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Sous le pseudonyme de Florent Lelou, il avait publié quelques poèmes et nouvelles, car mon ami s'adonnait à l'écriture et ne manquait pas de me présenter le fruit de son inspiration.
Mais c'est à ses récits que mon imagination s'exaltait. Combien de fois l'ai-je prié de me conter de nouveau Le Feu, Mazelure ou bien Le Chemin perdu, ou quelque autre récit. Curieusement, ces histoires qui m'enfiévraient jusqu'à troubler mes nuits, il ne les a jamais écrites ; du moins, il ne m'en a jamais montré les manuscrits.
Dans chacune d'elles, on décelait sans peine le trait commun qui marquait les protagonistes : apparente ou discrète, la Mort était leur fidèle compagne. M'étonnant de cet aspect morbide, je ne pus m'empêcher de le questionner pour en connaître la raison. « Non, Jacques, me répondit-il, ce n'est pas la simple mort que j'évoque ; c'est une chose bien plus subtile ! C'est l'infini de ces instants indéfinis où la Mort et la Vie se fondent en un baiser plus voluptueux que celui des amants. Cet euphorisant aux lèvres d'ombre et de feu nous fait découvrir un monde qui n'est plus celui des vivants, et pas encore celui des morts ; ce monde, c'est... c'est la Morévie. » En 1968, un soir de mai, mon ami partit de chez lui et plus jamais je ne le revis.
Florent, me pardonneras-tu de révéler au grand jour le monde de la Morévie où, vraisemblablement, tu es à cette heure présente.
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