Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
À quarante-cinq ans, Germain mène une vie de brute paisible, retrouvant ses amis au bistrot la journée et dormant le soir dans une caravane au fond du jardin de sa mère. Son autre distraction:compter les pigeons du parc. C'est là qu'il fait la connaissance de la très vieille mais très pétillante Margueritte, grande lectrice devant l'Éternel. Leur rencontre sous l'égide de la lecture bouscule doucement leur vie, et Germain découvrira peu à peu par les livres le monde qui l'entoure.
Lorsque le film est sorti, j'ai voulu lire le livre auparavant. Quel bonheur ! Ce texte est d'une poésie remarquable et chaque phrase ou presque est digne d'être élevée au rang de citation !
Le roman évoque la jolie relation qui naît entre une vieille femme passionnée de lecture et un homme, inculte et fruste, mais aussi sensible, gentil et généreux. Il aime et connaît bien la nature, elle aime et connaît bien la langue française. Grâce au pouvoir des mots, elle va l'aider à s'exprimer et surtout à se respecter. Il va l'accompagner et prendre soin d'elle à sa manière.
Ce roman est empreint d'empathie, de douceur et d'humour. Il montre que la différence est bien souvent une richesse si l'on sait prendre le temps de découvrir l'autre.
Les personnages sont attachants, l'histoire est belle et si bien contée. La finesse de l'écriture est délicieuse, les mots parlent d'eux-mêmes :
"Le problème, c'est que je dis les choses que je pense avec les mots que j'ai appris. Forcément, ça limite. C'est peut-être pour ça que j'ai l'air trop direct, à force de parler toujours en ligne droite. Mais un chat c'est un chat, et un con, c'est un con. J'y peux rien, si les mots existent. Je m'en sers et c'est tout."
"(...) c’est pas parce qu’on est inculte qu’on n’est pas cultivable. Il suffit de tomber sur un bon jardinier. Si c’est un mauvais, qui n’a pas le doigté, il vous gâche."
Histoire d'amitié entre Germain, un gentil garçon considéré comme un peu idiot par les habitants de son village, et Margueritte, vieille dame très cultivée qui l'intimide.
C'est deux là se sont rencontrés sur le banc d'un parc. Ils ont une passion commune ; compter les pigeons.
Chacun va apprendre de l'autre.
Sous couvert d'une gentille histoire, l'auteure nous fait sourire souvent avec ses dialogues intelligents et ses réflexions pertinentes.
Ce roman considéré comme "feel good" n'est pas aussi léger que ce que l'on pourrait croire.
Un doux et savoureux moment de lecture.
"La tête en friche", c'est l'histoire d'une rencontre, dans un parc, entre Germain et Margueritte. Ils ne vont pas se conter fleurette, non, mais ils vont, ensemble, compter les pigeons.
Pour commencer.
Parce que après, Germain, 45 ans, et Margueritte, 86, vont peu à peu faire connaissance, se raconter leurs vies, et de ces conversations vont émerger des échanges et une tendresse authentiques.
La tête en friche, c'est celle de Germain, enfant mal aimé, de père inconnu, brimé par sa mère, humilié par certains instituteurs, par d'autres enfants. Quasi analphabète, il mène sa petite vie tranquillement, entre ses potes de bistrot et sa copine Annette, entre des petits boulots, la pêche et son potager.
Oui, Germain cultive des légumes, mais n'a jamais songé à cultiver sa tête, se croyant (ah les fausses croyances que certains adultes indignes mettent dans la tête des enfants...) trop bête pour ça. Avec Margueritte, Germain va pourtant comprendre qu'il n'est pas bête. Non, inculte, ça veut juste dire "qui n'est pas cultivé", rien à voir avec un manque d'intelligence. Ca veut dire "en friche". Et sa tête en friche, à Germain, Margueritte va se mettre à y planter quelques graines. Elle, l'ancienne agronome qui a voyagé à travers le monde, en connaît un rayon, question culture. Alors elle sème chez Germain quelques pages de littérature, Camus, Gary, Sepúlveda. Elle sème des noyaux de culture, mais surtout des graines d'intérêt pour la connaissance en général et la lecture en particulier. Et, soit qu'elle a la main verte, bienveillante et dépourvue de jugement, soit que la tête de Germain est un terreau particulièrement fertile et avide d'engrais, (soit les deux), mais l'esprit de celui-ci s'éveille. Bien sûr, après un sommeil aussi long, il est encore un peu engourdi, alors quand Germain se met à filer des métaphores, c'est parfois tellement décalé que ça prête à sourire, mais jamais à se moquer.
Quelle belle histoire que celle de Margueritte et Germain, pas du tout gnangnan ou moralisatrice. de la tendresse, de la confiance, de l'humour, de l'amour "petit-filial". le parallèle est joli entre la culture de la terre et celle de l'intellect, les deux ont un meilleur rendement si on y met de la générosité et de la persévérance. Margueritte, 45 kg de tact et de délicatesse sans un gramme de condescendance, et Germain, un colosse de 100 kg brut de décoffrage, naïf, mais un coeur tendre et un vrai gentil.
Une rencontre improbable ? Peut-être. Mais cette fiction est écrite avec tant d'intelligence qu'elle apporte de la légèreté et des sourires bien réels.
