"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque la demi-soeur éloignée de Gi-jeong est retrouvée noyée dans une rivière, Gi-jeong part à la recherche de réponses. Pendant ce temps, Se-oh, qui n'a pas quitté sa maison depuis des années de peur d'être rattrapée par son passé, découvre que son père a été tué dans une explosion de gaz. La police est impatiente de résoudre ces deux affaires de suicides vraisemblablement justifiés par des dettes insurmontables.
Quand Sae-oh rentre chez elle après une course, c’est pour découvrir sa maison en cendres. Son père se serait suicidé au gaz. Désemparée, la jeune fille trouve un sursaut d’énergie en décidant de se venger. Endetté, son père était harcelé quotidiennement par un agent de recouvrement. Agent que Sae-oh, animée par la haine, décide tout simplement de supprimer.
Ki-jeong, quant à elle, est professeure dans un collège. Peu motivée de nature, elle est complètement à bout quand elle est injustement mise à pied après un conflit avec un élève dont les parents sont riches. Lorsqu’un appel de la police lui apprend le suicide de sa demi-sœur Ha-jeong, elle décide de chercher les raisons de son geste.
Deux femmes confrontées au suicide d’un proche. Deux femmes en quête de réponses mais animées par des motivations différentes.
Sae-oh avance, guidée par son désir de vengeance. Une fois sa proie identifiée, elle suit, guette, établit un plan. Elle se fait embauchée dans une superette proche du domicile de celui qu’elle juge responsable du suicide de son père.
Ki-jeong se reproche de s’être désintéressée de sa jeune sœur. Elle lui répondait à peine au téléphone, ne prenait jamais de nouvelles et parfois, souhaitait sa mort. C’est donc la culpabilité qui l’entraîne dans une enquête sur les causes du suicide de sa cadette.
A travers le parcours de Sae-oh et Ki-jeong, Hye-young Pyun dénonce les dérives consuméristes de la société coréenne. Le surendettement, véritable fléau en Corée du sud, est devenu un système économique mis en place par les banques qui accordent crédits sur crédits à des clients asphyxiés par les taux d’intérêt, pour finir par les abandonner entre les mains de sociétés de recouvrement aux méthodes musclées. Harcelés par des agents menaçants, parfois violents, certains trouvent dans le suicide la seule solution à leurs problèmes.
Cette dérèglementation économique révolte l’autrice qui évoque aussi la vente pyramidale qui, en Corée, prend des proportions surréalistes dans l’indifférence des autorités.
Encore un livre qui va à l’encontre de l’image de puissance économique que veut donner la Corée. Certes le pays est en avance sur son temps, à la pointe de la technologie, mais combien sont-ils à rester sur le bord de la route ?
Plus roman noir que polar, La loi des lignes est un roman subtil qui dénonce la violence d’une société tournée vers l’économie au détriment des individus. A découvrir.
Dans ce roman très sombre, nous allons suivre en parallèle, les chemins de Ki-jeong et de Sae-oh, deux jeunes femmes toutes deux touchées par le décès d’un proche. Dans les deux affaires, la police pense immédiatement au suicide quand elle découvre que les victimes étaient surendettées. Mais pour nos 2 héroïnes cela est juste inconcevable. Aussi, poussées par l’envie de comprendre comment une telle chose a pu se produire, elles décident de mener leur propre enquête, l’une portée par sa culpabilité et l’autre par son désir de vengeance.
Le surendettement est donc le sujet principal de ce roman. C’est un gros problème en Corée du Sud qui a le 2ème taux d’endettement le plus élevé au monde. A travers ce livre l’auteure à certainement voulu dénoncer ce fléau et les pratiques malsaines d’une société qui marche sur la tête. On observe ainsi à travers les personnages les conséquences de ce cercle vicieux qui mène le plus souvent vers une fin tragique.
Si j’ai trouvé ce livre très intéressant car il montre pour une fois, une image moins idyllique que celle que l’on veut nous montrer dans les dramas à la mode, je ne peux pas pour autant dire que j’ai adoré. En effet, c’est très noir, sûrement trop pour moi. J’ai été très touchée par les destins brisés de toutes ces personnes, j’ai cherché une note d’espoir... en vain. Je pense que je n’étais pas dans le bon état d’esprit au moment de ma lecture, j’ai pourtant apprécié le style et je dois bien dire qu’il se lit rapidement. Je veillerai donc la prochaine fois que je lirai cette auteure à le faire dans de meilleures conditions.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !