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Ce n'est qu'au moment d'entrer dans le bar-tabac que la nouvelle m'a vraiment heurté, qu'elle a commencé à filer le tissu du drap que je tendais depuis des années sur cette partie de ma vie. J'ai demandé deux paquets de cigarettes, salué les habitués du plat du jour. Au -dessus des tables, un téléviseur s'allumait sur une chaîne d'information en continu. A l'instant où j'y ai posé les yeux, le visage éminemment télégénique de Jean-François Laborde s'est figé sur l'écran.
J'ai demandé qu'on augmente le volume. On annonçait son décès dans un accident de voiture.
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les chroniques des lecteurs pour "la renverse" Olivier Adam
Ce roman peut être interprété comme la façade d’un aller-retour d’un couple serein, parfaitement intégré dans son existence de banlieue et son corollaire la rouerie, la volonté de grimper l’échelle sociale. Et ce, au détriment de la justice et de la droiture que l’on est en droit d’attendre de personnes sensées.
Également de l’importance des décisions que les parents compte tenu des aléas de nos vicissitudes quotidiennes prennent sans tenir compte de leur proche environnement familial : les enfants. Et pourtant l’impact de celles-ci peuvent conduire à la destruction de la cellule familiale et en outre troubler irrémédiablement l’équilibre psychologique des enfants. Olivier Adam semble passé maître dans l’art de nous plonger dans les questions existentielles que tout être humain peut, et doit se poser.
Or donc, un éminent homme politique Jean-François Laborde, sénateur-maire d’une petite ville ne se contente pas de la gérer, en effet il ajoute un penchant d’homme à femmes, d’un dragueur impénitent. Le dérapage advient quand en plus de ces frasques il prend comme maîtresse Cécile Brunet. Quand éclate dans les médias, un scandale, qui va détruire la famille Brunet. Et en dommage collatéral, les enfants des différents protagonistes.
« La renverse » pénètre les tréfonds psychologiques d’adolescents : Antoine Brunet et Laetitia Laborde. Ainsi est mis en exergue le côté relationnel avec le père et la mère qui font apparaître les conflits intergénérationnels, les querelles, les non-dits, le besoin de révolte et surtout l’incompréhension des parents dans des situations critiques. Pour échapper à cette routine quotidienne et matérielle, une maison impersonnelle et sans âme. En conséquence pour ces adolescents une seule échappatoire : la fuite
Car comment réagir autrement ? Fuir pour échapper, fuir pour ne pas avoir à choisir, fuir parce que l’on n’a pas eu le courage d’intervenir, fuir devant ce monde d’adulte qui ne tolère que l’amour et l’argent, fuir une situation viscéralement pourrie, viciée, fondée sur le faux-semblant et le règne de l’égocentrisme. Éluder, puis prendre la tangente.
Enfin de belles pages contemplatives sur les paysages bretons, m’ont transporté sur la grève et les cris stridents des oiseaux marins.
En conclusion, un survol sur le mal-être des jeunes et l’égoïsme des adultes joint à un style simple mais efficace qui analyse le comportemental d’adolescents, dans le dégoût de la société et de la cellule familiale ; et qui devront alors, trouver de nouveaux repères et codes sociaux, en obérant les souvenirs douloureux si possible, et se reconstruire.
1 auteur-2 livres
Dans la renverse, Olivier Adam retrace l’histoire d’Antoine, dommage collatéral d’un scandale politico-sexuel qui a éclaboussé sa famille pendant son adolescence. Inspirée d’une « affaire » réelle, il explore les faux-semblants au sein de la famille ainsi que dans le monde médiatico-politique.
renverse : période de durée variable séparant deux phases de marée (montante ou descendante) durant laquelle le courant devient nul. Syn. l’étale.
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Dans Falaises, le narrateur revient à Étretat. Le temps d’une nuit, il cherche dans ses souvenirs évanescents la trace de sa mère qui vingt ans plus tôt, s’est jeté du haut des falaises qu’il contemple.Puis il revient sur sa vie chaotique jusqu’à sa rencontre avec sa compagne, Claire.
.....
