"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
2173. L'humanité se remet progressivement de la grande migration climatique qui a décimé sa population. Le progrès scientifique est au point mort.
Seule perspective possible : mettre la main sur les gisements d'antimatière qui doivent se cacher quelque part dans l'espace. A cette fin, des mineurs d'espace-temps génèrent des trous de ver pour explorer les strates de l'Univers.
Sara et Slow sont ainsi embarquées dans le module Orca-7131. Mais une avarie improbable transforme cette mission de routine en catastrophe. Une expédition de la dernière chance s'organise alors - une tentative de sauvetage qui va peut-être marquer le retour de la denrée devenue la plus rare : l'espoir.
La Terre est à bout de souffle. Les humains essaient de maintenir un certain niveau technologique grâce à des extractions dans l'espace et ils cherchent l'anti-matière à tout prix. C’est une recherche qui coûte cher mais permet de garder une certaine cohérence dans la population grâce à l’objectif commun qu’elle entretient. Ca suit le même principe de la quête de l'espace pendant la guerre froide, c’est le point qui permet d'oublier un son quotidien donc qui permet au plus grand nombre de se tenir tranquille et sous contrôle via son programme prestigieux. Les personnes sur les vaisseaux de recherche ont une aura qui commence à s’atténuer pour une raison très simple ça coûte cher cette cochonnerie pour un résultat inexistant. Un jour, un vol spatial a un souci. Il faudrait lui venir en aide en théorie. En pratique, ça va être un petit peu plus compliqué que prévu. C’est là que l'aspect géologue ressort et si je ne vais pas trop vous en dévoiler mais j’en ai marre de cette représentation des géologues même si c’est justifié et très bien fait. D’un côté on va suivre les manigances politiques autour du fait de sauver ou non le vaisseau en détresse. Et de l’autre on suit les proches, l’équipage du vaisseau en détresse et celui du potentiel sauveur. J’ai vraiment apprécié cette variété de points de vue où tous ne sont pas honorables. Le duo de corvée potentielle de sauvetage ose se demander s’ils vont vraiment y aller et pourquoi. Ce genre de questionnements est osé et fonctionne très bien.
Du côté de la famille on découvre en particulier les réflexions de la fille adolescente de la pilote. C’est un sacré bouillonnement qui se passe dans sa tête face à la potentielle disparition définitive d’une mère trop absente pour elle. J’aime la vision d’ensemble et la finesse de la psychologie des personnages. Toutes les contradictions qui les traversent sonnent justes. Est ce vraiment une grande perte une mère jamais là ? Est ce que ça devrait car ça reste sa mère ? Entre sentiments et rancoeur, pas facile de trouver comment réagir et si on ajoute une bonne dose de mauvaise foi pour se protéger, on obtient un mélange détonnant de justesse. Tout est très bien amené, pertinent et vraiment chouette. L’équilibre entre les aspects humains et les politiques est réussi. C’est une excellente lecture.
Quel premier tome haletant ! Aussi rythmée qu'addictive, l'intrigue est un savant mélange de voyages dans l'espace, de complots politiques et de dérives technologiques liées à l'utilisation de robots domestiques.
Certains lecteurs pourraient regretter les explications scientifiques qui parsèment le récit mais, personnellement, elles n'ont fait qu'accroître mon intérêt pour ce futur situé à la fin du 22e siècle. De plus, rassurez-vous : même si vous ne saisissez pas tout (comme moi d'ailleurs), vous ne perdrez jamais le fil de l'histoire qui demeure la priorité de l'auteur.
Enfin, si les personnages sont un peu stéréotypés au début, ils gagnent rapidement en profondeur, ce qui me les a rendus attachants. Bref, je n'ai qu'une seule hâte : connaître la suite, d'autant que ce premier volet s'achève sur un vrai cliffhanger.
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Retrouvez d'autres avis sur mon blog spécialisé en imaginaire : https://lesfantasydamanda.wordpress.com/
Partis à la recherche de l'antimatière
Dans ce roman de science-fiction, Pierre Raufast raconte la tentative de sauvetage d'un équipage bloqué dans un trou noir en 2173. L'occasion d'ausculter l'état de notre planète et d'imaginer les progrès scientifiques. Passionnant!
Quand s'ouvre ce roman d'anticipation, nous nous retrouvons en 2173, à bord du vaisseau Orca-7013 qui achève sa mission et prend la direction de la terre. Pour Youri, son commandant de 59 ans, qui s'était engagé à l’Agence de recherche de l’antimatière à sa sortie d’école, c'est le sixième et dernier voyage. Parti à la recherche de l'antimatière, il semble une fois de plus rentrer bredouille: «On a vu des soleils dans les parages, on a détecté quelques planètes gazeuses. La spectrométrie n’a rien trouvé d’extraordinaire. Ce système ressemble étrangement à la soixantaine de systèmes que j’ai déjà visités.»
