"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Versailles, 1686. Le règne du Roi-Soleil vacille. Louis XIV doit mener bataille contre les puissances européennes. Il doit aussi lutter contre une fistule venue s'ajouter aux nombreuses maladies qui attaquent son corps abîmé. Alors que l'ambassadeur du Siam attend d'être reçu, le jeune chirurgien Félix de Tassy est chargé d'opérer le roi. De son intervention dépend la survie du pouvoir. Pendant ce temps, les espions rôdent à Versailles tandis que les Jésuites rêvent de convertir les populations d'Extrême-Orient.
À partir de faits réels, Christian Carisey a composé un roman sur la fragilité du pouvoir. On y croise de grands noms de la cour, tels Louvois, Madame de Maintenon, le père La Chaise ou la Palatine, et l'on découvre enfin qui se cache derrière le Masque de fer...
Le Roi-Soleil ne brille plus de mille feux...
Assez familière de la période historique fin 17e-18e siècle, j 'ai choisi ce roman avec grande curiosité. Et aussi ayant une expérience de travail dans un service hospitalier en chirurgie digestive, je ne pouvais qu'apprécier.
Basé sur des personnages et faits réels, le récit raconte la période médicale de la vie de Louis XIV au travers du premier chirurgien du roi- Félix - .
Un récit intimiste et sans fards sur le quotidien du Roi-Soleil durant sa maladie très invalidante nommée Fistule anale.
Aujourd'hui une fistule anale se soigne sans problème. Un coup de bistouri, 2 jours d'hospitalisation et hop le tour est joué.
Mais durant cette période d'obscurantisme et de "bondieuseries", cette fistule pouvait être vraisemblablement mortelle.
Le chirurgien se fait aider par un émissaire thailandais (venu en visite officielle à la Cour à Versailles), il tâtonne, il fait des recherches, il autopsie, il opère ("il se fait la main") à l'hopital public. Et se fait fabriquer un bistouri spécialisé dans ce genre de chirurgie.
Le roman se finit avec la fameuse opération (qui a réussi). C'est un peu dommage, j'aurais bien voulu suivre les suites post-opératoires royales.
Un ouvrage clair, bien romancé, bien détaillé.
Christian Carisey a été professeur de philosophie. Il est aujourd’hui directeur de l’international et des affaires institutionnelles chez Presstalis.
Dans son livre, l'auteur ne s’intéresse pas qu'à la santé de Louis XIV. En effet, il fait le point sur la France et l'Europe du XVIIe siècle que ce soit sur le plan culturel, économique, médical, social... On redécouvre alors les us et coutumes de l'époque avec grand plaisir.
La réussite de l'opération de la fistule n'est pas une surprise car on sait que le roi ne mourra qu'en 1715. Grâce au talent littéraire de Christian Carisey, on découvre avec beaucoup de précision comment les chirurgiens de l’époque s'y prenaient pour opérer une fistule anale.
Heureusement pour le roi, Félix s’entraîne sur les prisonniers de la Bastille atteints de fistule. Le manque d'hygiène et le risque d'hémorragie élevé expliquent l'échec des tentatives de Félix. Seul un prisonnier survivra à l’opération. Félix reprend alors confiance et se sent prêt à opérer le roi avec l'accord de Mme de Maintenon, sa seconde épouse.
Les instruments chirurgicaux (scalpel, bistouri, écarteur) qui ont servi à l’opération de la fistule sont exposés au musée de la Médecine à Paris. On peut aussi retrouver aisément sur "Google Images" les photos de ces derniers.
En conclusion, "La maladie du roi" est un roman historique de très bonne facture malgré quelques personnages inventés pour les besoins du livre.
Je vous conseille également "Un roi sans lendemain" de Christophe Donner (lire ma critique), un passionnant roman historique sur Louis XVII.
Versailles, 1686. La France va mal. La révocation de l'Edit de Nantes entraîne des révoltes en région, les puissances étrangères complotent et dans les îles, les esclaves se rebellent. Si Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, veille augrain, le roi a des préoccupations plus terre à terre. Ses soucis se concentrent sur une infime partie de son anatomie : son anus. Diminué par une fistule anale, le Roi-Soleil souffre le martyr et a du mal à s'intéresser aux affaires de l'Etat. Les courtisans pensent déjà à sa succession et sont enclins à trahir. Tandis que son médecin attitré pratique des saignées à tour de bras, que l'ambassadeur de Siam attend d'être reçu, que les cours européennes dépêchent des espions pour être tenues au courant de la situation, que Madame de Maintenon et le Père La chaise prient avec ferveur, Félix de Tassy hante les couloirs de la Bastille et de l'Hôpital général et s'entraîne sur les condamnés et les indigents pour perfectionner sa technique opératoire et ses instruments chirurgicaux. Il a en effet été décidé que le roi serait opéré, il en va de l'avenir du pays. Et Félix sait qu'il n'a pas droit à l'erreur.
Point de suspense dans ce roman situé en 1686 puisque l'on sait que le Roi-Soleil est mort en 1715, à l'âge canonique de 76 ans. C'est donc avec bienveillance que l'on regarde les hésitations et questionnements du chirurgien Félix de Tassy au sujet de l'opération royale, parfaitement au courant de la réussite de son entreprise. L'intérêt n'est donc pas là mais plutôt dans la formidable leçon d'histoire que nous propose Christian Carisey. Un instantané de la vie de Louis XIV au moment où son règne connait une crise majeure due à ses problèmes de santé. Titubant de son lit à sa chaise percée, le monarque absolu délaisse les affaires de l'Etat et les courtisans en profitent pour créer de nouvelles alliances. Ce petit monde s'inquiète, complote, frétille entre jalousie et flagornerie. Pendant ce temps, le pays s'agite et l'auteur en profite pour nous raconter les querelles qui opposent jansénistes et jésuites, les missions d'évangélisation à l'étranger de ces derniers, les conséquences de la révocation de l'Edit de Nantes. La fistule anale du roi est aussi l'occasion d'évoquer la naissance de la chirurgie moderne qui jusque là était exercée par les barbiers et se débattait contre la méfiance des médecins et de l'Eglise. Le monde des sciences est en ébullition, on remet en question les dogmes, on s'interroge sur l'asepsie, on ne veut plus laisser la vie entre les seules mains de Dieu.
Peuplée, outre le roi, des grandes figures de l'époque, la Palatine, la Maintenon, Louvois, le Père La Chaise, Félix de Tassy, etc. et de quelques personnages inventés pour pimenter le récit, cette Maladie du roi est une lecture plaisante, vivante et instructive, à lire pour apprendre sans en avoir l'air.
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