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« Comme c'est aimable à vous de m'envoyer ainsi tout ce qui paraît sur mon compte », écrit Flaubert à Jules Duplan lors de la publication en volumes de Madame Bovary. Bien qu'il ait une piètre opinion des journalistes - « Mon Dieu ! sont-ils bêtes ! quels ânes ! » -, Flaubert demeure curieux, voire préoccupé de ce qu'ils écrivent à son sujet. C'est là un de ses nombreux paradoxes. Lui est-il arrivé, en songeant à sa « crevaison imminente », de se demander ce que diraient alors de lui ceux qu'il avait pris tant de plaisir à vilipender ? Sans aucun doute.
Rassemblant près d'une centaine d'articles parus au moment de son décès, survenu le 8 mai 1880, cet ouvrage permet d'assister à la naissance d'un véritable mythe littéraire, c'est-àdire d'une figure aussi inédite que fondatrice : l'écrivain pur. Si la perception que l'on avait de l'oeuvre de Flaubert se trouve modifiée par sa mort - d'oeuvre incertaine, encore appelée à être transformée au fil des rééditions, on passe à l'oeuvre achevée -, le nom d'auteur lui-même, dans ses usages, se voit également marqué de nouvelles attributions. Chez ces chroniqueurs, en effet, il s'agit désormais de ménager à Flaubert une place aux côtés des grands auteurs du patrimoine littéraire français. Mais quelle place ? Et au nom de quels critères ? En ce printemps qui voit éclore l'école naturaliste, le deuil le dispute à l'esprit de querelle.
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