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Dýja descend d'une lignée de sages-femmes islandaises. Seules sa mère et sa soeur y échappent : l'une travaille dans les pompes funèbres, l'autre est météorologue - naître, mourir, entre les deux quelques tempêtes. Elle aide à mettre au monde son 1922e bébé, et note à quel point le plus difficile est toujours de s'habituer à la lumière. Alors qu'un ouragan d'une force inouïe menace l'île, elle apprivoise l'appartement mal fichu hérité de sa grand-tante, avec ses meubles qui font doublon, des ampoules qui clignotent sous la menace d'un court-circuit et un carton à bananes rempli de manuscrits. La transmission sera aussi littéraire, Tante Fífa ayant poursuivi le grand oeuvre de l'arrière-grand-mère : recueillir les récits, pensées et témoignages des sages-femmes (« mères de la lumière » en islandais) qui parcouraient la lande sous le blizzard et dans la nuit noire. Aujourd'hui comme hier, le fil ténu qui relie à la vie est aussi fugace et fragile qu'une aurore boréale. Sous la mansarde, au dernier étage de l'immeuble, un touriste australien égaré semble venu des antipodes simplement pour réfléchir. Décidément, l'être humain reste l'animal le plus vulnérable de la Terre. Drôle, poétique et grave, le nouveau roman d'Auður Ava Ólafsdóttir est une splendeur.
"On pourrait dire que nous sommes dans la même branche, vous et moi, nous travaillons tous les deux dans la lumière." Voilà ce que Dýja dit à l'électricien, mari d'une jeune accouchée dont elle s'est occupée.
Dýja est sage-femme.
D'ailleurs, cette année-là, le mot préféré des Islandais est Ljósmóđir...sage-femme. Mère de la lumière. C'est l'occasion pour Dýja de parler de son métier et surtout de sa Grand tante Fífa qui l'exerçait avant elle. De cette lignée de sage-femmes à laquelle seules sa mère et sa soeur échappent. Une qui travaille dans les pompes funèbres et l'autre météorologue. Des tempêtes entre la vie et la mort.
Dýja a récupéré l'appartement de sa grand'tante, ses énergies et ses écrits surtout qu'elle s'efforce de retranscrire. Comprendre l'être humain fragile et vulnérable.
Tout comme ce touriste australien installé au-dessus de chez elle. Qu'est-il venu faire ici ?
Un roman sensible, drôle et poétique comme l'aurore boréale inonde la nuit obscure.
"Planifier, c'est mourir, de même qu'achever quelque chose."
[Il s'agissait]..."mais aussi de comprendre pourquoi certains cherchent la beauté et d'autres non."
Cette autrice islandaise trace à chacun de ses romans un sillon nous permettant de découvrir son pays si mystérieux.
En Islandais, sage-femme se dit « Mère de la lumière ». Dyja, la narratrice descend d’une lignée de femmes ayant exercé cette profession. Elle a hérité de l’appartement de sa grand-tante Fifa dans lequel elle s’installe. Elle découvre dans un carton toutes les réflexions que son aïeule et son arrière-grand-mère ont couché par écrit sur leur profession, leurs rapports à la vie, à la mort, aux conditions météorologiques extrêmes qui rendait parfois bien périlleux l’accès aux maisons des parturientes.
Dyja a elle-même aidé à la mise au monde de 1922 bébés. Alors que les fêtes de Noël approchent et que sa soeur, météorologiste, lui annonce une énorme tempête pour le soir du réveillon, la jeune femme s’interroge sur la vie humaine : « le fil ténu qui relie à la vie aussi fragile qu’une aurore boréale ».
J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman.
Quel plaisir de retrouver l’écriture poétique d’Auður Ava Ólafsdóttir ! Avec beaucoup de douceur et de tendresse, elle interroge le sens de la vie dans un magnifique récit plus contemplatif qu’à l’accoutumée. Elle reconstitue une lignée familiale de sages-femmes, joliment nommées «ljósmoðir» en islandais, les «mères de la lumière» et assemble des fragments de vie pour en faire une mosaïque de réflexions existentielles. Le récit se déroule juste avant Noël, la lumière se fait rare, l’obscurité hivernale suspend le temps et une forte tempête va s’abattre sur l’île de manière imminente.
Dýja perpétue la tradition familiale des «mères de la lumière» à l’hôpital de Reykjavik et vit dans l’appartement légué par sa grand-tante qui fut elle aussi sage-femme. Elle découvre dans un carton trois manuscrits inachevés. Ils contiennent des témoignages de sages-femmes qui parcouraient autrefois la lande en bravant le blizzard au péril de leur vie, des réflexions sur la nature humaine, la lumière, la vie, la mort, la nature et des préoccupations liées au dérèglement climatique orchestré par l’homme. La lecture de ces manuscrits est pour Dýja une véritable immersion émotionnelle dans les pensées de sa grand-tante et dans la mémoire familiale. Elle dévoile avec pudeur quelques bribes intimes, ses blessures, sa solitude, et apparaît extrêmement touchante. Sa grand-tante est fascinante en femme de caractère au franc parler, un peu fantasque, avec cette acuité d’esprit qui la rend visionnaire.
