboi de sanglier. Une douzaine de chiens étaient déjà blessés ou morts, et il m'eût suffi d'un coup de carabine pour mettre un terme à ce carnage, si j'avais pour habitude de me mêler de ce qui ne me regarde pas ; mais j'ai passé outre, bien que la meute en péril fût la vôtre. Vous voyez que nous n'entendons pas l'amitié de la même manière.
Ce volume est le quatrième de la collection des Oeuvres cynégétiques complètes illustrées du marquis de Foudras (1800-1872), célèbre gentilhomme chasseur bourguignon, publiée à l'occasion du deux centième anniversaire de sa naissance. L'abbé Tayaut, publié en 1865, n'a été réédité que deux fois depuis.
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