"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Découvrir un Kâma-Sûtra signé par ses parents est loin d'être une partie de plaisir. Surtout s'ils ont aussi posé pour les illustrations. Trente ans plus tard, les quatre enfants Millow cherchent tant bien que mal à se remettre du choc. Addictions, militantisme, impuissance sexuelle ou mariage illusoire, chacun se fraie une voie à sa manière dans les gravats laissés par les seventies, entre mal de repères et quête d'émancipation.
Quatre jeunes enfants ( deux frères et deux soeurs ) découvrent par hasard un livre que leurs parents ont réalisé ensemble un livre sur le plaisir dans lequel, ils ont posé nus dans de multiples positions amoureuses.
Cette découverte va bouleverser leur vie à eux quatre mais aussi celle de leurs parents:
" A 43 ans, Holly n'était pas plus avancée: elle n'avait sa place nulle part. Dashiell était passé du côté obscur de la force politique. Michael était devenu une boule de stress, un esclave mal dans sa peau. Claudia était vaguement ratée, vaguement artiste."
J'avais dévoré Les Intéressants de la même autrice et n'avais donc pas hésité à me jeter sur "La position". C'était il y a plus d'un an et demi et je viens de le relire pour le plaisir : ce roman est vraiment devenu un de mes grands classiques. J'aime cette multiplicité des voix :les personnages sont nombreux, parfaitement contruits, réalites sans être caricaturaux.
Fin des années soixante-dix, une fratrie de quatre enfants découvre, posé sur une étagère de la maison, un livre sur la sexualité, écrit et illustré par leurs parents. Cette scène et toute la réalité qui en découle, ne sera pas sans impact sur la vie future des quatre enfants : mariage illusoire, impuissance sexuelle, militantisme, solitude... Meg Wolitzer réussit le tour de force d'évoquer ce sujet délicat, la liberté sexuel d'un couple parental, sans émettre de jugement. C'est en effet avec une habileté rare qu'elle met en relief les liens qui unissent les personnalités d'une même famille, tout en proposant une observation réaliste celle-ci.
J'ai particulièrement apprécié la chronologie, les retours dans le passés qui viennent étayer et expliquer le présent, et ce tout en prouvant que la libération d'une génération peut avoir une certaine répercussion sur la suivante.
Un roman, une pépite, que je relirai encore et encore !
https://animallecteur.wordpress.com/2016/08/05/la-position-meg-wolitzer/
J’avais tellement adoré Les Intéressants que depuis, j’ai pour objectif de lire tous les livres de Meg Wolitzer (en fait il n’y en a que 3 traduits en français, Les intéressant, La position, La doublure, du coup il ne m’en reste plus qu’un à lire).
Malgré le titre et la quatrième de couverture, La position n’est pas qu’un roman léger et drôle, il aborde des sujets très sérieux et parfois complexes de la famille, du rôle des parents, du divorce, de la maladie et bien évidemment de la sexualité.
Ce roman alterne entre le passé et le présent et retrace le parcours parfois tragique d’une famille pas comme les autres composée de Paul et Roz les parents très libérés qui ont décidé un beau jour de faire un livre du kâma-sûtra en se mettant eux-mêmes en scène, Holly l’ainée des enfants, rebelle et attirée par les drogues, maintenant marié et mère, Michael un accro à la fois à son boulot et aux anti-dépresseurs et en plus de cela impuissant, Dashiell, homosexuel partisan des républicains qui découvre qu’il est atteint d’un cancer et Claudia la benjamine au physique de Troll (c’est elle qui le dit!) qui cherche encore sa voie, s’essaie à la réalisation d’un film.
On suit une véritable saga familiale qui décortique les sentiments et les relations sur le long terme (tout comme Les Intéressants ) et met en avant les conflits générationnels entre les parents hippies des années 70, libres et libérés et les enfants des années 90 plus dans la retenue et le doute. En lisant ce roman on peut se rendre compte des conséquences que peuvent avoir un événement durant l’enfance sur toute une famille des dizaines d’années plus tard.
Une note : 8/10
aucun intérêt. long, pénible à lire. ne détend ni ne distrait. à éviter
Les psychanalystes en ont fait largement écho, se trouver confronter à la scène primitive pour un enfant - ce moment où les parents sont en plein ébat- peut occasionner un traumatisme voir perturber son développement affectif. En curieuse romancière qu'elle est, Meg Wolitzer s'empare de ces notions psychanalytiques afin de dérouler avec un humour teinté d'émotions l'histoire d'une famille dont la fratrie se retrouve confrontée à la vision de leurs parents exposant à l'écrit et en image leur sexualité dans un livre qui au moment de sa sortie fit grand bruit.
Traiter de la sexualité au sein de la famille n'est pas chose aisée d'autant plus lorsqu'elle aborde le regard, le ressenti des enfants lorsque ceux-ci découvrent que leurs parents ont une sexualité. En choisissant la légèreté, l'auteur américaine parvient à traiter ce thème sans aucune pudibonderie et ne verse pour autant jamais dans le graveleux. Si La position aborde la révolution sexuelle des années 1970, période fastueuse au cours de laquelle la sexualité se libérait de ses carcans et sur laquelle ne pesait pas encore l'ombre du sida, c'est bien la famille qui est au cœur du roman.
L'auteur brosse avec beaucoup de réalisme teinté d'une certaine nostalgie et d'amertume les liens qui unissent une fratrie lorsque ceux qui la composent sont encore des êtres immatures, mais aussi, et c'est bien là le plus intéressant lorsque ces enfants sont devenus adultes. Que reste-t-il de la relation qui unit ces frères et sœurs lorsque chacun d'eux tente de se réaliser en composant avec le traumatisme lié à cette éducation trop permissive, à la sexualité débridée de leurs parents ?
Sans jamais être moralisateur puisque relevant presque de la comédie, La position interroge sur la relation à autrui, sur les conséquences des comportements parentaux sur le développement de leurs enfants. La proposition s'inspire du modèle de la famille nucléaire que l'auteur se plait à atomiser pour le plus grand plaisir du lecteur, même si celui-ci ne peut rester de marbre face aux difficultés existentielles de Holly, Michael, Dashiell et Claudia victimes collatérales de l'insouciance des années 1970 et de l'inconsistance de parents trop libéraux.
La position est de ces romans jouissifs qui distraient autant qu'ils font réfléchir, de ces romans que l'on quitte avec une certaine émotion, touché par la destinée de cette famille finalement peut être pas si éloignée de toutes les autres...
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