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La Guerre Et La Foi

Couverture du livre « La Guerre Et La Foi » de Jean-Jacques Becker aux éditions Armand Colin
Résumé:

En 1915, l'écrivain Jacques Rivière, prisonnier en Allemagne, essaie de convaincre ses camarades de captivité que la guerre a un sens : " On fait la guerre pour une certain façon de voir le monde.
Toute guerre est une guerre de religion... Et en effet, qui ne serait prêt à se faire tuer plutôt... Voir plus

En 1915, l'écrivain Jacques Rivière, prisonnier en Allemagne, essaie de convaincre ses camarades de captivité que la guerre a un sens : " On fait la guerre pour une certain façon de voir le monde.
Toute guerre est une guerre de religion... Et en effet, qui ne serait prêt à se faire tuer plutôt que d'accepter de voir désormais le bien et el mal, le beau et le laid, là où le voient nos ennemis ? " Tous les Français auraient-ils accepté ce jugement de J. Rivière ? Tous savaient qu'ils se battaient, qu'il se tenaient pour une certaine façon de voir le monde qui n'était en rien celle des Allemands.
Ces hommes et ces femmes étaient persuadés de participer à une lutte de civilisation, pour la civilisation. Et dans cette lutte, la foi était cruciale. Foi en la patrie, en la victoire, réactivitée par la foi en Dieu, orthodoxe ou pas : miracles, prophéties, superstitions se multiplient et se conjuguent. Catholiques, protestants, juifs connaissent ainsi une véritable mobilisation par la foi, qui a fait croire à un réel réveil religieux en France, en particulier aux soldats américains arrivés tard dans la guerre et séduits par cette " religion de guerre ".
L'esprit de sacrifice, pour sa patrie, pour son Dieu, est canalisé par les aumôniers du front et les desservants de l'arrière, exalté par les convertis. Mais devant les horreurs de la guerre, de la mort, de la séparation d'avec les êtres chers, le désir de consolation l'emporte, Marie, Jeanne, Thérèse, trois femmes, sont les consolatrices de la Grande Guerre. Ce livre se présente comme un triptyique : la mort dans le sacrifice, le désir de consolation, la mémoire de l'épreuve.
L'omniprésence du culte des morts dans les années vingt et trente prolonge les ferveurs de guerre. L'obsession de cette commémoration recrée un nouveau paysage physique et mental où cérémonies devant les monuments aux morts, ossuaires, vitraux du souvenir, etc., permettent d'exorciser le vide de la génération perdue, de se persuader que les sacrifices et les souffrances n'ont pas été vains.

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