J’ai découvert Olivier Adam avec ces deux romans qui partagent quelques points communs. La construction des romans en une série de flash-back prenant pour prétexte la mémoire imprécise du narrateur. Quelques similitudes également dans le parcours des deux narrateurs : l’enfance avec un père froid, distant, irritable et une mère absente ou énigmatique… puis survient un événement traumatisant et l’impossibilité de se construire… la phase d’amarrage avec la vie qui passe par un exil en Bretagne.
Il y aussi cette thématique d’une vie de somnambule, empreinte d’un certain mal de vivre... et cette difficulté de se rattacher aux autres. Olivier Adam c’est aussi le spleen des banlieues, froides, anonymes.
Même si j’ai une préférence pour l’intrigue de la Renverse, Olivier Adam est un auteur que j’aurai plaisir à suivre…
Un roman bouleversant qui nous plonge en Bretagne où Antoine apprend, par les médias, la mort du maire de sa commune.
Cet événement va lui faire revivre une période profondément douloureuse de son adolescence.
Un simple fais divers pour certains, un scandale politique pour les autres, mais surtout une enfance humiliée et brisée pour Antoine.
Antoine soutiendra avec ferveur son frère, Camille, plus jeune et moins hermétique que lui aux attaques et aux insultes dont ils feront l'objet.
" ...toutes ces vérités proférées à voix haute à l'abri des murs de la maison familiale, devant des adolescents dont on ne tenait aucun compte, qu'on ne cherchait pas à protéger, ni à tenir éloignés de ces affaires d'adultes, des adolescents qu'on tenait pour quantité négligeable, tant on était occupé par sa propre personne, ses propres problèmes, son propre plaisir, ses propres névroses, ses propres perversions, et par les apparences qu'il fallait maintenir coûte que coûte afin de conserver sa position, son pouvoir, son argent, sa puissance, même dérisoire, même pathétique quand on y pensait, petit pouvoir dans une petite ville banale, petit pouvoir médiocre sur une petite ville médiocre."
Et c'est étrangement auprès de la propre fille du maire que lui trouvera complicité et réconfort pour affronter cette épreuve.
Mais comment surmonter une telle épreuve ?
Peut-on réellement se construire en tant qu'homme, mais aussi en tant qu'adulte au sens large du terme, avec un passif aussi lourd ?
" Je m'étais mis entre parenthèses. Et j'y avais mis ma vie avec."
Cette histoire n'est bien entendu pas sans rappeler quelques faits divers très similaires et récents qui ont fait la une des médias.
Olivier Adam manie ici subtilement l'art de l'analepse, et nous décrit avec une grande précision les dommages collatéraux de ces scandales publics, dont on n'imaginait pas jusqu'ici la puissance....
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2017/06/13/35363301.html
Antoine, 25 ans, libraire en Bretagne est en pleine renverse au moment où on commence le récit. Il a fui sa ville d’origine, sa famille et ses amis il y a dix ans. Quand il apprend le décès de l’ancien maire de la ville, Jean-François Laborde, les souvenirs remontent violemment à la surface. Car, Jean-François Laborde n’était pas qu’un simple maire, il était le maire par qui le scandale a éclaté. Accusé d’agressions sexuelles et de viols sur des employées de la commune, il a été acquitté de façon assez honteuse et manipulatrice non sans laisser des traces tenaces chez Antoine et sa famille. En effet la mère d’Antoine, Cécile Brunet, qui était l’adjointe aux affaires scolaires, a été impliquée dans ce fait divers sordide. Alors qu’elle donnait l’image d’une mère de famille dévouée, pieuse, Antoine et son frère ont découvert à la fois sa liaison avec le maire mais aussi son rôle de participante dans ces parties fines scabreuses.
Olivier Adam, avec un réalisme, un ton juste et une écriture fluide, analyse un fait divers avec les yeux de l’adolescent qu’Antoine a été et de l’adulte qu’il est devenu. Si le frère Camille a tout de suite rejeté sa famille, écœuré et choqué d’être la cible des commérages, Antoine met plus de temps à condamner cette mère « parfaite » et l’omerta autour de l’affaire. Il est longtemps en proie aux doutes même s’il finit par livrer une analyse sévère et juste de ce monde où les apparences et les faux-semblants règnent en maîtres et où la politique et les médias n’ont pas le beau rôle.
