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Depuis sa mobilisation en juillet 1914 jusqu'à sa blessure en 1916, Robert Desaubliaux tient un journal.
A ce jour, près de trois cents journaux de guerre ont été recensés. Nombre d'entre eux furent écrits après l'Armistice, de mémoire. Cette mémoire qui tantôt oublie tantôt choisit, et dont on sait qu'elle n'est pas sans conjuguer le vécu au mode de l'imagination. Chez Desaubliaux; la guerre n'est pas reconstituée. Elle est immédiate. De feu plus que de cendres. Flamboyante. Il a croqué l'horreur d'après un modèle vivant.
Son journal trace la vie du 11e régiment de cuirassiers, faite de stratégies avortées, d'attente et d'absurdité. Puis relate comment, mécontent de l'inaction de la cavalerie, il répond à l'appel de Joffre et passe dans l'infanterie en 1915. L'univers qu'il dépeint alors se révèle bien plus rude que les sentiers battus et rebattus par la cavalerie : les tranchées. " Comment peut-il y avoir encore un être vivant sous un pareil déluge de mitraille ? " Le journal de Desaubliaux prend fin le 19 mai, 19-16, lorsqu'il est-gravement blessé par un obus à Fleury-devant-Douaumont " ce village dont il ne reste que trois pierres ".
Récit authentique des deux premières années de la " der des ders ", La Ruée est le témoignage terrible mais savoureux d'un poilu aux indéniables accents céliniens.
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