Un second vaisseau, l'Orca-7131, féminin celui-là, s'apprête à franchir un trou noir. Mais pour l'heure Slow révise son examen de commandante. À 28 ans, la jeune femme a prouvé qu'elle avait des capacités exceptionnelles, même si elle n'aime pas trop l'histoire ou s'agace de l'absence de logique dans l'évolution de l'Histoire. Sara, la commandante de bord se charge de lui rafraîchir la mémoire: «Au début du XXIe siècle, la Terre se réveille avec la gueule de bois. Ses habitants comprennent que le dérèglement climatique est inéluctable et que la civilisation est en danger. Malheureusement, le progrès technique est alors limité. L’énergie est maladroitement assurée par un panaché d’énergies fossiles et de fission nucléaire ; l’informatique quantique n’en est qu’à ses balbutiements. (...) Globalement, c’est le bazar jusqu’en 2049. Les gouvernements n’arrivent pas à s’entendre, se rejettent la responsabilité du dérèglement climatique et tout le monde tire la couverture à soi. Puis vient la construction des premières centrales à fusion nucléaire. C’est une vraie révolution. Grâce à cette énergie propre et quasi infinie, les humains règlent enfin leur problème énergétique.» Mais le dérèglement climatique est irréversible et cause des milliards de mort et provoque une migration de masse. Ce n'est qu'en 2126, avec la création de l’Agence de recherche de l’antimatière, que l'espoir renaît.
Mais les expéditions ne sont pas sans risque, l'énergie des trous noirs devant être compensée par un trou blanc, les passages refermés immédiatement. Quand Sara et Slow s'engagent dans l'ouverture, le vaisseau connaît une avarie et disparaît des écrans radar. Il a bien traversé le trou noir, mais ce dernier n'a pas été refermé. C'est le branle-bas de combat sur terre. Déjà les titres les plus alarmistes font la une. Et Mia, la fille de Sara, oubliée sur terre, exprime d'abord sa colère avant d'espérer le retour sa mère.
Après avoir évalué la situation, la communauté scientifique décide l'envoi d'un vaisseau de secours, l'Orca-7013 de Tom et Youri. Si tout l'enjeu est dès lors de savoir si Sara et Slow pourront être sauvées, l'ampleur des questions que posent leur incursion va engendrer des débats scientifiques, politiques et éthiques tout aussi passionnants pour le lecteur. Mais n'est-ce pas là la définition même du genre qui associe au mieux science et fiction?
Pierre Raufast a appris depuis son premier roman, La fractale des raviolis, à construire une tension dramatique qui s'intensifie au fil des pages, sans toutefois oublier l'humour, qui est aussi sa marque de fabrique. Les lecteurs de ses précédents romans en retrouveront du reste des références au fil de cet ouvrage. Et en parlant de références, on trouvera aussi de grands noms de la SF, d’Isaac Asimov à Arthur C. Clarke, dans ce livre aussi riche que passionnant. Sans aller jusqu'à ranger Pierre Raufast, qui rappelons-le est diplômé de l'École des Mines de Nancy, dans le camp de ceux qui pensent que les progrès scientifiques apporteront la solution au dérèglement climatique, on notera combien les progrès enregistrés en robotique, physique quantique ou encore intelligence artificielle ont permis de surmonter bien des périls. Sans anticiper sur les deux prochains volumes de cette trilogie baryonique que l'on attend avec impatience, on sent bien cette volonté de ne pas opposer la science à l'écologie, mais d'en faire un allié face aux défis gigantesques qu'il va falloir affronter.
Laissons à Asimov le soin de conclure cette chronique avec cette citation des Cavernes d'acier qui me semble parfaitement résumer la philosophie de cette Tragédie des Orques: «Nous chercherons à comprendre ce qui restera toujours incompréhensible. Et c'est précisément cela qui fait de nous des hommes.»
https://urlz.fr/lJ3b
Premier épisode de La Trilogie Baryonique, roman de science-fiction de Pierre Raufast, qui, décidément, n'est jamais là où on l'attend !
J'ai eu le grand plaisir de participer à la rencontre littéraire en ligne organisée le 19 mars dernier par VLEEL avec l'auteur Pierre Raufast et David Meulemans directeur des Éditions Aux Forges de Vulcain.
J'étais alors précisément en train de le terminer !
Bon c'est vrai, ça fait déjà un petit moment, alors il était grand temps de vous parler de ce livre que j'ai beaucoup apprécié.
Je connaissais Pierre Raufast notamment pour ses Embrouillaminis, OLNI de l'auteur qui s'amusait à nous perdre dans un dédale de procédé créatif littéraire à la manière des "livres dont vous êtes le héros".
