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« Kate Sheridan parvint à esquisser un pâle sourire, remonta sur la route et se remit en mouvement. Ils coururent ensemble, lentement d'abord, Kate ajustant sa foulée au rythme de Morgan. Du coin de l'oeil droit, elle discernait son épaule gauche, la sentait l'entraîner vers leur objectif commun, sentait en lui un aimant qui l'attirait vers la ligne d'arrivée. » La plus grande course à pied jamais organisée à travers les États-Unis : c'est l'incroyable défi que lance Charles C. Flanagan, alors que le pays s'enfonce dans la crise de 1929. Sur la ligne de départ, à Los Angeles, ils seront plus de deux mille, venus de soixante pays.
Quelques centaines atteindront New York. Au fil des étapes, ils apprendront à se connaître, trouveront pour certains l'amitié, l'amour... Ensemble, ils iront au bout d'eux-mêmes. Un roman épique, qui mérite bien son statut de livre « culte »... à découvrir au pas de course !
❤️ Il est des bouquins magiques qui vous emportent au loin, à une autre époque, dans un autre milieu, vers une autre culture. Ailleurs.
Il serait vain d’en citer ici mais La grande course de Flanagan de Tom McNab est l’un de ces bouquins fabuleux.
Pourtant ce livre-là ne nous emmène pas très loin : aux US.
Ni vraiment en des temps très reculés : c’était les années de la grande crise, celle de 29.
Non l’exotisme et le dépaysement sont ailleurs puisque ce bouquin nous emmène dans un autre monde, celui des sportifs, des coureurs pour être plus précis, des coureurs de fond, des quelques coureurs de grand fond qui prirent le départ dans les années 1930 pour traverser les US.
Plus de 5.000 km, deux marathons par jour, six jours sur sept.
[…] Messieurs, ici, il s’agit de saisir sa chance. Il n’y a pas d’aumônes dans la Trans-america. Ces athlètes sont venus de soixante et une nations du monde entier. Certains sont chômeurs, d’autres ont vendu leur maison, d’autres encore ont laissé femme ou fiancée pour disputer cette course. Ce sont des hommes, messieurs. Ils savent que c’est un pari, parce que personne n’a jamais parcouru cinq mille kilomètres à travers les États-Unis d’Amérique. Ces hommes sont des athlètes - ce sont aussi des joueurs. Ils parient que leur corps pourra tenir le coup pendant trois mois à quatre-vingt kilomètres par jour.
Une entreprise de folie à une époque où l’on était prêt à tout pour quelques dollars, quitte à danser jour et nuit (c’était l’époque où l’on achevait bien les chevaux), quitte à courir 80 km par jour pendant 3 mois.
C’était la mode des premiers JO, des premiers Tours de France à vélo, des marathons.
C’était la grande crise, celle de 29. Il fallait occuper du monde, la vie ne valait pas chère, il fallait donner de quoi rêver un peu. Du pain et des jeux.
[…] - Ce que nous emmenons d’ici à New-York, c’est du divertissement, répondit Flanagan.
”Partout où nous irons, à chaque minute du parcours, j’ai l’intention de présenter un spectacle.”
Pour sa grande course, Tom McNab s’inspire d’une ‘vraie’ compétition (voir ci-après) et donne le départ en 1931 à ses 2.000 coureurs venus des quatre coins de monde. Quelques coureurs chevronnés mais aussi beaucoup de pauvres types qui, pour sortir leur famille ou leur village de la crise, n’avaient plus que l’espoir des primes promises à l’arrivée. Et leurs jambes.
Comme lors de la véritable Transcontinental Foot Race, un quart d’entre eux arriveront à New York quelques 3 mois et 5.000 km plus tard.
[…] - Alors, Willard, combien ont survécu aux éliminatoires ? “ demanda-t-il.
- Au dernier relevé, mille deux cent quatre-vingts”, répondit Willard en se levant de son bureau après avoir consulté son bloc-notes.
Flanagan jura à haute voix. “Près de mille coureurs éliminés en quatre jours ! Cette course ressemble plus à un massacre qu’à une compétition. Et la fille ?”
Et oui, il y a même quelques femmes dont certaines iront jusqu’au bout !
On connait bien ces polars tellement captivants qu’on ne les lâche plus.
