"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cuba, 1993. C'est la crise, on ne trouve plus grand-chose à manger, et faute de carburant tout le monde roule à vélo. Julia, la narratrice, est une jeune prof de maths, qui enseigne dans un lycée technologique. Elle navigue entre trois hommes, trois histoires, toutes différentes, et qui vont se retrouver curieusement mêlées. Euclides, son ancien prof de faculté, ex-amant, est brisé par l'exil de ses enfants. Angel est un bel amoureux qui en outre dispose d'un appartement dans le quartier du Vedado, en plein centre-ville - un luxe rare à l'époque. Leonardo est un écrivain à lunettes, grand amateur de rhum et affabulateur de première.
Tous ces personnages sont fascinés par l'histoire d'un certain Antonio Meucci, un Italien émigré à La Havane qui aurait inventé le téléphone avant Graham Bell. Tous souhaitent récupérer le document original qui permettrait de prouver définitivement l'antériorité de l'invention de Meucci sur celle de Bell. Mais surtout, et c'est le plus important : tous mentent, par jeu, par intérêt, par ennui. Coincée entre les trois hommes, la narratrice cherche à démêler le vrai du faux, tout en pratiquant la survie active et quotidienne dans un pays au bord du gouffre.
Dans cette histoire racontée comme une énigme mathématique, Karla Suárez met en scène avec brio une société épuisée, à court de vivres et de rêves, où chacun s'efforce cependant de garder intact tout ce qui peut rendre la vie supportable - l'amour, l'amitié, l'avenir.
L'année zéro de Karla Suarez est l'année 1993 à La Havane, année de la chute du mur de Berlin et du bloc soviétique et Cuba va se retrouver encore plus isolé.
Julia est une jeune femme, professeure de mathématique dans un lycée technique alors qu'elle aurait préféré continuer à faire de la recherche sur les mathématiques. Lors d'une visite à son ancien professeur, directeur de sa thèse, il lui parle d'un certain Antonio meucci. Cet exilé italien a vécu à Cuba quelques années et aurait été l'inventeur du téléphone, avant Graham Bell. Elle va aussi rencontré un bel cubain, une touriste italienne, fascinée par cette île.
Tous les personnages vont faire des recherches sur cet Antonio Meucci et rechercher un document qui prouverait qu'il est le véritable et premier inventeur du téléphone et de plus, à Cuba.
Karla Suarez nous décrit parfaitement la vie cubaine dans les années 90, l'espoir de la Révolution, les désillusions, les privations mais aussi l'Histoire à travers ce personnage réel, qui était Antonio Meucci. Elle nous décrit alors la vie foisonnante des exilés italiens, espagnoles à Cuba au début du 19e siécle. Vie d'exilés que l'on retrouve encore quelques traces dans le Cuba actuel.
Ce livre est aussi un questionnement d'une femme face à ses choix personnels, dans sa vie quotidienne et amoureuse.
Ecrit à la première personne, ce livre peut se lire comme un roman historique, un roman d'espionnage, un roman d'amour ou la résolution d'une équation mathématique.
La Havane 1993 et une bande d'amis réunis par le hasard des rencontres. Un document attestant que l'italien Meucci a inventé le téléphone avant Graham Bell et que tout le monde s'acharne à découvrir sur une île cubaine où le menu quotidien est un mélange de riz et de pois cassés, où l'électricité est coupée chaque jour, et où, justement, ce téléphone qui établit le lien social fonctionne de façon si capricieuse..
Je n'ai pas réussi à déterminer si j'aimais ou pas ce roman dans lequel l'héroïne, narratrice, mathématicienne, naîve, s'empêtre dans ces amitiés avec trois personnages archétypaux (le vieux professeur dont elle a été amoureuse et amante et qui lui a piqué sa thèse ; l'écrivain passionné avec qui elle couche et le bel amoureux). Chacun d'eux a sa part d'ombre, ses manigances, chacun la manipule alors qu'elle croit être la reine de cette ruche cubaine en pleine crise économique.
Si j'ai retrouvé la nostalgie de PADURA (et une référence à cet auteur !) dans ce roman, il m'a manqué si peu de choses pour qu'elle devienne un coup de coeur ! J'ai passé un agréable moment et c'est déjà pas si mal !
Description du Cuba des années 90, et du chassé-croisé mensonger autour de l'amour, l'amitié. Excellent.
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