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Janvier 1966. En Argentine, la dictature organise une répression terrifiante sur les enseignants et les étudiants des facultés de Buenos-Aires. Ces événements tragiques encouragent la délation, les emprisonnements et les tortures comme moyens pour une solution finale menant vers le chaos. Hormis, les atrocités quotidiennes, le résultat en est la révocation et la démission de plus de 700 enseignants qui quittent le pays pour poursuivre une carrière à l'étranger. En ces jours terribles, un homme tourmenté, le professeur d'université Galvano, découvre à ses dépens la perversité des hommes, d'un système. Une effrayante réalité dépassant encore une fois la fiction.Un histoire Kafkaïenne par certains côtés et dans laquelle, l'auteur maîtrise avec brio la montée irrépressible de l'angoisse.
Lorsque des camps de la mort nazie les quelques rescapés purent regarder le soleil en face, le monde entier cria : « plus jamais ça ! »
Pourtant, la folie meurtrière qui anime le cœur des hommes reprit le dessus sur la civilisation et l’horreur s’exprima avec tout ce qu’elle a d’indicible dans le continent sud américain.
Une fois encore la mécanique implacable de déshumanisation des intellectuels fut érigée en mode de pensée politique et la mort se devait d’être au rendez vous de ceux qui pensaient différemment.
Pas une mort rapide, expéditive ; non, un raffinement de cruauté où la torture mentale et physique devait venir à bout de toutes les convictions.
C’est cette lente descente aux enfers de la pensée unique que Bernard Coat nous conte avec ce talent de scénariste qui est le sien : des petites phrases courtes, incisives, sèches comme des coup de fouet ; des verbes qui jonglent entre le présent et le passé comme si le temps n’était plus une variable à prendre en compte ; des dialogues diaboliques entre la logique irrationnelle du bourreau et la foi en l’humanité de la victime.
On ne sort pas indemne d’un texte tel que celui là. Du reste, on a du mal à se mettre dans la peau du personnage avec lequel pourtant on partage les mêmes valeurs. Mais face à l’écrasante destinée qu’édicte un pouvoir omnipotent, on se pose immanquablement cette question : « et moi, qu’aurais je fait ? »
Il y a du Robert Merle et du Costa Gavras dans cette histoire. Et il y a surtout du Bernard Coat du meilleur crû.
Et vous, qu’auriez vous fait ?...
Alex Nicol
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