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La mort rouge ; homicide, guerre et souillure en Grèce ancienne

Couverture du livre « La mort rouge ; homicide, guerre et souillure en Grèce ancienne » de Bernard Heck aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Tuer quelqu'un, ou l'absolue transgression : ce livre se propose d'analyser la représentation et la perception de la mort violente, s'appuyant sur les sources écrites ou épigraphiques de l'époque archaïque et de l'époque classique. A travers les représentations de l'homicide, l'ouvrage étudie... Voir plus

Tuer quelqu'un, ou l'absolue transgression : ce livre se propose d'analyser la représentation et la perception de la mort violente, s'appuyant sur les sources écrites ou épigraphiques de l'époque archaïque et de l'époque classique. A travers les représentations de l'homicide, l'ouvrage étudie les diverses manières dont la société grecque réagit contre ce dérèglement, et analyse la fonction essentielle de la souillure, distincte de la réponse juridique donnée par les lois sur l'homicide, mais non moins importante dans la conscience grecque.
Les représentations de la mort violente et des réactions qu'elle suscite sont étrangement diverses dans les sources grecques. Le parricide Oreste subit les assauts des impitoyables Érinyes. Dans la plaine de Troie, Achille et Hector, guerriers héroïques, sont cependant portés par un instinct de mort qui a nom Arès. Aux rives de la mer Noire, vers 400 avant J.-C., les rescapés de l'armée des Dix Mille prennent part à une mystérieuse cérémonie de purification. Ailleurs, l'orateur Antiphon évoque une lugubre croyance : la souillure de l'homicide se répandrait partout, le fantôme de la victime criant vengeance. Et, en Sicile, la magie de rituels singuliers aurait pour fonction de chasser les démons du meurtre. L'Athènes démocratique invente des procédures distinctes selon le crime : dans un cas, elle laisse s'exiler l'assassin, s'il le veut, avant même la fin de son procès ; mais elle promulgue par ailleurs une loi encourageant l'assassinat de quelque apprenti tyran qui menacerait son existence.
A la lumière de la littérature, de l'histoire, de la philosophie, de l'anthropologie, et du droit, les représentations de la mort violente chez les Grecs, en les replaçant dans leur contexte, parfois sanglant, comme le sont les vers de l'immortel Homère, à l'instant fatal où le guerrier s'effondre : « La mort rouge et le puissant destin se sont emparés de ses yeux ».

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