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Un nouveau pape est élu, un peu malgré lui, et l'Église est déjà dans la tourmente. Des scandales liés à des pratiques pédocriminelles au sein d'orphelinats exacerbent le sentiment anticatholique. La place Saint-Pierre voit tous les soirs des manifestants se rassembler pour demander justice. Le nouveau pape, Paul VII, doit prendre la décision de quitter Rome. Au même moment, dans le Sinaï, au monastère Sainte-Catherine, une découverte capitale met la communauté religieuse en émoi : on a retrouvé, lors de travaux de mise en conformité électrique, un précieux manuscrit...
Retour de lecture
La Prophétie, roman de Joël Macron chez les éditions 7ème ciel.
L’auteur nous avait habitués à des choses différentes. Des romans faits de souvenirs et d’un peu de nostalgie. Là était leur charme. Ce n’était pas notre histoire, mais cela résonnait quand même en nous. Nous étions concernés, au minimum touchés par ce que nous lisions. « La Prophétie » est, pour Joël Macron, une toute autre affaire. Peut-être l’affaire de sa vie, quand avant il ne s’agissait que de souvenirs. On sent bien qu’il y a consacré du temps, qu’il a fallu que cela mûrisse. Et puis aussi que de recherches sur l’histoire des religions et sur les lieux visités par les personnages.
Mais tout cela pour un très beau résultat. On a un roman avec une trame très dense et un montage très rythmé qui vous poussent à tourner les pages. Pourtant, on imagine bien que tout s’arrangera, que personne ne détournera ce pape révolutionnaire de son projet de refondation. Mais quand même, on est emmené et on n’a aucune envie de quitter cette histoire. D’ailleurs, c’est là le petit reproche que je ferais à l’auteur : cela se termine trop vite. Trop vite parce qu’on n’a pas envie de quitter ces personnages attachants, et trop vite aussi parce que le livre est peut-être un peu déséquilibré entre une poursuite effrénée à la recherche d’un objet sacré (on n’en dit pas trop...), une course contre la montre pour échapper aux forces obscures qui s’opposent au changement, et de l’autre côté, une conclusion trop rapidement évoquée. Mais l’auteur pourrait-il vraiment se désoler de mon reproche. Après tout, quelle meilleure preuve apporter du plaisir qu’on a eu à lire que de se plaindre de devoir refermer le livre trop vite.
Ce roman, est-ce dû au patronyme de l’auteur, est aussi celui du « en même temps ». Car ce serait trop réducteur d’y voir une sorte de roman policier religieux dont les acteurs seraient le pape et ses collaborateurs et dont les décors seraient le Vatican et le monastère Sainte-Catherine. Il y a aussi, en même temps, de très nombreuses références érudites, à Rimbaud dont l’ombre plane encore sur cette corne de l’Afrique, à l’histoire des religions. On partagera des réflexions sur la transcendance, et ce « parfum » de la présence divine, traduction tangible et accessible à nous, pauvres incroyants, de ce mystère sans fin. On est passionné par l’histoire mais on apprend beaucoup. On est incité à réfléchir.
Et puis un mot enfin des personnages, un pape baroudeur et affable escorté d’un secrétaire très libéral qui forment, en compagnie d’autres compères, une équipe à la Indiana Jones. Et aussi une nonne à croquer. Enfin, et heureusement, quelques méchants manipulateurs qui viennent tempérer en temps voulu l’impression que tout le monde serait parfait et bienveillant.
Je n’hésite pas à vous suggérer de lire ce livre. Vous ne devriez pas le regretter.
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