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Juin 1940 - juin 1941 - L'Année Terrible, celle de tous les désespoirs, de tous les égarements. Une catastrophe, dont nul n'avait prévu l'ampleur, s'abat sur l'une des plus brillantes cohortes d'écrivains de notre histoire. Écrivains mais, en même temps, intellectuels. Poussés par leur caractère ou les événements tous, ou presque, au cours des années trente, se sont mêlés des affaires de la Cité. Communisme, Action Française, P.P.F. de Doriot, Pacifisme militant,... tous ces mouvements eurent des représentants au sein même de La N.R.F. de Paulhan, leurs affrontements contribuant à maintenir cet «esprit N.R.F.» qui permettait la cohabitation des contraires.
Premier de nos étonnements : ni leur intelligence ni leur culture ni leurs convictions ne mirent ces hommes à l'abri du désarroi et des fautes. Les hommes de lettres furent aussi démunis, aussi perdus que n'importe lequel de leurs concitoyens. On aurait de la même façon pu croire qu'ils se réfugieraient dans le silence, au moins pour quelques temps. Erreur. Dès les premières semaines d'après-défaite, la vie «des lettres» reprend. Reprise souhaitée certes par l'Occupant, mais qui, semble-t-il, répondait à un besoin. Dès juillet 1940, Abetz charge Drieu de s'emparer de La N.R.F., considérée comme une citadelle stratégique des Lettres. Cette reparution pose, encore aujourd'hui, bien des interrogations. Sur la morale, sur l'engagement et sur les comportements...
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