Et bien même si l’on est ni sportif ni accro au jogging mais plutôt du genre avachi sur son canapé avec une bière à la main, avec La grande course de Flanagan et Tom McNab, c’est pire qu’un polar, on ne lâche plus le bouquin et on lit, on lit, matin, midi, soir, comme les coureurs, de défi en défi, on veut savoir, on court avec eux, qui va y arriver, qui va craquer, qui va tenir, quand vont cesser les souffrances, allez, allez, tiens bon ! Nom d’un chien quelle histoire !
Le roman est plutôt bien construit, jour après jour, kilomètre après kilomètre, on fait peu à peu la connaissance d’une douzaine de coureurs (leur histoire, leur motivation, …), des liens se tissent, des romances même.
Quelques épisodes homériques (MAM y a trouvé quelques longueurs) viennent ponctuer la course, émailler le récit. Et puis des histoires rocambolesques avec la mafia, la politique, le FBI, les syndicats, … Tout le contexte du pays et de l’époque, passionnant.
La course est aussi une sacrée “affaire” à organiser, avec une caravane comme celle du Tour, des sponsors, et toute la logistique : Flanagan est bientôt proche de la déroute financière. Et puis la rivalité avec les JO, entre sportifs amateurs et professionnels et d’autres histoires encore qu’on vous laisse découvrir.
Tout cela est bigrement intéressant, on se plait à découvrir tout un monde méconnu et on n’a guère le temps de souffler entre les étapes.
Et puis la course bien sûr : foulée après foulée, dans la chaleur accablante des sables du désert de Mojave, dans le froid cinglant des neiges des Rocheuses, … Bien vite, au fil des abandons, la course se resserre. Ils partirent 2.000 mais se virent moins de 500 en arrivant au port de New-York.
Le suspense est sur tous les fronts.
La “vraie” course fut lancée le 4 mars 1928 par Charles C. Pyne.
Il y eut 200 coureurs (et non 2.000) à défier les 5.500 km de cette Transcontinental Foot Race qu’on appela bientôt le Bunion Derby. Seuls 54 furent au rendez-vous de l’arrivée, trois mois plus tard.
Évidemment il faut en profiter pour rappeler le bouquin d’Échenoz sur la vie de Zatopek (un autre coup de cœur !) : ce sera quelques années plus tard et le Monde traversera encore une époque troublée.
Pour celles et ceux qui aiment la course à pied.
Livres 4.00/5
A la croisée des Chariots de Feu et des Raisins de la Colère, La grande course de Flanagan est un récit épique, le récit d'une course démesurée qui en 1931, en pleine dépression, mobilisa 2000 coureurs au départ de Los Angeles pour rallier New York, 5000 km plus loin.
Inspiré de la véritable Transamerica Footrace qui eut lieu en 1928 et 1929, le roman raconte cette aventure humaine incroyable qui rassembla des hommes et des femmes de tous pays pour un défi titanesque : en 1931, c'est bien évidemment les récompenses conséquentes qui motivèrent au départ tout un tas de sportifs amateurs et professionnels, coureurs du dimanche et loqueteux désespérés qui espéraient ainsi éponger leurs dettes ou simplement s'assurer quelques mois de subsistance.
Mais bientôt, la course laisse derrière elle les plus faibles et se mesurent alors dans un dépassement de soi inouï des coureurs exceptionnels et des personnalités hors-norme, dans une aventure où le courage, la générosité et la solidarité comptent autant que l'exploit physique. A travers déserts brûlants, tempêtes de neige, plaines poussiéreuses, la souffrance devient le quotidien de ces hommes et femmes qui passeront outre les enjeux financiers pour aller au bout d'eux-mêmes.
Un grand roman généreux qui enchantera aussi ceux et celles qui, comme moi, sont incapables de faire le tour du pâté de maison en courant… !
ce livre est tout simplement GENIAL !!!!
Une histoire prenante avec des personnages attachants font qu'on parcourt ce pavé avec plaisir et le souffle léger
Le livre a d'autant plus d'intérêt so on s'unteresse à la course à pied. Mais ce roman permet aussi de se plonger dans l'amérique de la grande dépression et d'en découvrir le quotidien.
C'est par hasard que je suis tombé sur ce roman écrit en 1981. On retrouve l'ambiance du film " les chariots de feu " sur lequel Tom Mac Nab avait été consultant technique.
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