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La subjectivité et la gestion

Couverture du livre « La subjectivité et la gestion » de Laurent Lapierre aux éditions Pu De Quebec
Résumé:

Issu du milieu artistique, je n´avais pas fait un lien explicite entre la gestion et l´art comme mode de recherche, de connaissance et d´action. Former des artistes à un métier de créateur ou d´interprète et former des chercheurs à l´analyse des diverses disciplines artistiques sont deux choses... Voir plus

Issu du milieu artistique, je n´avais pas fait un lien explicite entre la gestion et l´art comme mode de recherche, de connaissance et d´action. Former des artistes à un métier de créateur ou d´interprète et former des chercheurs à l´analyse des diverses disciplines artistiques sont deux choses très différentes. Les conservatoires préparent des gens à faire carrière dans l´exercice d´un art. La sélection est capitale dès l´admission. Donner des connaissances sur l´art à quelqu´un qui n´a pas l´étoffe d´un artiste ne va pas le « convertir », même s´il parvenait à réussir haut la main les examens portant sur ses connaissances théoriques. Beaucoup d´appelés, mais peu d´élus ; et le marché est impitoyable.

De même, avoir des connaissances sur l´action et la gestion peut ne pas déboucher sur la capacité d´agir et de gérer, sur l´intelligence dans l´action. Avoir la « tête bien pleine », pour reprendre l´expression de Montaigne, ne garantit aucunement qu´on ait une tête bien faite pour créer, agir ou gérer efficacement. Gérer est difficile et complexe. Là aussi, la sélection est primordiale.

Dans une école de gestion, ce « conservatoire de gestionnaires », la cohabitation entre la pratique de l´art et la recherche sur l´art ne peut faire autrement que conduire à des tensions. Former à agir est une mission très difficile, impossible presque, au cours de laquelle on ne peut mésestimer l´importance de la subjectivité, même si l´objectivité demeure essentielle à la prise de décision. Car diriger est une pratique, pas une science.

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