"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Un corps pendu au-dessus du pe´riphe´rique parisien. Une vide´o revendiquant l'assassinat au nom d'un surprenant Djihad Vert. Le commissaire Bonfils et le groupe Da Silva, de la brigade criminelle de Paris, sont saisis. Tre`s vite, la liste des prochaines victimes est communique´e au grand public. La panique gagne les dirigeants des entreprises les plus polluantes de la plane`te.
Qui sont ces curieux activistes, pre^ts a` toutes les horreurs pour faire entendre leur cause au plus haut niveau de l'E´tat ? Qui tire les ficelles de ces soldats de la Terre jusqu'au-boutistes le´gitimant leurs actions par l'urgence e´cologique ? Julien Bonfils va devoir s'employer a` faire la lumie`re sur ces meurtres et de´couvrir que les grandes causes ne servent pas toujours les grands sentiments."
Quatrième roman de Nils Barrellon et quatrième changement d'univers et de style. D'un historique La lettre et le peigne, à un scientifique Le neutrino de Majorana, en passant par un huis-clos en avion Vol AF 747 pour Tokyo, le romancier tente et marque à chaque fois.
Cette fois-ci, avec de nouveaux enquêteurs -que personnellement, j'aimerais bien retrouver dans d'autres aventures, je demande, on ne sait jamais-, Nils Barrellon s'inquiète -à juste titre- de l'état de la Terre et place son intrigue au coeur d'un des thèmes majeurs de notre avenir. Celui qui devrait être numéro 1 dans les têtes et les actes de tous les dirigeants, par lequel toutes leurs décisions, leur politique devraient passer : la préservation de la planète.
Contrairement à d'autres polars, l'auteur ne s'attarde pas sur les vies de ses flics dont on ne sait pas grand chose en dehors de leur travail -d'où ma demande de les revoir, histoire d'en apprendre un peu plus. En revanche, on en sait davantage sur les suspects, leurs motivations, leurs cheminements jusqu'à leur entrée dans la liste des policiers. Roman policier classique au contexte moderne -nouveau commissariat au 36 dur du Bastion en lieu et place du 36 quai des orfèvres- où les flics creusent chaque piste, convoquent, interrogent, interpellent, croient avoir trouver le coupable puis déchantent, croisent avec le désormais inévitable geek qui sait trouver les bonnes caméras de surveillance, craquer les mots de passe des PC et téléphones. Tout cela est très bien fait et la patte de Nils Barrellon est dans un style direct aux phrases assez courtes qui parfois font sourire : "Un collègue, qui porte jaune fluo, m'aborde. Il a la trentaine et un petit air d'Alain Delon, en plus petit et en plus moche." (p.19), dans des flics bosseurs, opiniâtres qui ne cèdent jamais à la facilité et, Julien Bonfils en tête, ne s'arrêtent pas tant qu'ils n'ont pas l'intime conviction qu'ils ont le coupable. Et Nils Barrellon de nous balader, de nous surprendre. Les dialogues sont aux petits oignons, des formules qui font mouche, qui donnent un réalisme certain au roman.
Bref, tout est bon chez Barrellon.
Un polar dans l'air du temps où les préoccupations écolos sont à l'honneur. Le corps pendu d'un grand patron d'une entreprise participant à la déforestation du Congo est retrouvé, se balançant sous un pont du périphérique à Paris. Une vidéo de revendication est diffusée par le Djihad vert, un groupe écolo inconnu. L'enquête est confiée au commissaire Bonfils de la Brigade criminelle du 36 rue du Bastion dans le XVIIe arrondissement.
Le prologue nous met directement dans l'ambiance des opérations effectuées en sous-marins par les militants écologistes. Rapidement l'action se concentre sur l'enquête menée par le groupe Da Silva dont Bonfils fait partie. J'ai aimé suivre l'intelligence de ce flic pour lequel on développe rapidement un attachement. Il va remonter la piste des criminels en suivant son instinct mais aussi en étant aidés par les talents de chacun de ses collaborateurs. Parmi eux,Tran un pro de l'informatique à qui aucun rien ne résiste longtemps mais aussi la belle et compétente légiste Sarah qui ne laisse pas notre commissaire indifférent. Je me suis surprise à sourire à de nombreuses reprises, en notant les références de Julien Bonfils à Michèle Morgan, à La petite maison dans la prairie où encore à Alain Delon, on est en directe dans ses pensées et il ne manque pas d'un humour bienvenu. Des chapitres courts toujours précédés d'épigraphes sympathiques, nous emportent entre événement et retournement imprévus. C'est tendu et rapide, il ne faut pas traîner si l'on veut éviter la multiplication des victimes. J'ai aimé la façon de gérer la mise en tension de l'histoire avec une belle progression qui nous met les nerfs en pelote. Je ne sais toujours pas si j'ai aimé la fin ou pas, en tout cas elle n'était pas celle que j'imaginais. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2022/03/05/39373123.html
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