Cet ouvrage dresse le bilan de 40 années de recherches dans le domaine de l'archéologie fluviale du bassin de la Loire. Articulé en quatre séquences : au fil de la Loire, la rivière qui portait bateaux, archéologie du paysage fluvial, l'archéologue et le fleuve, il propose une lecture de l'au-dessus et de l'en-dessous du paysage fluvial dans toute sa diversité. Les approches de cette publication sont pluridisciplinaires, croisant le temps long des ères géologiques et des changements climatiques multiséculaires au temps court de la vie des riverains.
Avec la séquence Au fil de la Loire, les sédiments se donnent à lire comme des archives, indiquent les réponses du fleuve aux changements climatiques ou à l'activité humaine et participent à la tentative de restitution des paysages du passé. Les sables de Loire racontent également l'histoire des hommes, à travers des objets variés allant de la simple amphore jusqu'à la cargaison perdue.
Objets d'histoire, la Loire et ses sables, sont aussi une affaire d'hommes et il est aujourd'hui possible d'esquisser un premier tableau des regards posés sur le fleuve.
La séquence intitulée La rivière qui portait bateaux, touche à une autre ramification de l'archéologie : l'archéologie nautique.
Les auteurs invitent à lire le bateau ou l'épave à la fois comme un ouvrage architectural et mécanique. Présentes partout, les traces de l'activité batelière informent sur les techniques mises en oeuvre, le choix de formes adaptées à un usage, l'intensité de la fréquentation du fleuve, par l'intermédiaire de témoignages matériellement fragiles ou ténus comme par exemple les remplois d'éléments de bateaux dans les constructions environnantes.
Par ailleurs, l'Archéologie du paysage fluvial apparaît comme un nouveau champ de recherche pour l'archéologue. Ports et ponts antiques, moulins, canaux, turcies, pêcheries permettent de restituer au gré des fouilles préventives ou programmées un paysage et une façon de vivre avec le fleuve.
Enfin, la séquence L'archéologue et le fleuve met en lumière le rôle et l'apport de l'archéologie dans la compréhension du fleuve, montrant que l'archéologie est à la fois étude et conservation d'un patrimoine fragile dès lors qu'il quitte le milieu aquatique.
La Loire, fleuve royal. La Loire patrimoine mondial de l'humanité.
La Loire sauvage. La Loire et ses châteaux, ses vins et ses gabares, ses paysages de sable. Et sous le sable ?
Les témoignages des sociétés anciennes sont là : ils nous racontent la Loire du dessous, celle des ponts traversés par les légions romaines, des turcies élevées par les paysans au Moyen Âge, des pirogues monoxyles et des outils perdus des mariniers. Autant de vestiges mis au jour grâce aux approches nouvelles de l'archéologie subaquatique.
Au-dessus, la recherche se poursuit : sur les berges, ce sont les sites des quartiers urbains de Tours, des quais et entrepôts de Rezé, des pêcheries de Saint-Florent-le-Vieil, du bateau de Savonnières et d'autres lieux que les lecteurs-promeneurs redécouvriront, en riverain et en citoyen. C'est vers ce voyage de « l'eau dessus » et de «l'eau dessous» que nous entraînent archéologues et historiens, chercheurs audacieux, lecteurs d'archives et fouilleurs des sables, vrais curieux de Loire.
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