"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Glasgow années 80. Paddy devenue journaliste est affectée à la patrouille de nuit qui suit les faits divers. Sur le seuil d'une belle maison victorienne, un bellâtre s'efforce d'éloigner la police : par la porte entrebâillée, on aperçoit une femme au visage ensanglanté. Violence conjugale ordinaire, à première vue. Deux BMW garées à l'écart retiennent l'attention de Paddy, qui insiste. Le bellâtre l'éconduit en lui donnant un billet de 50 £. Comment refuser ? son père est au chômage, ce qu'elle gagne nourrit la maisonnée. Le lendemain, la femme entrevue - une riche avocate, militante d'Amnesty International -, est retrouvée assassinée sauvagement. La police essaie d'incriminer un vieil ami à elle qui s'est jeté dans la Clyde. Paddy sait qu'elle tient son scoop, mais le billet va poser problème : si elle avoue, elle sera virée. Comment va-t-elle s'en sortir ?
Traduit de l'anglais par Oristelle Bonis
L’originalité dans ce roman réside principalement dans le fait que l’enquête est menée par une très jeune journaliste ambitieuse et non par un policier. L’ambiance du journal, les conditions de travail de la jeune femme au sein du service de nuit et les descriptions de ses interventions sont très bien rendues. De même, on se retrouve plongé dans les quartiers populaires, voire misérables de Glasgow, avec un réalisme étonnant.
Lors d’une nuit de travail, Paddy assiste à ce qui ressemble à une banale scène de ménage chez un couple assez fortuné…mais qui s’avèrera être un meurtre atroce. Son ambition professionnelle et sa culpabilité (elle a quitté les lieux sans réellement chercher à protéger la victime, acceptant même de l’argent en échange de son silence) l’amènent à vouloir résoudre l’énigme complexe qui est derrière ce meurtre…quitte à prendre des risques au niveau professionnel ou personnel.
L’enquête est bien menée, le suspens et les rebondissements sont au rendez-vous. Au cours du livre, l’auteur aborde un certain nombre de sujets annexes en parallèle à l’enquête : l’homonymie de Paddy avec un célèbre criminel et le livre qu’elle veut écrire sur lui, les policiers « véreux », son évolution de carrière au sein du journal…etc. Mais, à la fin du livre, une fois l’énigme principale résolue, ces sujets restent en suspens, laissant un petit goût d’inachevé au lecteur qui reste sur sa faim… à moins que ce ne soit délibéré par l’auteur, pour laisser des fils conducteurs pour une éventuelle série de récits autour du personnage attachant de Paddy.
J’ai par contre apprécié l’alternance entre l’enquête et les passages consacrés à la vie sociale et personnelle de l’héroïne, les descriptions de son quotidien et de celui de son entourage, les difficultés rencontrées au jour le jour par les habitants de ce quartier populaire.
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