Un immense bonheur que d'avoir d'une part, découvert ce livre extraordinaire d'altruisme, de gentillesse, d'humour, de vie, d'amitié... J'ai été touchée par les personnages, par la (ré)assurance qu'il suffit de regarder autour de soi, de vaincre ses appréhensions pour rencontrer l'autre et le bonheur.
J'ai lu ce livre il y a quelques années déjà.
Certes, une fois une lecture terminée, le livre refermé, je ne me souviens plus clairement de l'histoire, de tous les détails... C'est comme si l'affaire était classée. Hop ! On passe à autre chose ! Mais bien souvent, il y a une impression qui subsiste, et d'autant plus quand l'histoire m'a transportée, émerveillée... Ou à l'inverse, quand je n'y ai pas du tout adhéré.
Pour La Tête en Friche ce sont de jolies sensations qui me restent.
Ce livre est d'une tendresse infinie...
Auteur que j'aime beaucoup qui pose un regard juste et qui écrit bien sur le transgenerationnel. Porté au cinéma et très bien respecté.
Quelle bonne surprise de découvrir le livre qui a inspiré le film de Jean Becker où Gérard Depardieu joue le rôle principal !
Ici, Germain Chazes nous raconte son histoire qui est à la fois simple et extraordinaire. Ce quadragénaire d’1,89m pour 110 kg de muscles adopte Margueritte, jouée dans le film par une formidable Gisèle Casadessus, qui aura bientôt 86 ans : « Valait mieux ne pas trop attendre. Les vieux ont tendance à mourir. » Il est heureux de ces liens qui se tissent, pour avoir des obligations familiales… Bien sûr, il a une mère mais mieux vaut laisser au lecteur le soin de découvrir ce qu’il en dit. Quant à son père, il ne l’a jamais connu : « il a fait son affaire à ma mère et basta ! »
Avec Margueritte, il découvre la tendresse et l’affection, sentiments qu’il ignorait auparavant. Il y avait bien Annette mais il lui restait encore beaucoup de chemin à faire… Marie-Sabine Roger, comme à son habitude, distille les réflexions savoureuses. C’est émouvant et pathétique parfois. Elle sait aussi être sensuelle, drôle et triste à l’occasion.
Germain étant fâché avec l’école, il est analphabète, et voilà que Margueritte commence à lui lire des extraits de livres, des citations sélectionnées pour lui. Elle commence par La Peste d’Albert Camus. Elle lit et il est piégé, un véritable cinéma se déroule dans sa tête. Quand elle lui offre le livre, c’est la première fois que ça lui arrive et il le lit par morceaux, privilégiant les passages soulignés en rouge par Margueritte.
C’est le début d’une formidable aventure qui va déboucher sur l’utilisation du dictionnaire, un livre qui fait voyager parce que chaque mot renvoie à d’autres et que cela peut être sans fin. Voilà que Germain découvre la bibliothèque municipale où, pour la première fois, il va emprunter un livre, un épisode qui vaut le détour. Ainsi, au fil des découvertes, Germain se révèle à lui-même et aux autres. Certaines séances, au bar « Chez Francine », ne manquent pas de piquant. De rencontre en rencontre, l’amitié entre Germain et Margueritte grandit : « Et je me dis que tenir à une grand-mère, ce n’est pas plus reposant que tomber amoureux. »
Ce n’est qu’une des nombreuses réflexions dont Marie-Sabine Roger régale le lecteur. Il faut alors, sans délai, lire La tête en friche !
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Dans ce bouquin, Germain, la quarantaine bien sonnée, une armoire à glace, S.T.F. (sans travail fixe), « la tête en friche », habitant une vieille caravane nous relate sa rencontre avec Margueritte, 86 ans, docteur, « spécialisée dans les pépins de raisins », très cultivée, vivant dans une maison de retraite. Ils aimaient, tous les deux, compter les pigeons : 19, fut, d’ailleurs, le premier mot d’une amitié naissante.
Cette relation va bouleverser la vie de Germain. Margueritte va le hisser, sans se départir de sa gentillesse, sans le heurter, sans se donner des airs de professeur. Elle va le prendre par la main, lui faire découvrir les émotions suscitées par une lecture à haute voix, lui faire aimer lire et écouter, l’amener aux émotions, à s’ouvrir.
De rustre, il va passer à l’état d’homme ; Il arrivera à mettre des mots sur ses émotions, n’aura plus peur des livres.
Petit à petit, il va s’éloigner de ses copains de bistrot et les éloigner de lui. A l’inverse, il va se rapprocher d’Annette, sa copine de pieu qui va devenir la personne qu’il aime…..
Marie-Sabine Roger, par le choix de ses mots, par le rythme du phrasé nous narre cette histoire d’amour ou plutôt d’adoption. En effet, Germain voudrait bien adopter Margueritte car touché par sa faiblesse physique et sa solitude, il ne peut plus envisager de la laisser seule.
"La tête en friche" est un roman simple que l’on pourrait très bien lire à 2 voix. Ce fut une vraie découverte. Un livre pas prétentieux « pour un sou » que l’on relit avec plaisir, à la fois émouvant et drôle.
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