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Cet ouvrage, Quarante millions de pétainistes, est le deuxième livre d'une série de onze ouvrages d'Henri Amouroux, dédiés à La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Les événements relatés dans ce livre couvrent une période allant de juillet 1940 à juillet 1941. L'État français se met en place. À la ferveur quasi religieuse suscitée par le Maréchal au moment de l'armistice succédera rapidement, une période de doutes puis de désillusions alors que se met en place la politique de collaboration avec l'ennemi.
Comment l'image du vainqueur de Verdun a-t-elle pu se dégrader aussi rapidement ? Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd'hui, Philippe Pétain passait pourtant pour un « maréchal de gauche » de par son passé de fantassin pauvre issu d'une famille modeste. Il n'incarnait pas, selon l'expression consacrée, « l'alliance du sabre et du goupillon ». L'un des plus beaux éloges qui lui sera consacré, fut rédigé par Léon Blum, à l'occasion de son élection à l'Académie française : « Si je disais qu'entre tous les chefs de la guerre le maréchal Pétain est celui dont la modestie, la gravité, le scrupule réfléchi et sensible imposent le respect, si je rappelais le rôle qu'il tint et que seul il pouvait tenir entre l'échec des offensives françaises d'avril 1917 et les grandes offensives allemandes du printemps 1918, je ne pourrais que le gêner par mon compliment, je n'aurai pas ce mauvais goût. »
Durant la Grande Guerre, il symbolisa l'homme providentiel. En mai-juin 1940, il incarnait le sauveur de la France. Au crépuscule de sa vie, il allait donner l'image d'un vieillard indigne atteint de déchéance physique et mentale ayant entraîné la patrie des droits de l'homme dans les pires compromissions.
Après un parcours sans faute, Vichy a certainement été pour Pétain, le combat de trop. Les choses n'étant pas simples, on sait que suite à la débâcle de 1940, la quasi-totalité des Français et du monde politique le considérait alors comme l'ultime recours face à une situation aussi inattendue que désespérée. On ne peut leur en faire le reproche car rien ne pouvait laisser présager la suite des événements.
Grâce à son talent de journaliste et d'historien Henri Amouroux, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, sait mieux que quiconque nous faire partager l'intensité dramatique de cette période où l'héroïsme le plus pur côtoya la veulerie la plus sordide. Dans ses analyses minutieuses, le facteur humain reste toujours omniprésent et facilite la compréhension de cette terrible période d'où émergera la France moderne, mais aussi l'Europe en tant qu'entité économique et politique en devenir.
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