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La vraie signification du seigneur du ciel

Couverture du livre « La vraie signification du seigneur du ciel » de Matteo Ricci aux éditions Belles Lettres
Résumé:

La Vraie Signification du Seigneur du Ciel a été écrit par un Occidental, et pourtant cet ouvrage fait partie intégrante de la tradition intellectuelle chinoise, ayant influencé des penseurs comme Fang Yizhi, Huang Zongxi ou Dai Zhen. Il a aussi ouvert la voie à une quatrième école, celle du... Voir plus

La Vraie Signification du Seigneur du Ciel a été écrit par un Occidental, et pourtant cet ouvrage fait partie intégrante de la tradition intellectuelle chinoise, ayant influencé des penseurs comme Fang Yizhi, Huang Zongxi ou Dai Zhen. Il a aussi ouvert la voie à une quatrième école, celle du christianisme confucéen, à côté des trois écoles traditionnelles du néoconfucianisme, taoïsme et bouddhisme.
Le jésuite italien Matteo Ricci, ou plus exactement Li Madou, entre ici en dialogue avec un lettré confucéen, reprenant très probablement de nombreux éléments des conversations que Ricci avait eues avec des lettrés dans les provinces du Guangdong, Jiangxi, Jiangsu et à Pékin. Ce texte longuement mûri, qui constitue l'oeuvre majeure de Ricci, a été publié pour la première fois en 1603.
Dans son argumentation, Ricci écarte toutes les données de la religion révélée pour s'engager dans un travail de raison. Il s'appuie à la fois sur l'interprétation scolastique de la philosophie d'Aristote et sur l'interprétation confucéenne des textes classiques chinois. Développant son argumentation en huit chapitres, il montre dans les deux premiers, consacrés à l'existence d'un Dieu créateur de l'univers et du monde, en quoi cette conception de Dieu s'oppose au néoconfucianisme, bouddhisme et taoïsme, mais aussi en quoi elle est compatible avec les anciens Classiques de la Chine. Les deux chapitres suivants décrivent l'homme, sa place dans le cosmos, et la relation entre esprit et matière. Le chapitre cinq se présente comme une réfutation de la doctrine bouddhiste. Dans les chapitres six et sept, Ricci aborde plus directement les questions de la morale : nécessité d'une rétribution et responsabilité de l'homme envers ses actes. Enfin, le chapitre huit justifie la mission de Ricci comme missionnaire en Chine. Même si, dans ce dernier chapitre, Ricci mentionne l'incarnation du Christ, il ne dit rien de la passion et de la résurrection du Christ, ni des sept sacrements. Il ne s'agit donc pas d'un catéchisme pour instruire à la foi chrétienne, mais bien d'une apologie tendant à montrer comment la foi chrétienne est fondée sur la raison et comment elle est compatible avec la tradition chinoise la plus authentique.

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