"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous sommes à un Congrès fictif du patronat à Londres. Les chefs de file de la bourgeoisie mondiale et leurs alliés cléricaux se sont réunis pour trouver une parade face à une menace nouvelle : le mouvement ouvrier qui, bien que naissant, pourrait faire vaciller leur trône. On sent que l'inquiétude préside à ce Congrès. Très vite, et malgré l'absence de Bismarck (indisposé par une légère crise d'alcoolisme aigu), s'impose la nécessité de doter le monde civilisé - pudique dénomination du capitalisme mondial - d'une nouvelle religion capable par ses commandements de rétablir l'ordre. Ce sera celle du Capital. Toute religion ayant besoin de tables de la loi, les voici dévoilées avec ce « Dieu mangeur d'hommes », son saint esprit « Crédit » entouré de ses saints et adossé à son catéchisme... Farce délirante et parodique, le texte de Lafargue est un pur régal : le combat pour la justice sociale s'y avère compatible avec l'humour et l'impertinence. Aujourd'hui ce petit texte se lit comme une parodie de la financiarisation du monde et des licenciements de crise. Edition enrichie des Souvenirs personnels sur Karl Marx, du même Paul Lafargue.
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