Finalement, avec le recul, je me dis que si on n'attendait pas forcément l'auteur dans le genre de la science-fiction, il serait sans doute à l'aise partout parce qu'il est un de ces auteurs qui aiment jouer (et nous perdre aussi !) avec/dans les mots.
Je trouve qu'ici Pierre Raufast dépoussière un genre qui finit toujours par tourner un peu en rond. Je me suis beaucoup amusée à découvrir cette première mise en place des personnages, de leur environnement et de cette intrigue qui tourne irrémédiablement à la catastrophe.
Physique quantique, trou noir, voyage spatial : voilà un combo parfait pour moi qui aime les sciences et l'astrophysique !
Je vous rassure tout de même, pas besoin d'être agrégé de physique pour comprendre, il suffit de se laisser porter par l'histoire, c'est limpide…
Je précise tout de même que les dits "baryons" (du nom de la trilogie) sont des particules composites non élémentaires (j'apprends, et ça parlera peut-être aux fans de Naruto, que le "mode baryon" du fameux manga c'est un peu comme une fusion nucléaire… ) bon, c'est quand même bien de le savoir au cas où ^^!
Mais je m'égare ou je vous perds…
Je disais donc, on n'échappera pas non plus aux conséquences de la crise environnementale et à l'avènement de l'intelligence artificielle (avec toutes les problématiques qui vont avec).
Là où l'auteur est décidément très fort c'est qu'au-delà des comportements sociaux qu'il nous donne à voir (et c'est parfois très drôle, à la manière d'un space opera), il met aussi en place une sorte de questionnement plus profond qui se nourrit des dialogues entre ses personnages bien sûr, mais qui est aussi un dialogue entre son histoire et le lecteur. Je subodore que la portée de cette trilogie soit plus vaste qu'on ne le pense de prime abord !
Le rendez-vous est pris en 2173 à bord d'un ORCA, vaisseau du futur qui sillonne l'univers (grâce aux trous noirs !) à la recherche de l'antimatière.
Mais cette fois tout ne va pas se passer si facilement et un vaisseau est en perdition… Au passage il a mis en danger la terre (je vous laisse découvrir de quelle manière, c'est évidemment délectable !).
Pour tout vous dire, je me suis régalée avec ce premier épisode, mais il va falloir attendre la fin de cette année pour capturer la suite… Patience !
Mars 2173. Après que le réchauffement climatique ait fait périr une partie de l'humanité, des découvertes scientifiques ont redonné un espoir. On sait maintenant traverser le temps, pour partir à la découverte de galaxies situées à des années-lumière.
Cette innovation permet aux hommes d'aller à la découverte de l'antimatière, seule susceptible de fournir l'énergie qui va bientôt manquer... À bord de leur vaisseau, Youri et Tom rentrent d'une de ces missions de recherche. Aux commandes du leur, Sara et Slow en démarrent une nouvelle.
Mais soudain, un "grain de sable" provoque l'accident...
Je ne suis pas un grand amateur de science fiction, et pourtant j'ai bien aimé. Les talents de conteur de l'auteur sans doute ! Je ne ferai qu'un reproche : l'issue est assez prévisible. C'est un peu comme dans Stars Wars, on sait que les gentils vont s'en sortir sans trop de dommages et que les méchants vont souffrir...
J'ai bien aimé le traitement des personnages : ils ont des doutes et des certitudes, mais les événements les conduisent à s'interroger, à se remettre en cause. Enfin, presque tous... Cela reste néanmoins assez superficiel ; on sent que l'auteur "en garde sous le coude" en prévision des prochains tomes...
Pas facile d'écrire un roman de science fiction sans créer des néologismes. P. Raufast n'y échappe pas, mais il parvient à leur donner une musique ou une consonnance très parlantes. On n'est pas trop dérouté et on visualise assez bien ce dont il veut nous parler.
Je pas:se sur la qualité de l'écriture : ce n'est évidemment pas du Proust ou du Céline, mais la narration est dynamique et la lecture facile et agréable. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
Je termine sur un coup de gueule : le travail d'édition est déplorable ! La correction est inachevée : j'ai compté une bonne dizaine de fautes, de mots répétés, d'incohérences de noms, etc. Le titre est sans rapport avec le texte : où est la tragédie ? Cela m'a beaucoup agacé pendant la lecture, et coûte certainement un ♥ à cet ouvrage qui mérite mieux.
Je remercie Babelio, Pierre Raufast et les éditions Aux forges de Vulcain de m'avoir permis de découvrir ce livre et son auteur.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/04/01/la-tragedie-de-lorque-pierre-raufast-aux-forges-de-vulcain-une-bonne-science-fiction/
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