Entre obscurité et lumière, la musicalité et la sensibilité de la plume d’Auður Ava Ólafsdóttir évoque la vulnérabilité et les faiblesses de l’être humain dans un superbe roman qui vient bousculer nos émotions. Tout est effleuré avec délicatesse et finesse. À partir d’une histoire intimiste, la romancière met à l’honneur les femmes, «les mères de la lumière», convie la vie et la mort à l’approche d’une terrible tempête redoutée, reliant ainsi la culture islandaise et ses mystères à l’universel. Elle nous offre un superbe récit, porté par des valeurs humanistes, par une philosophie de vie qui a la beauté fragile des aurores boréales. Un voyage envoûtant en terre d'Islande !
La vérité sur la lumière est un texte magnifique ! Une aurore boréale sur les derniers glaciers. Une histoire poignante d’une lignée de sages-femmes qui aident les bébés à venir au monde comme une offrande universelle à la vie.
Dans cette terre d’Islande, où le soleil et l’obscurité se succèdent dans un bal céleste depuis la nuit des temps, les dérèglements climatiques ont des conséquence terribles. Les tempêtes hivernales inhabituelles sont violentes, les changements brutaux de température modifient profondément le paysage et menacent toute une biosphère unique en voie de disparition.
Lire la vérité sur la lumière est une déclaration d’amour à ce qui nous entoure, les êtres, les animaux, les fleurs, le vent, la mer. Symbiose de l’univers.
Le roman d’Audur Ava Ólafsdóttir est porté par une belle voix altière donnant sens à l’âpreté de nos existences. J’ai beaucoup aimé le côté mystique, surnaturel et la poésie des lieux.
La narratrice et sage-femme Dýja est un beau personnage troublant et discret. J’ai aimé le respect par l’autrice de cette part d’intimité et de mystère. Le roman tout entier est nimbé d’une brume surnaturelle comme l’apparition étrange du touriste australien venu par hasard ou coïncidence de l’autre antipode.
Dýja porte en elle les souvenirs de sa grand-tante Fífa, elle aussi sage-femme, militante, fantasque et rebelle qui s’est interrogé toute sa vie durant sur les mystères de la vie en écrivant. Je me suis attachée à l’une et à l’autre, le fil d’Ariane de leurs visions et leurs écrits, entre force et fragilité.
Une lecture prenante, très belle et envoûtante.
Le septième roman d'Auður Áva Ólafsdóttir se déroule dans l'obscurité hivernale islandaise, juste avant Noël, alors qu'un ouragan s'annonce.
Le personnage principal, Dýja, est issu d'une lignée de "mères de lumière", traduction littérale de sage-femme en islandais.
Elle vit dans un appartement qu'elle a hérité de sa grand-tante, elle-même sage-femme. Dans ce logement Dýja va trouver des notes, des projets de livres que sa tante n'a jamais publié. Ces feuilles recèlent les témoignages de sages-femmes récoltés à travers la lande par l'arrière-grand-mère, les réflexions de sa grand-tante sur le sens de la vie, sur la nature et sur la lumière.
Un roman qui pourra sembler dénué de sens à certains lecteurs car il est « désordonné » et je ne conseillerais peut-être pas ce livre à quelqu'un qui n'a jamais pénétré l'univers de l'autrice. Fait de bribes et de fragments, à l'image des écrits mystérieux de la grand-tante, je l'ai pour ma part trouvé magnifique. J'y ai vu des parcelles de vérité, des éclairs de conscience, des étincelles.
Oui le charme de l'autrice a encore opéré sur moi. On retrouve sa lenteur, sa poésie, sa sensibilité et sa finesse. de toutes les pages se dégagent la tendresse et la beauté auxquelles elle nous a habitué. Auður Áva Ólafsdóttir continue à bâtir une oeuvre avec sa patte singulière. Et dans la continuité de ses précédents écrits, elle nous offre ici un nouveau texte sur la merveilleuse incertitude de la vie.
Traduit par Eric Boury
Dyja est sage femme, issue d’une grande lignée de « mères de la lumière », ces femmes qui « accueillent l’enfant à sa naissance, le soulève de terre et le présente au monde ». Elle vit seule dans l’appartement que sa tante lui a légué, se dévouant pour ces femmes qui vont donner la vie.
A l’aube de ce nouveau Noël, où une tempête d’une intensité inédite s’annonce, « le jour le plus court de l’année, de la nuit la plus longue de l’éternité », Dyja semble enfin relever la tête du travail et des carnets que sa grande-tante a laissé dans cet appartement resté dans son jus.
Elle semble se chercher, se construire, fait le tri (au sens propre et au sens figuré), et au contraire des éléments naturels qui se déchaînent elle s’apaise à la lecture et à la compréhension des écrits de tante Fífa. Il faut dire que ces carnets sont incroyables : un mélange de réflexions à la fois profondément humanistes et écologiques et de références philosophiques et scientifiques.
Ce livre, c’est le cheminement de Dyja vers sa lumière. En miroir des écrits de sa grande-tante, le récit de Dyja est truffé d’innombrables digressions dont on ne peut pas dire que la narration soit linéaire. La lecture est donc parfois un peu ardue, mais malgré tout, on retrouve la plume poétique et presque enchanteresse de cette autrice islandaise. Les ellipses narratives sont nombreuses et nous laissent divaguer pour combler les vides.
Certainement pas le livre le plus facile d’accès pour découvrir cette autrice, mais le charme opère malgré tout. Alors à défaut d’avoir eu ce que le titre nous promet, je l’ai malgré tout trouvé très lumineux, et rien que pour ça, je remercie l’autrice encore une fois.
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