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Balla voit son monde s'effondrer lorsque son père abandonne subitement la concession familiale. Jusqu'alors, lui et ses amis jouaient, insouciants, dans la brousse de l'Ouest malien. Souhaitant garantir un avenir à ses enfants, sa mère quitte le village et emmène sa progéniture de Kayes à Bamako et de Bamako à Paris. Arrivé dans une France froide et inhospitalière, Balla ne connaît rien des codes de ce nouveau pays et devient, à six ans, la risée de son école et bientôt de toute sa famille. Squattant chez les uns chez les autres, l'enfant nomade se plonge dans le mutisme et rêve secrètement de revoir son père. Dali, une griotte qui pratique l'art de la divination, prédit un avenir radieux à l'élève parqué dans une classe destinée "aux enfants arriérés". Depuis, le petit garçon est obsédé par l'intelligence et l'acquisition de la connaissance. Mettra-t-il fin au désespoir de sa mère qui l'emmène de force dans ses cours d'alphabétisation pour essayer de le sortir d'affaire ? Parviendra-t-il à se faire une place dans sa fratrie qui ne croit pas en lui ? La prophétie de Dali se révélera bien plus qu'une simple chimère...
Dans une langue aussi imagée qu'enjouée, Balla Fofana nous livre un très beau premier roman, largement inspiré de sa propre histoire. Il y raconte l'exil à hauteur d'enfant, la violence sourde qu'il engendre, mais surtout la force d'une femme, sa mère, à laquelle il rend un magnifique hommage.
J’ai aimé suivre Balla, le narrateur, depuis son départ avec sa mère et ses frères du Mali pour la France.
J’ai aimé son optimisme devant les changements : un ciel gris, les incessants changements de logements, les différents emplois de la mère.
J’ai aimé son regard sur les immigrés africains qu’il appelle Charlot pour les hommes (comme Charlie Chaplin dans Les Temps Modernes) et Atlas pour les femmes (car elles portent le monde sur leur dos).
J’ai aimé qu’il ne les appelle pas des immigrés mais des aventuriers, partis découvrir une nouvelle terre dans la jungle urbaine.
J’ai aimé qu’il demande à son auditoire de lui dire bàro, bàro, bàro avant qu’il ne commence, comme cela se fait au Mali.
J’ai découvert les « perfs », les élèves en classe de perfectionnement dont fait partie Balla, car il a du retard dans ses apprentissages.
J’ai aimé la joie qui règne dans la famille, même si rien n’est évident et facile.
Un roman qui mêle habilement l’enfant perdu devant une culture nouvelle et l’enfant qui réfléchit sur les us et coutumes de ce nouveau pays.
Quelques citations :
Elles parlent de « Premier » RER, « Premier » bus, « Premier » métro, comme si elles avaient un rang à tenir. Comme si elles avaient un métier de première classe. (p.56)
Ils disent « construire la France ». Leur femme disent « nettoyer la France ». (p.60)
L’image que je retiendrai :
Celle de Dali, l’amie de la mère, qui lit dans les cauris et rassure ainsi Balla.
https://alexmotamots.fr/la-prophetie-de-dali-balla-fofana/
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