Inspiré fortement de l’affaire Georges Tron, Olivier a su livrer un récit qui ne tombe à aucun moment dans le voyeurisme. Bien au contraire, il a su dresser un portrait fort d’un homme qui se reconstruit après un événement traumatique. Une belle réussite.
Un scandale mêlant sexe et politique où un jeune homme a été éclaboussé lors de son enfance…dû à sa mère, car en tant qu'adjointe et complice du politicien qui est accusé de viol et agression sexuelle, il est une victime aussi. Une victime collatérale ! En effet, ce genre de scandale ont un impact sur la famille, sur les proches où les rumeurs, la honte, les humiliations marquent à vie. Mais a-t-on toutes les « éléments » de cette affaire quand on est « jeune » ? as-t-on compris ce qu’il s’était réellement passé ? n’y a-t-il pas eu de jugement trop rapide envers sa mère ???? Questionnements et retour en arrière afin de comprendre… et peut être, cesser de fuir et renouer avec sa famille.
Un très bon roman, écrit avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Captivant !
Comment vivre lorsque les turpitudes de vos proches, en l’occurrence la mère, ont été divulguées au grand jour à la révélation d’un scandale politico-sexuel ? Comment survivre à la honte, au dégoût, à l’humiliation et se construire un avenir sans être ramené sans cesse à un passé encombrant ? C’est le sort d’Antoine qui a choisi d’aller ailleurs pour oublier lorsque sa mère a été inculpée dans une affaire qui ressemble étrangement à des faits divers récents. Le passé le rattrape et il revient sur les lieux de son enfance ; les souvenirs vont ressurgir, mélange d’images obscènes et de honte. Antoine et son frère n’ont pas été protégés par leurs parents trop égoïstes. Alors que le frère choisi un l’exil à l’étranger, Antoine a enfoui ses souvenirs malodorants et s’est construit une vie morne dans une autre ville. Après une longue errance et un retour sur les lieux de sa souffrance il semble faire sien le passé, renouer avec son frère et se diriger vers une vie apaisée et tournée vers l’avenir lui qui s'est longtemps "absenté de sa propre vie".
Un très beau roman qui a le mérite de s’intéresser à ceux qui sont éclaboussés et meurtris par des scandales dont ils ne sont pas responsables.
La Renverse, relate l'enfance d'un jeune homme figée dans une humiliation, broyée par un scandale et l'indifférence des adultes vis-à-vis des plus jeunes.
Ce nouveau roman décrit l'incapacité du narrateur, Antoine, d'être dans ce monde, et le moment où sa vie va basculer.
Adulte et solitaire, Antoine apprend soudainement la mort d'un homme politique, maire d'une commune et ancien ministre. Dans son adolescence, ce Monsieur a fait la une des journaux, accusé du viol de deux de ses employées avec la complicité de son adjointe et maîtresse, la mère d'Antoine.
Ce roman fait écho à de nombreuses histoires actuelles et, Olivier Adam nous revele les stratégies et manigances des classes politiques pour assurer leurs pouvoirs et son impunité. Mais Antoine nous dévoile sa version de l'histoire qui fut douloureuse et inexprimée
Roman d'apprentissage parfaitement inspiré et éclairant
Un récit contemporain où l'on peut suivre avec dégoût et parfois incompréhension les moeurs dissolues de de Jean François Laborde, homme politique ambitieux et pervers, et Cécile Brunet, la mère d'Antoine, le narrateur. Des familles détruites par les frasques et le déni, au point que les enfants quitteront leur domicile sans que les parents cherchent à les retenir, ni même à les revoir. Comment dans de telles conditions ces jeunes pourraient-ils vivre une vie harmonieuse, et c'est à l'annonce de la mort accidentelle de Jean François Laborde, quelque dix ans après les faits, qu'Antoine revit ces années d'errance, et trouvera la force de faire table rase du passé pour tenter de se reconstruire. Une note d'espoir termine ce roman, et c'est une nouvelle vie qui pourra démarrer.
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